Avec leurs commerces de proximité, leurs parcs, leurs bonnes écoles et leur charme distinctif, les quartiers centraux de Montréal attirent les familles. Le hic : le prix des maisons est inaccessible pour nombre d’entre elles, et trouver un appartement répondant à leurs besoins pose problème sur plusieurs plans. Points de vue.

La plupart des immeubles anciens bâtis dans les quartiers centraux de Montréal sont aménagés en fonction d’un mode de vie qui date de plusieurs générations. Généralement, les pièces y sont petites, sombres, et si l’environnement urbain séduit les familles d’aujourd’hui, le manque de confort et d’espace de ces appartements d’un autre temps freine leur engouement.

« Mes secteurs, notamment Villeray, le Plateau Mont-Royal et Rosemont–La Petite-Patrie, sont très demandés par des familles qui cherchent un logement d’une superficie minimale de 1200 pi2, avec trois ou quatre chambres à coucher et deux salles de bains. Déjà en 2019, les gens voulaient idéalement trois chambres, parce que leur foyer comptait des individus supplémentaires. Depuis l’an dernier, le télétravail donne encore plus la cote aux grands logements », constate Yanick E. Sarrazin, courtier immobilier pour l’équipe YE/Sarrazin – Re/Max du Cartier, dont la clientèle pour ce type d’habitations est majoritairement européenne et américaine.

Les Américains arrivent notamment de Seattle et de Los Angeles. Beaucoup travaillent dans le domaine des jeux vidéo et ils adorent la vie de quartier à Montréal, mais ils ont besoin d’au moins 1400 pi2.

Yanick E. Sarrazin, courtier immobilier

« Les plus fortunés choisiront un cottage, mais ceux qui ont un budget maximal de 1,2 million se tourneront plutôt vers un condo spacieux avec une terrasse ou une cour, des éléments extérieurs fort appréciés, ajoute-t-il. Ils veulent plus de confort chez eux tout en profitant de la vie citadine. »

La demande surpassant l’offre, les surenchères sont légion. M. Sarrazin indique qu’un logement de trois chambres affiché à 650 000 $ peut atteindre 800 000 $ parce que les offres d’achat se multiplient. Il explique que les appartements à la base sont petits et qu’un règlement adopté par plusieurs arrondissements de la Ville de Montréal, l’an dernier, visant à interdire la subdivision ou l’agrandissement des logements accroît la difficulté d’obtenir un vaste condo dans l’île à un prix raisonnable. « Selon moi, la solution serait d’autoriser des agrandissements, y compris en hauteur, parce que les besoins actuels sont différents. En ajoutant un étage, on permettrait à une famille de s’installer. »

Nicolas Roverselli, courtier immobilier pour Royal LePage Urbain, confirme qu’il est très difficile de trouver de « vrais » trois chambres (avec une fenêtre) dans des immeubles anciens, car ces derniers n’ont été configurés qu’avec des ouvertures en avant et en arrière. « Il y a aussi peu de grands logements dans le neuf, parce que les promoteurs rentabilisent mieux leur investissement en créant de petits appartements. Cela dit, actuellement, certains secteurs comme le mien [Villeray, Plateau Mont-Royal] exigent de plus en plus qu’il y ait au moins trois chambres dans les nouveaux programmes. »

Repenser l’existant et optimiser les sous-sols

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

L’équipe Dorem s’apprête à mettre en vente ses unités rénovées du projet Laurier, dans le Plateau Mont-Royal. Devant, Michael Courrier (président, promoteur et constructeur chez Dorem) ; derrière, Guillaume Gendron (urbaniste) et Jean-Pierre Decelles (menuisier).

Dans les vieux immeubles, la nouvelle réglementation qui interdit notamment de jumeler deux petits appartements pour en faire un grand complique la tâche des promoteurs. « La seule possibilité maintenant, c’est d’agrandir par le sous-sol, donc par les habitations en rez-de-chaussée », indique Michael Courrier, président, promoteur et constructeur chez Dorem, spécialisé dans la rénovation et le réaménagement des logements anciens. « L’un des points névralgiques de ma vision est de parvenir à faire de grands logements avec l’existant. Il faut discuter avec la municipalité pour obtenir les permis, et c’est toujours long à planifier quand on veut faire quelque chose de beau et luxueux. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Depuis 15 ans, Michael Courrier est fier d’investir et de développer des logements de qualité dans son quartier : « Ne me parlez pas du mot “flip”, ce terme étant associé à des rénovations mineures de surface, trop souvent offertes par les nouveaux venus dans le domaine. Ce genre de rénovation populaire qui, au premier coup d’œil, séduit souvent les acheteurs, révèle son vrai visage et ses problèmes après quelques mois. »

La demande actuelle est celle des familles qui veulent rester à Montréal ; je réorganise donc chacun des logements pour que les gens soient bien.

Michael Courrier, président, promoteur et constructeur chez Dorem

M. Courrier indique qu’on évoque souvent les acheteurs étrangers dans ces secteurs, alors que c’est aussi le cas de beaucoup de Québécois suffisamment nantis. Certains veulent profiter des attraits de la ville sans prendre leur voiture.

  • Michael Courrier, président de Dorem, doit composer avec l’implantation étroite des vieux logements.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Michael Courrier, président de Dorem, doit composer avec l’implantation étroite des vieux logements.

  • Il explique que depuis quelques mois, il n’a plus le droit de jumeler ou de subdiviser les logements d’un immeuble existant pour créer des espaces de vie en fonction des besoins des familles d’aujourd’hui.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Il explique que depuis quelques mois, il n’a plus le droit de jumeler ou de subdiviser les logements d’un immeuble existant pour créer des espaces de vie en fonction des besoins des familles d’aujourd’hui.

  • Dans ce quintuplex, les quatre petites unités des étages supérieurs ont été réaménagées dans le but de maximiser et d’améliorer l’espace disponible.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Dans ce quintuplex, les quatre petites unités des étages supérieurs ont été réaménagées dans le but de maximiser et d’améliorer l’espace disponible.

  • Le rez-de-chaussée est en cours d’agrandissement par le sous-sol, qui est la seule option autorisée.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Le rez-de-chaussée est en cours d’agrandissement par le sous-sol, qui est la seule option autorisée.

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C’est le cas d’Hélène Blain et de son conjoint, qui ont vendu leur maison de Longueuil (Saint-Hubert) et leur petit pied-à-terre montréalais pour s’acheter un vaste condo dans Rosemont. « Je m’occupais beaucoup de mon père à Saint-Hubert, mais j’avais dit à mes filles que quand ce ne serait plus le cas, on resterait à Montréal. Elles ont trouvé dans un coin où je ne voulais pas aller en raison du bruit, mais nous avons tout de même visité, car elles insistaient. Dès l’entrée, une fois la porte fermée, il n’y avait plus de bruit ! J’ai été agréablement surprise parce que c’est quelque chose que l’on redoutait vraiment. Finalement, ç’a été un coup de cœur », raconte Mme Blain, dont le vaste duplex réalisé par Dorem compte trois chambres à coucher et un bureau répartis au rez-de-chaussée et au sous-sol.

Et les locations ?

Selon le courtier immobilier Yanick E. Sarrazin, s’il est difficile actuellement de trouver de petits appartements à louer, il y en a beaucoup de grands vacants sur le marché.

« Ils sont souvent proposés au-dessus de 1800 $ par mois, ce qui dépasse généralement le budget des gens qui nous appellent. En fait, ce sont les propriétaires d’Airbnb qui, à cause de la pandémie, mais aussi parce que certains règlements d’urbanisme interdisent désormais ce type d’hébergement sur différentes artères, se tournent vers la location à long terme. Ils obtenaient 5000 $, 6000 $, 7000 $ par mois, mais ils ont dû revoir leurs tarifs à la baisse pour louer à long terme, ce qui réduit considérablement leurs gains. Ce sont de très beaux logements, mais ils sont difficiles à louer parce qu’ils sont trop chers pour les gens. »

Consultez le site de Dorem

Sur le marché

Les grands logements sur le marché de la vente sont rares actuellement. Voici trois exemples, dont un qui sera bientôt en construction.

Grand balcon

  • Cet immeuble date de 1926.

    PHOTO FOURNIE PAR DENIS BABINEAU, COURTIER IMMOBILIER RE/MAX

    Cet immeuble date de 1926.

  • Ce condo offre 1321 pi2.

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    Ce condo offre 1321 pi2.

  • Vue de la salle à manger

    PHOTO FOURNIE PAR DENIS BABINEAU, COURTIER IMMOBILIER RE/MAX

    Vue de la salle à manger

  • La cuisine

    PHOTO FOURNIE PAR DENIS BABINEAU, COURTIER IMMOBILIER RE/MAX

    La cuisine

  • Le vaste balcon

    PHOTO FOURNIE PAR DENIS BABINEAU, COURTIER IMMOBILIER RE/MAX

    Le vaste balcon

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Aménagé dans un immeuble datant de 1926, ce condo de 1321 pi2 comprenant trois chambres a bénéficié de nombreuses rénovations. Il jouit d’un grand balcon intime et se situe à proximité du parc Molson, au 5916, rue des Écores, dans Rosemont–La Petite-Patrie. Prix demandé : 699 900 $. Courtier immobilier : Denis Babineau – Re/Max.

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Architecture grandiose

  • L’appartement-terrasse se trouve au Mont Saint-Louis.

    PHOTO JEAN-FRANÇOIS GRÉGOIRE, FOURNIE PAR EMILIE BERTHELET, COURTIER IMMOBILIER ENGEL & VÖLKERS

    L’appartement-terrasse se trouve au Mont Saint-Louis.

  • Il est doté d’un escalier sculptural.

    PHOTO JEAN-FRANÇOIS GRÉGOIRE, FOURNIE PAR EMILIE BERTHELET, COURTIER IMMOBILIER ENGEL & VÖLKERS

    Il est doté d’un escalier sculptural.

  • Il offre des volumes impressionnants grâce à ses plafonds de plus de 20 pi.

    PHOTO JEAN-FRANÇOIS GRÉGOIRE, FOURNIE PAR EMILIE BERTHELET, COURTIER IMMOBILIER ENGEL & VÖLKERS

    Il offre des volumes impressionnants grâce à ses plafonds de plus de 20 pi.

  • Vue de la cuisine

    PHOTO JEAN-FRANÇOIS GRÉGOIRE, FOURNIE PAR EMILIE BERTHELET, COURTIER IMMOBILIER ENGEL & VÖLKERS

    Vue de la cuisine

  • La chambre principale

    PHOTO JEAN-FRANÇOIS GRÉGOIRE, FOURNIE PAR EMILIE BERTHELET, COURTIER IMMOBILIER ENGEL & VÖLKERS

    La chambre principale

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Cet appartement-terrasse d’exception aux volumes impressionnants grâce à ses plafonds de plus de 20 pi et à sa superficie de 2238 pi2 se trouve au Mont Saint-Louis. Doté d’un escalier sculptural et de nombreux détails architecturaux, cet espace lumineux compte trois chambres, un bureau, deux salles de bains, de nombreux rangements et une place de garage intérieure. 260, rue Sherbrooke, Ville-Marie. Prix demandé : 1 149 000 $. Courtier immobilier : Emilie Berthelet – Engel & Völkers Montréal.

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Projet en cours

  • Cette nouvelle construction sera composée de six grands logements de trois à cinq chambres.

    IMAGE 3D CALCE ARCHITECTURE WORK SHOP ET FELLINI DESIGN, FOURNIE PAR NICOLAS ROVERSELLI–ROYAL LEPAGE URBAIN

    Cette nouvelle construction sera composée de six grands logements de trois à cinq chambres.

  • La livraison des condos est prévue pour le printemps.

    IMAGE 3D CALCE ARCHITECTURE WORK SHOP ET FELLINI DESIGN, FOURNIE PAR NICOLAS ROVERSELLI–ROYAL LEPAGE URBAIN

    La livraison des condos est prévue pour le printemps.

  • Les appartements répondront aux besoins de plusieurs familles.

    IMAGE 3D CALCE ARCHITECTURE WORK SHOP ET FELLINI DESIGN, FOURNIE PAR NICOLAS ROVERSELLI–ROYAL LEPAGE URBAIN

    Les appartements répondront aux besoins de plusieurs familles.

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Cette nouvelle construction répondra au besoin de plusieurs familles puisqu’elle sera composée de six grands logements de trois à cinq chambres. Les réservations se font dès maintenant et la livraison des condos est prévue pour le printemps. 202-4216, avenue des Érables, Plateau Mont-Royal. À partir de 799 000 $ pour un logement de trois chambres d’une superficie de 1270 pi2. Courtier immobilier : Nicolas Roverselli – Royal LePage Urbain.

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