Nancie Landreville et Louis Vernier ont longtemps eu la tête dans les nuages et les pieds fermement sur terre. Tous deux agents de bord pour Air Canada, ils ont parcouru le monde tout en construisant patiemment leur maison à Prévost.

Leur projet est né en 1990, quand ils se sont rencontrés. Ils abordaient la quarantaine et leur futur avec enthousiasme. Déjà initié par son père aux défis qu’entraîne la construction d’une habitation, Louis Vernier avait en sa possession trois terrains, totalisant deux acres et demi, à proximité de la sortie 55 de l’autoroute des Laurentides. Il les avait obtenus une dizaine d’années auparavant, ayant mis à profit son horaire atypique pour travailler dans une entreprise de construction de Sainte-Anne-des-Monts, qui lui avait donné préséance dans le choix des terrains. Il s’était depuis attelé à en déboiser une partie.

Ils n’ont rien laissé au hasard, allant jusqu’à faire une maquette en carton, dont les étages pouvaient être soulevés et le toit enlevé, pour mieux voir l’intérieur. « Un architecte a déjà dit que tu devrais rentrer dans la maison à la base de l’arbre, dormir dans l’arbre et vivre à son sommet, indique Louis Vernier. C’est un peu ce qu’on a essayé de faire. »

Un emprunt de 90 000 $ à la banque a permis de lancer les travaux en avril 1991. Le dynamitage jusqu’à 12 pi de profondeur, la fondation et la charpente ont été effectués par des entrepreneurs qualifiés. Le couple s’est chargé du reste, y allant par priorité.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Avant d’entreprendre les travaux, en 1991, Nancie Landreville et Louis Vernier n’ont rien laissé au hasard. Ils ont fabriqué une maquette en carton, dont les étages pouvaient être soulevés et le toit enlevé, pour mieux voir l’intérieur.

« Mon idée était de construire la maison et de remettre le terrain comme il était avant, précise M. Vernier. Le premier niveau est en béton et isolé de l’extérieur. Cent vingt heures de pelle plus tard, on a refait la montagne et on a enterré le premier niveau pour avoir l’effet d’une cave. »

La maison a ainsi l’air d’être encastrée dans le roc. « Au premier se trouvent l’entrée principale, un vaste vestibule, un bureau et une salle de lavage, précise-t-il. Une chambre pourrait être aménagée. C’est là qu’on mettait nos valises et qu’on lavait nos vêtements au retour d’un vol. On montait ensuite à l’étage, où sont les chambres. »

Ils ont complété eux-mêmes l’intérieur, pièce par pièce. Leur travail d’agent de bord a été salutaire, leur offrant des moments de répit. « C’était le fun de partir trois ou quatre jours et de s’éloigner de ça, se rappelle Nancie Landreville. Quand on revenait, il y avait du gypse à faire, des clous à planter. »

« Nous étions limités avec notre salaire d’agent de bord, renchérit son mari. C’est pourquoi cela a pris beaucoup de temps. Mais nous avons aussi vécu des bons moments. Nous avons choisi d’aller au Népal plutôt que de faire la deuxième chambre. À un moment donné, nous avons eu besoin de relaxer. Nous avons acheté un voilier et nous avons fait de la voile pendant quatre ou cinq ans. Nous avons vraiment vécu notre rêve et nous avons eu des plaisirs extraordinaires. »

Vision à long terme

Ils étaient guidés par une vision à long terme. « Nous avons un terrain exceptionnel, une vue et une ambiance remarquables, poursuit-il. J’ai utilisé ce qu’il y avait de mieux comme matériaux, parce que je nous voyais ici à notre retraite. Il fallait que ce soit parfait. »

Les séjours dans de beaux hôtels leur ont ouvert l’esprit. Il n’était pas question, par exemple, que les toilettes se trouvent dans la même pièce que la douche ou la baignoire. À l’étage, les deux chambres sont ainsi dotées de portes coulissantes, qui mènent à la « salle du bain », dotée d’une baignoire à remous. Celle-ci a été aménagée en premier. La douche spacieuse, conçue pour relaxer et aménagée dans une pièce séparée, a suivi quelques années plus tard.

Mme Landreville a aussi dû patienter longtemps avant d’enfin avoir des armoires de cuisine. Mais c’est la vue qui l’enchante le plus, du haut du troisième niveau presque entièrement vitré et entouré d’une terrasse.

À l’automne, c’est exceptionnel, indique-t-elle. Au printemps, c’est tellement beau. L’hiver, c’est magnifique, et pendant les orages, c’est magique, parce que nous avons l’impression d’être dehors. C’est comme si nous avions des toiles extraordinaires sur les murs, mais nous n’avons que des fenêtres.

Nancie Landreville

Ils ont travaillé ensemble en classe affaires pendant les 10 dernières années de leur carrière. Lors de leur dernier vol, les deux sœurs de Nancie, également agentes de bord, ont pu se joindre à eux. Louis en a profité pour demander sa douce en mariage.

Et maintenant ? Nancie Landreville n’en revient toujours pas. « Quand Louis faisait les plans de la maison, il y avait une grosse photo d’un catamaran sur la table à dessin, révèle-t-elle. Il disait qu’un jour, on vendrait la maison et on finirait nos jours sur un catamaran. Je ne disais pas grand-chose parce que je gardais mes énergies pour des batailles plus pressantes. Mais j’ai toujours su que cela lui prenait de l’eau. Depuis deux ans, il surveillait le marché et il me montrait des propriétés. Il y avait toujours quelque chose et je pouvais m’en tirer. Jusqu’à ce qu’il trouve une maison qui avait exactement la vue sur le fleuve que je voulais, avec les arbres qui viennent avec. »

Ils sont donc prêts à se départir de leur maison et à se lancer à la conquête de nouveaux horizons.

La propriété en bref

  • Prix demandé : 649 000 $
  • Évaluation municipale : 289 300 $
  • Début de construction : 1991
  • Superficie du terrain : 103 004 pi2 (9383,57 m2)
  • Superficie de la maison : Environ 2235 pi2 (55,7 m2)
  • Impôt foncier : 2390 $
  • Taxe scolaire : 276 $
  • Coût d’énergie : 2070 $

Description : Cette maison au revêtement en bois de cèdre, située au 1040, rue de la Source, à Prévost, comporte trois niveaux. Le premier et le deuxième ont chacun une superficie de 900 pi2. Le dernier niveau, au plafond de 16 pi de haut et largement vitré, accueille une cuisine, une salle à manger et un salon. Cet espace lumineux est entouré d’une vaste terrasse, en partie installée sur le plafond des deux chambres au-dessous. Les animaux et les oiseaux sont les voisins les plus proches. Il suffit de mettre ses raquettes l’hiver pour avoir accès à plusieurs kilomètres de pistes.

Courtière : Anne-Marie Lauzon, Century 21 Sommet

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