Il y a certainement une part de ce lieu dans l’œuvre de l’artiste France Malo. Espace de vie et de création, cette propriété qu’elle habite depuis presque 30 ans réunit une résidence et un studio d’artiste sur un vaste terrain, à l’ombre du mont Saint-Hilaire.
« J’aime regarder les espaces. L’hiver, c’est extraordinaire ici… les arbres, c’est comme un autre monde », s’émeut France Malo. Artiste multidisciplinaire, reconnue notamment pour son art sportif — sa fascination pour les corps en mouvement l’ayant amenée à devenir l’artiste officielle de la Fédération québécoise des sports cyclistes —, France Malo peint aussi l’architecture contemporaine et climatique dans son atelier situé en retrait du bâtiment principal.
« Tout ça s’est développé avec l’esprit de la maison », souligne celle dont les toiles ont été exposées au Québec et à l’étranger. « L’architecte de renom qui a dessiné cette maison [André Léonard, à qui l’on doit aussi trois stations du métro de Montréal] et le designer [Réal Houle], premier propriétaire, ont tout fait pour que cette propriété intemporelle survive aux modes et puisse évoluer. Cette pensée motive d’ailleurs mon art. »
France Malo a trouvé cette maison au retour d’un séjour de trois ans aux États-Unis, dont deux en Californie. Sur le chemin du retour, dans son Westfalia, elle avait rêvé d’une maison contemporaine avec piscine creusée. Native de Mont-Saint-Hilaire, elle cherchait d’abord à revenir s’établir dans sa ville d’origine lorsqu’elle a été envoûtée par cette demeure, située sur le territoire de la municipalité voisine, Otterburn Park. « Il y a beaucoup d’âme dans cette maison-là. La première chose que je cherchais était un lieu où il y avait un potentiel pour faire un atelier. »
Et voilà qu’elle en trouve une qui, avec son horizontalité, son minimalisme et son plafond en cèdre de l’Ouest, lui rappelle ses années en Californie.
Je n’aime pas trop la banlieue en tant que telle, mais quand j’entre ici, je suis dans un havre de paix, dans un autre espace. On est isolé, on est chez nous. J’avais besoin de ça après la Californie, dans un petit appartement, avec un petit jardin.
France Malo, artiste multidisciplinaire
Une grande place pour la nature
Alors qu’ici, c’est l’inverse. Le terrain ayant appartenu à un pépiniériste du coin — à cette époque, il n’y avait comme bâtiment que celui qui sert d’atelier aujourd’hui —, on y trouve plusieurs arbres à maturité, dont deux chênes bicentenaires. Dès son arrivée, la nouvelle propriétaire a travaillé à compléter l’aménagement paysager en y plantant au fil des ans hostas, rhododendrons, arbres fruitiers, plantes potagères et couvre-sol, tout en laissant de la place aux plantes indigènes.
La maison actuelle a été érigée en 1976 pour le designer-propriétaire de qui Mme Malo l’a achetée. Construite en paliers, elle témoigne d’un souci de fluidité. La grande aire de vie sert de galerie à France Malo, qui y expose ses tableaux et y reçoit les collectionneurs. Son travail de création s’exprime dans son studio, un ancien garage-atelier qu’elle a adapté à ses besoins. Muni d’une salle de bains et d’une cuisinette, l’espace pourrait être voué à d’autres usages, comme un bureau pour le télétravail ou un hébergement pour les invités.
Plusieurs améliorations ont aussi été apportées à la maison au fil des ans, notamment l’agrandissement des ouvertures pour créer des vues s’apparentant à des tableaux, l’artiste étant toujours à la recherche de perspective. Des poêles au bois et au gaz ont aussi été installés au sous-sol et dans l’atelier, après le verglas massif qui a frappé la région en 1998.
Une maison durable
Mais, dans un souci d’écologie et de respect du travail de l’architecte, la propriétaire, qui habite aujourd’hui la maison avec son conjoint, a tenu à minimiser l’impact de ses interventions. Dans le hall d’entrée et dans la cuisine se trouvent toujours les tuiles d’origine de couleur brun-ocre qu’on retrouve aussi dans plusieurs stations de métro montréalaises. Le parquet a aussi été conservé dans quelques pièces, mais avec une teinte plus foncée qui la rend plus noble.
« C’est une maison solide, affirme Mme Malo. Celui qui l’a construite avait la même préoccupation que moi : une maison, ça doit être durable, puis tu la travailles et tu la laisses à d’autres. »
Lorsqu’elle parlait à ses amis de son intention de la vendre, ils ne croyaient pas qu’elle partirait. « J’adore ça ici, ça me fait tellement de quoi de partir. C’est mon coup de cœur de vie. » Mais sa carrière d’artiste ayant le vent en poupe, entretenir un grand terrain est devenu trop chronophage. Le couple prévoit de s’installer à Magog, où il possède un condo depuis quelques années. « J’adore la vie là-bas. Et on m’a bien reçue comme artiste. » Ne lui reste qu’à trouver un studio qui l’inspirera tout autant.
Consultez la fiche de la propriétéLa propriété en bref
Prix demandé : 1 300 000 $
Année de construction : 1976
Dimensions du bâtiment principal : 52,4 pi sur 31 pi
Dimensions du studio : 20 pi sur 30 pi
Superficie du terrain : 28 275 pi2
Évaluation municipale (2020) : 459 400 $
Impôt foncier (2022) : 4408 $
Taxe scolaire (2022) : 431 $
Description : Maison à paliers de quatre chambres et deux salles de bains, avec un sous-sol aménagé. À quelques pas de la maison se trouve un autre bâtiment avec mezzanine, terrasse et abri d’auto, actuellement aménagé en studio d’artiste. Vaste terrain partiellement boisé et paysagé sur lequel on retrouve une piscine creusée et un spa.
Courtière : Francine Quesnel, Proprio Direct