(Richelieu) Construite il y a une centaine d’années à Richelieu, elle a été la résidence d’été du sénateur Élie Beauregard pendant plusieurs années. Aujourd’hui, c’est un couple d’amateurs de maisons anciennes qui l’occupe. Tous deux avaient prévu y passer le reste de leur vie, mais une balade à vélo a tout changé.

On s’imagine bien des notables de la vallée du Richelieu prendre le thé dans la véranda avec leurs habits d’époque, même si beaucoup de choses ont changé depuis la construction de la maison, au début des années 1920. Troisièmes propriétaires, Stéphane Poissant et Annie Bédard ont redonné du lustre à cette résidence du centre-ville de Richelieu en valorisant son cachet d’origine et en modifiant même certains de ses éléments sans la dénaturer. La brique jaune a été peinte en blanc et de longues poutres en pruche ont été installées au plafond de l’aire de vie principale, à l’endroit même où se trouvent, dissimulées, celles qui soutiennent véritablement la maison.

« Dans un souci d’esthétique, comme on faisait un chalet chic d’été, on ne voulait pas [à l’époque] montrer du soutènement comme dans les bâtiments de ferme », explique Annie Bédard.

  • La galerie avant permet d’admirer le coucher du soleil.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La galerie avant permet d’admirer le coucher du soleil.

  • La véranda quatre saisons, un paradis pour les plantes d’intérieur

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La véranda quatre saisons, un paradis pour les plantes d’intérieur

  • Le salon est chaleureux avec son foyer de marbre, son manteau en briques et ses poutres en bois.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Le salon est chaleureux avec son foyer de marbre, son manteau en briques et ses poutres en bois.

  • La salle à manger, ouverte sur le salon

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La salle à manger, ouverte sur le salon

  • La cuisine est munie d’un îlot central, de comptoirs en granit, d’un poêle haut de gamme American au propane et d’un four double superposé.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La cuisine est munie d’un îlot central, de comptoirs en granit, d’un poêle haut de gamme American au propane et d’un four double superposé.

  • Un coin banquette, près de la cuisine

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Un coin banquette, près de la cuisine

  • La salle d’eau du rez-de-chaussée est fermée par une ancienne porte qui a été récupérée de la maison.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La salle d’eau du rez-de-chaussée est fermée par une ancienne porte qui a été récupérée de la maison.

  • La chambre principale, où se dissimule, derrière le mur, une penderie de type walk-in.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La chambre principale, où se dissimule, derrière le mur, une penderie de type walk-in.

  • La salle de bains attenante à la chambre principale a été modernisée par l’ajout d’une douche.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La salle de bains attenante à la chambre principale a été modernisée par l’ajout d’une douche.

  • Une autre chambre

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Une autre chambre

  • Le garage, récemment construit par les propriétaires

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Le garage, récemment construit par les propriétaires

  • Sur la galerie arrière, c’est le matin que le soleil salue les invités.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Sur la galerie arrière, c’est le matin que le soleil salue les invités.

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Authenticité

Néanmoins, celle qui est designer d’intérieur dit « s’être appliquée à remettre ce qui était d’époque : la palette de couleurs, les matériaux, les planchers de bois dans les cuisines ».

D’origine, il reste de nombreux éléments architecturaux tels que les fenêtres à crémone et leurs volets, le plancher de bois franc en érable, les calorifères en fonte et le système de chauffage à eau, l’escalier, les moulures intégrées et les murs de plâtre texturés, dont l’un est arrondi. Le XXe siècle nous fait aussi des clins d’œil, ici et là, à travers la vieille planche à repasser encastrée, la sonnette intérieure (non fonctionnelle) et les plans de la maison de type bleu d’architecte (blueprint) qui ont été encadrés et accrochés au mur.

  • Les fenêtres en bois à crémone sont nombreuses dans la maison.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Les fenêtres en bois à crémone sont nombreuses dans la maison.

  • Les plans originaux de la maison

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Les plans originaux de la maison

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« C’est une maison où il y a eu du personnel, raconte Mme Bédard. Dans la cuisine actuelle, il y avait la chambre de la bonne. » Depuis, l’espace a été décloisonné pour agrandir la cuisine et l’ouvrir sur le salon.

Je fais toutes sortes de choses dans mon travail, des maisons très contemporaines aussi, mais une maison qui a de l’histoire, c’est un plus grand défi. Mettre une petite touche actuelle, en conservant son empreinte, son feeling, c’est important.

Annie Bédard, copropriétaire

C’est d’ailleurs son travail de designer qui l’a menée à cette résidence de la 8e Avenue, alors qu’elle avait été engagée par l’ancienne propriétaire pour réaménager son intérieur. « Je suis venue ici à quelques reprises au cours des années et j’avais toujours un sentiment agréable, comme si c’était un petit manoir provençal », raconte-t-elle.

Sauvetage

Puis son conjoint, courtier immobilier, a été mandaté par l’ancienne propriétaire en 2018 pour vendre la propriété, qui était alors située sur un vaste terrain de 60 000 pi⁠2. Des acheteurs se sont manifestés avec l’intention de démolir la maison. Le couple, qui aime les demeures anciennes — lui a grandi au Vermont dans de vieilles maisons que rénovait son père et elle a déjà habité dans l’ancien bureau de poste de La Prairie —, l’a alors achetée dans le but de la sauvegarder. Le terrain a été subdivisé en lots, ce qui a mis la table à un ensemble résidentiel qui est toujours en cours. De nouveaux voisins se sont depuis installés derrière la maison centenaire.

Et que dire du voisin d’en face… un cimetière ? « Tu es sûr de ce qui va se passer, affirme Stéphane Poissant, terre à terre. On est proche d’une église aussi. Ça amène une paix. »

S’ils quittent après presque quatre ans cette maison où ils pensaient écouler leurs vieux jours, c’est qu’une autre centenaire (doublement celle-là) leur a fait de l’œil. C’était lors d’une promenade à vélo de l’autre côté de la rivière, dans le Vieux-Chambly, à quelques rues de là où Annie Bédard a grandi.

« C’est une maison de 1780, située sur le terrain du premier moulin de la seigneurie du fort Chambly, précise-t-elle. Tu es sur les rapides, tu entends l’eau, ça dévale, tu veux être là ! » La transaction est déjà conclue. Ils y emménageront après avoir effectué quelques rénovations.

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

Prix demandé : 859 000 $

Année de construction : 1925

Superficie du terrain : 8262 pi⁠2

Évaluation municipale (2022) : 351 100 $

Impôt foncier (2022) : 3005 $

Taxe scolaire (2022) : 334 $

Description : maison centenaire avec garage aménagée sur deux étages. Grande cuisine avec îlot, comptoir en granit et coin repas, salon avec foyer à combustion lente, grande véranda quatre saisons, trois chambres, deux salles de bains et une salle d’eau. À proximité d’une école, de la rivière Richelieu et de la piste cyclable du Canal-de-Chambly.

Courtier : Luca Bodo, RE/MAX Alliance