Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

« Pour moi, c’est une œuvre d’art. » Ce serait le genre d’éloge habituellement lancé par un courtier ou un propriétaire vantant son bien. Mais celui-ci émane plutôt d’un potentiel acheteur, un homme d’affaires de San Francisco venu visiter cet appartement en copropriété implanté dans le quartier Saint-Henri.

Ébloui par les aménagements réalisés dans cette ancienne tannerie, notre acheteur a été confondu par l’aspect industriel et moderne étalé sur trois niveaux : poutres en pin blanc apparentes installées sur des plafonds d’une hauteur de plus de 12 pi, murs de briques, boiseries originales récupérées pour réaliser des portes coulissantes, escalier en acier, tuyauterie apparente et impressionnants éviers et lavabos taillés dans le roc (celui de la cuisine pèse 2 tonnes !).

  • La chambre à coucher principale

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    La chambre à coucher principale

  • Dans la salle de bains, on trouve aussi un immense lavabo de pierre.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Dans la salle de bains, on trouve aussi un immense lavabo de pierre.

  • L’escalier d’acier s’harmonise très bien avec l’aspect industriel. La porte coulissante, à droite, a été récupérée et refaçonnée à partir de matériaux de l’ancien édifice.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    L’escalier d’acier s’harmonise très bien avec l’aspect industriel. La porte coulissante, à droite, a été récupérée et refaçonnée à partir de matériaux de l’ancien édifice.

  • La cuisine équipée se démarque par un îlot taillé dans la pierre.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    La cuisine équipée se démarque par un îlot taillé dans la pierre.

  • L’élément pèse environ 2 tonnes.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    L’élément pèse environ 2 tonnes.

  • Les grandes fenêtres disposées vers le sud et l’est apportent beaucoup de lumière.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Les grandes fenêtres disposées vers le sud et l’est apportent beaucoup de lumière.

  • Le balcon donne sur le canal de Lachine.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Le balcon donne sur le canal de Lachine.

  • Au sous-sol, un ancien bureau a été reconverti en chambre.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Au sous-sol, un ancien bureau a été reconverti en chambre.

  • Portes en bois et béton donnent le ton.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Portes en bois et béton donnent le ton.

1/9
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

En attendant que le Franciscanais prenne la décision de déposer ou non une offre, le couple actuellement propriétaire cherche toujours un prochain acquéreur. Karen et Steven avaient acquis les lieux il y a quatre ans, après avoir vendu leur maison de Hampstead, cherchant à loger dans un endroit plus petit, une fois leurs enfants sur le point de voler de leurs propres ailes. Parmi les 29 appartements offerts au Clos Saint-Ambroise, projet de reconversion d’un édifice industriel en habitations achevé en 2005, ils étaient parvenus à se tailler un morceau de choix.

« Le propriétaire précédent était le promoteur du projet. Il a construit toutes les unités, mais avait expressément monté celle-ci pour l’habiter lui-même. Il y a beaucoup travaillé et ajouté des extras, comme les éviers en pierre et les portes en bois coulissantes, que l’on ne trouve pas dans les autres unités », explique le couple, qui a fait quelques améliorations supplémentaires, comme l’aménagement d’une chambre au sous-sol et l’ajout d’une foule d’armoires et de rangements — logique, puisque Karen détient une entreprise spécialisée dans ce type d’aménagement.

Un train de quiétude

En l’absence de l’agente inscriptrice, Tina Baer, c’est son confrère, Jonathan Assouline, qui nous a présenté les atouts de la propriété. Il attire l’attention sur les matériaux utilisés, cruciaux pour créer l’effet à la fois luxueux et industriel, comme l’ardoise ou le jatoba brésilien pour les planchers. La cuisine soignée, les douches bellement décorées (celle du rez-de-chaussée est agrémentée d’une œuvre d’art peinte sur les volets et une partie de la baignoire), la grande fenestration et divers éléments, comme le foyer au gaz, apportent une touche particulière aux lieux. Notons cependant que le mobilier n’est pas inclus dans la vente ; à prendre en compte, car il participe à consolider l’atmosphère générale.

Outre la reconversion réussie, le courtier souligne l’emplacement idéal et les vues paisibles qui s’offrent à l’occupant à partir de la salle commune.

« D’un côté, orienté plein sud, on voit directement le canal de Lachine, de l’autre, on a vue sur un beau parc, avec la tour du marché Atwater en arrière-plan. Le soir, on distingue aussi le centre-ville illuminé », indique M. Assouline.

Lointain passé

C’est l’occasion de remonter les rails du passé pour explorer l’histoire du bâtiment, intimement liée à celle du quartier. La construction de l’édifice original, reconverti il y a une quinzaine d’années pour accueillir les condos du Clos Saint-Ambroise, date de 1859. Il s’agissait alors de la tannerie Moseley, première installation industrielle de Saint-Henri, spécialisée dans la production de cuir verni, nous apprend le site web du Centre des mémoires montréalaises. Incendiée vers la fin du XIXsiècle puis reconstruite en 1900, la tannerie fera finalement faillite quelques années plus tard, puis sera occupée par diverses entreprises au cours du siècle dernier.

Le projet de reconversion visait à créer des lofts de luxe de diverses tailles, dont celui-ci, assez particulier, puisqu’il cherche à reproduire une ambiance « aire ouverte » sur trois paliers différents. La superficie et le nombre de chambres ne permettront pas d’y accueillir une grande famille, mais un couple en moyens et à la recherche d’un logement singulier pourrait y trouver son compte.

Autres détails à souligner : il s’agit de l’un des rares appartements de l’immeuble à disposer d’une entrée privée, donnant sur le parc adjacent, et il vient avec deux places de stationnement intérieur, accessibles directement du sous-sol. Quant aux propriétaires actuels, ils cherchent encore une fois un logement plus petit, mais ne quitteront pas les abords du canal de Lachine.

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

Prix demandé : 1 995 000 $
Année de construction : 1900
Pièces : six pièces, dont deux chambres, deux salles de bains et une salle d’eau
Aire habitable : 1690 pi2
Évaluation municipale (maison+terrain) : 699 200 $
Charges de copropriété annuelles : 7788 $
Impôt foncier : 5529 $
Taxe scolaire : 666 $
Courtiers : Tina Baer (Profusion Immobilier), Jonathan Assouline (Barnes-Québec)