Lise Gaucher et Charles Désourdy se préparent à effectuer ce que la plupart des couples font lorsque leurs enfants ont quitté le nid familial : ils emménageront dans une demeure mieux adaptée à leurs besoins.

Leur situation est toutefois particulière, puisque leur destinée est étroitement liée au lieu où ils habitent. Sans surprise, ils écriront le prochain chapitre de leur vie à une courte distance d’où ils résident, à Bromont.

« Ma vue baisse, dit Charles Désourdy en riant. Il faut que je me rapproche de la montagne. »

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Charles Désourdy et Lise Gaucher ne demeureraient pas ailleurs qu’à Bromont. Depuis 25 ans, ils voient la montagne, peu importe où ils sont dans leur propriété. Ils sont prêts à laisser à d’autres le plaisir d’y créer leurs propres souvenirs.

Cette fameuse montagne, qui compte trois sommets et sept versants, est visible de partout dans la maison, qu’il habite depuis 25 ans. Ce fut pendant longtemps un avantage pour le président de Bromont, montagne d’expériences et Bromont Immobilier. Avant l’utilisation de caméras web, il se servait de jumelles pour avoir une idée de l’achalandage sur les pistes.

  • Lise Gaucher et Charles Désourdy passent beaucoup de temps à l’arrière de leur maison, où ils peuvent admirer la montagne. Chauffage infrarouge, ventilateurs au plafond, moustiquaires et rideaux plastifiés leur permettent d’être à l’abri du vent, des intempéries et du froid, de la mi-mai à la mi-septembre.

    PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

    Lise Gaucher et Charles Désourdy passent beaucoup de temps à l’arrière de leur maison, où ils peuvent admirer la montagne. Chauffage infrarouge, ventilateurs au plafond, moustiquaires et rideaux plastifiés leur permettent d’être à l’abri du vent, des intempéries et du froid, de la mi-mai à la mi-septembre.

  • Le couple apprécie aussi ce salon d’été confortable, qui a été couvert afin d’en profiter davantage. Un spa se trouve à l’autre extrémité.

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    Le couple apprécie aussi ce salon d’été confortable, qui a été couvert afin d’en profiter davantage. Un spa se trouve à l’autre extrémité.

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« On voit quatre remontées mécaniques d’ici, dont la remontée principale, souligne-t-il. C’était un petit plaisir quand je voyais qu’il y avait du monde dans les remontées secondaires. Je savais alors que c’était plein. »

De la piscine, du salon, de la cuisine, de la salle de bains et même de son oreiller, son regard se pose sur la montagne. Au point où un jour, sa mère l’a taquiné et lui a demandé s’il n’était pas tanné de l’avoir sous les yeux. « Jamais, maman », lui a-t-il répondu.

  • La montagne peut être admirée de la piscine. Celle-ci, chauffée, a été creusée en 1996 pour que les enfants s’y amusent le plus longtemps possible.

    PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

    La montagne peut être admirée de la piscine. Celle-ci, chauffée, a été creusée en 1996 pour que les enfants s’y amusent le plus longtemps possible.

  • Un potager occupe un coin de la vaste propriété de 121 000 pi2 (11 241 m2) À noter : la montagne se profile à l’horizon.

    PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

    Un potager occupe un coin de la vaste propriété de 121 000 pi2 (11 241 m2) À noter : la montagne se profile à l’horizon.

  • Le sauna est installé sur la galerie couverte, à côté du salon d’été. Il y a une belle vue sur la montagne.

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    Le sauna est installé sur la galerie couverte, à côté du salon d’été. Il y a une belle vue sur la montagne.

  • Même de son oreiller, Charles Désourdy se plaît à dire qu’il a une vue sur la montagne. La chambre principale fait partie de l’agrandissement réalisé en 2001.

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    Même de son oreiller, Charles Désourdy se plaît à dire qu’il a une vue sur la montagne. La chambre principale fait partie de l’agrandissement réalisé en 2001.

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La maison se trouve à 500 m de l’ancienne écurie de son père, Roland Désourdy, fondateur de la ville de Bromont et de la station de ski Bromont. « Il passait presque chaque jour en bogey ou en sleigh pour emmener les enfants faire un tour, révèle-t-il. Ils ont eu une jeunesse bien remplie. Ils ont fait de la motoneige, de la moto, du ski, de la randonnée… »

Il lui a fallu user d’un subterfuge pour mettre la main sur la maison centenaire, qui occupait le seul lot que son père n’avait pas acquis dans les environs. « Il était maire de Cowansville et il avait une vision d’une ville des années 2000, rappelle-t-il. Il a acheté peu à peu des terres dans la région et il a utilisé différentes stratégies pour les acquérir à un prix raisonnable. À un certain moment, la famille a possédé jusqu’à 10 000 acres de terrains à Bromont. »

  • Lise Gaucher et Charles Désourdy ont eu un coup de cœur quand ils sont entrés dans la maison centenaire.

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    Lise Gaucher et Charles Désourdy ont eu un coup de cœur quand ils sont entrés dans la maison centenaire.

  • Il y a deux escaliers à l’intérieur de la demeure de 4200 pi2 (390 m2). Voici celui de la maison originale.

    PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

    Il y a deux escaliers à l’intérieur de la demeure de 4200 pi2 (390 m2). Voici celui de la maison originale.

  • Un salon se trouve dans la partie originale de la maison. « On ne se pilait jamais sur les pieds, révèle Myriam, la fille des propriétaires. On invitait nos amis sans que cela dérange nos parents. »

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    Un salon se trouve dans la partie originale de la maison. « On ne se pilait jamais sur les pieds, révèle Myriam, la fille des propriétaires. On invitait nos amis sans que cela dérange nos parents. »

  • Une porte ancienne remontant aux origines de la maison donne accès à la cave à vin. On peut lire clairement l’inscription « Doonan 1875 ». Charles Désourdy y conserve entre autres une bouteille datant du mariage de sa fille, Myriam.

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    Une porte ancienne remontant aux origines de la maison donne accès à la cave à vin. On peut lire clairement l’inscription « Doonan 1875 ». Charles Désourdy y conserve entre autres une bouteille datant du mariage de sa fille, Myriam.

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Sachant qu’un membre de la famille Désourdy était intéressé, l’ancien propriétaire de la demeure exigeait un prix exorbitant. C’est finalement un ami qui a fait une offre d’achat en son nom et celui de sa femme. « La maison nous plaisait beaucoup de l’extérieur, mais nous n’étions jamais entrés à l’intérieur, révèle-t-il. J’ai eu un coup de cœur quand j’ai passé la porte. Cette maison a une vibration extraordinaire. Elle possède une âme. »

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE, D’APRÈS UNE PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE DÉSOURDY

L’hiver, une immense patinoire faisait le bonheur des petits et des grands. Il y avait des poteaux aux quatre coins de la patinoire avec des lumières suspendues, comme dans les années 1800.

Une belle et longue histoire

D’anciens documents laissent croire que la demeure a été construite en 1888. Une porte faisant référence au tout premier propriétaire, un Irlandais nommé Doonan, et arborant la date de 1875, a toutefois été découverte. Elle se trouve dorénavant dans le sous-sol, donnant accès à la cave à vin.

Lise Gaucher et Charles Désourdy ont emménagé dans la maison en 1995 avec leurs deux enfants, Benjamin et Myriam. Dès l’année suivante, ils ont ajouté une piscine. L’hiver, une patinoire a longtemps fait le bonheur de la maisonnée.

PHOTO NAOMIE GAGNON PHOTOGRAPHE, FOURNIE PAR MYRIAM DÉSOURDY

Myriam et son mari Mikael ont échangé leurs vœux à l’extérieur de la maison, avec la montagne à l’arrière-plan.

« Le soir, grâce à la proximité de la station de ski, on avait quasiment un éclairage naturel, indique M. Désourdy. Il y avait des poteaux aux quatre coins de la patinoire avec des lumières suspendues, comme dans les années 1800. Le terrain est encore à niveau. Une patinoire ou un terrain de tennis pourrait y être aménagé.

« Les deux enfants se sont mariés sur ce plateau, poursuit-il. Cela fait partie des plus beaux souvenirs qu’on aura d’ici ! »

Cachet conservé

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Les propriétaires ont cherché à conserver le cachet ancien de la résidence, quand ils l’ont agrandie en 2001. Au rez-de-chaussée, le salon est ouvert sur la salle à manger. Ces pièces, qui ont été ajoutées, comportent aussi des poutres au plafond.

Les propriétaires ont cherché à conserver le cachet ancien de la résidence, quand ils l’ont agrandie en 2001. Au rez-de-chaussée, le salon est ouvert sur la salle à manger. Ces pièces, qui ont été ajoutées, comportent aussi des poutres au plafond. Une chambre spacieuse, devenue la chambre principale, et une salle de bains ont été aménagées dans le nouvel espace, à l’étage. L’agrandissement, qui comprend aussi un sous-sol, représente environ le tiers de la maison. La cuisine et le garde-manger, au cœur de la résidence, ont quant à eux été rénovés en 2018.

La vie suit son cours. Benjamin et sa conjointe ont eu une fille à la mi-septembre. Myriam doit accoucher d’un jour à l’autre, elle aussi d’une fille. La nouvelle grand-maman a acheté une poussette double.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Un mur de brique, qui était dissimulé dans un mur extérieur et servait d’isolation, a été découvert pendant les travaux d’agrandissement. Il a été préservé et borde dorénavant le salon, dans la nouvelle section de la maison.

« Il ne peut pas y avoir de terrain de jeu plus complet pour un enfant, souligne Myriam, en connaissance de cause. On a joué dehors sans jamais avoir de contraintes. C’est une évasion en campagne proche du village. Il y a plein de choses qu’on peut faire à proximité. »

Lise Gaucher et Charles Désourdy avaient les yeux depuis un certain temps sur une maison dans le versant du mont Soleil, construite en 2013, qui a été mise en vente plus tôt qu’ils l’escomptaient. Ils l’ont achetée sans tarder.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Myriam Désourdy se trouve dans la cuisine, rénovée en 2018. Conseillère marketing et développement chez Bromont Immobilier, elle est très proche de ses parents. « Mon père est mon mentor, souligne-t-elle. Toutes les semaines, on discute de stratégies. » Elle le cache bien, mais son bébé naîtra sous peu.

Pour l’homme de 62 ans, il s’agira d’un retour aux sources. En 1964, lors de la création de la station de ski et de la ville de Bromont, son père avait choisi un terrain dans le mont Soleil pour y construire un chalet. Comme lorsqu’il était tout jeune, il a le goût de n’avoir qu’à mettre ses bottes de ski pour s’élancer sur les pentes.

« Je vais de plus en plus m’occuper de l’expérience des clients dans la montagne, plutôt que des opérations, souligne-t-il. Cela veut dire faire du ski, de la randonnée, du vélo. Ce sera une belle transition. »

Leur maison est donc en vente, prête à accueillir une autre famille. Charles Désourdy créera avec les siens d’autres souvenirs extraordinaires, ailleurs. « Ma vue ressemblera à celle que j’ai ici, mais de beaucoup plus près, dit-il. Je serai collé sur la piste. »

Il n’aura assurément plus besoin de ses jumelles.

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