Ça, c’est quelque chose qui n’arrive pas souvent ! Une des 11 maisons sises dans la véritable île de la Visitation, dans le parc-nature du même nom, à Montréal, est à vendre.

S’il y a si peu de maisons à cet endroit, et par le fait même bien peu d’insulaires, c’est parce que l’île est protégée et qu’il n’y a plus de terrain à exploiter. Elle fait partie du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, un des huit parcs naturels de la Ville de Montréal. Ce parc, le plus central d’entre tous, est situé en majeure partie à l’est du pont Papineau-Leblanc, à Ahuntsic. Il compte 34 hectares de nature, sentiers aménagés, points d’observation et lieux historiques, le long de la rivière des Prairies. Dans les endroits particuliers et convoités comme ici, les propriétés restent souvent dans les familles, passant des parents aux enfants, puis aux petits-enfants. C’est le cas de Richard Valois, qui a passé une grande partie de sa vie dans l’île de la Visitation.

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On voit ici l’arrière de la maison.

« Ça fait 90 ans que les Valois sont ici, explique le quinquagénaire. C’est cyclique. Mon grand-père, Arthur, tenait une épicerie sur la rue du Pont, où il y a des duplex aujourd’hui. Il a acheté ici dans les années 1930. Mon père, Jacques, a racheté en 1960, et nous, dans les années 1990 », dit-il, en faisant allusion à lui et sa femme, Marielle Chartrand, qui ont convolé en 1984. Le jeune couple a demeuré dans une partie de la maison familiale de l’île de la Visitation, avant de faire construire sa propre maison juste à côté, en 1991, pour y élever ses enfants. C’est la dernière maison qui a été construite dans l’île, et c’est elle qui est à vendre actuellement.

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La cour arrière est intime et offre un bel espace. Les propriétaires ont installé des mangeoires, qui attirent plusieurs variétés d’oiseaux. Au-delà de la clôture, au fond, c’est le parc.

Parce que voilà, la relève s’arrête ici pour notre couple. Ses deux enfants, adultes aujourd’hui, font leur vie ailleurs. Leur fils est dans les affaires, tandis que leur fille et le conjoint de celle-ci sont cultivateurs et élèvent des vaches... à Laval. « Notre fils habite dans le Vieux-Montréal, et notre fille nous a dit qu’elle ne veut pas revenir à Montréal », précise Marielle Chartrand, qui est elle-même fille de cultivateurs lavallois. Une partie de l’autoroute 15 ainsi que le Carrefour Laval ont été construits sur les terres que ses parents cultivaient.

La maison

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Vue en plongée du hall d’entrée, et de l’escalier menant aux chambres.

Richard et Marielle aiment la nature, et les choses simples. La maison qu’ils ont fait bâtir, il y a 30 ans, est à cette image. On ne trouvera pas de clinquant et de tape-à-l’œil, ici. C’est un cottage de trois chambres, typique des années 1990. Celui-ci a été fabriqué en usine et monté ici. Il est solide, fonctionnel, agréable à vivre, et a manifestement été entretenu avec soin. Le sous-sol en ciment n’est pas fini, mais il est haut, et offre beaucoup de possibilités. Il permet aussi de voir la qualité de la construction. Entre autres, les planchers sont soutenus par des solives tous les huit pouces. « La maison n’a pas bougé, on n’a jamais eu un clou qui est sorti, ou une craque dans les murs », signale M. Valois.

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Le salon, la salle à manger et la cuisine sont au rez-de-chaussée. On y trouve aussi un espace de rangement et une salle d’eau et buanderie.

C’est une maison bien pensée, sans perte d’espace. Et elle n’est pas chère à rouler, c’est important. C’est bien beau, une grosse maison, mais il faut penser qu’il faut la payer, l’entretenir et continuer à vivre. Ici, l’électricité coûte 175 $ par mois, à l’année.

Marielle Chartrand

Travaux, ou pas

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La cuisine est agréable et fonctionnelle et elle est pourvue d’une cuisinière au gaz.

Les modes changent en habitation. Au cours des dernières années, les propriétaires ont refait l’escalier et changé le revêtement de plancher au rez-de-chaussée. Ils ont aussi envisagé de faire d’autres rénovations pour mettre la propriété au goût du jour. Comme ils ont plutôt décidé de vendre, le choix de faire des travaux ou pas reviendra aux futurs propriétaires. Ceux-ci pourraient aussi se limiter à donner un coup de pinceau, pour profiter au plus vite de la nature environnante.

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La chambre principale est située à l’étage, comme les deux autres chambres.

Parce que vivre dans l’île de la Visitation, c’est ça : évoluer dans un tableau naturel, qui se transforme au gré des saisons. C’est profiter de la richesse de sa flore et de sa faune. Surprendre un lièvre, un renard, une tortue, une salamandre, admirer d’innombrables espèces d’oiseaux, et tutti quanti. C’est aussi la pêche, été comme hiver, le jogging en nature, les raquettes ou les skis de fond qu’on enfile dès qu’on a passé la porte de la maison, la patinoire que les résidants font eux-mêmes sur le bassin des Moulins, près des ruines de l’ancien moulin, ainsi qu’une foule d’activités offertes dans le parc.

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Une des chambres qui accueillaient auparavant un des enfants du couple. La vue est belle de chaque fenêtre, dans cette maison.

Bien sûr, le parc accueille beaucoup de visiteurs, mais il est grand, et il y a des zones tampons qui aident à préserver la quiétude des résidants, explique Marielle. L’île est surveillée, il y a des rondes, et un système de vignettes pour les véhicules. Seuls ceux des résidants et de leurs invités ont le droit d’y accéder.

L’intimité est par ailleurs assurée dans la cour arrière de la maison, qui est bordée d’arbres. Richard et Marielle estiment en avoir planté 70 dans les 20 dernières années. Des pousses qu’ils ont rapportées de leurs voyages de pêche, ou autres. Chacun a une histoire, disent-ils. « Et il n’y a jamais eu de produits chimiques sur ce terrain-là », précise Richard, qui fait son compost, comme son père et son grand-père avant lui.

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Arthur Valois et sa femme, Bella Mallet, tenaient une épicerie dans ce qui est aujourd’hui la rue du Pont. Dans les années 1930, ils ont aussi acheté une propriété dans l’île de la Visitation.

La nature en pleine ville, près de bonnes écoles, des services, des transports et même d’un métro, c’est l’endroit parfait pour élever des enfants, estiment les propriétaires. C’est avec un gros pincement au cœur qu’ils vont quitter l’île. « Ça va être difficile de signer les papiers, mais on est rendus là, dit Richard, retraité depuis un an d’une entreprise d’aéronautique. Quand tu veux transmettre quelque chose, ça prend de la chance, et un timing, et on ne l’a pas. L’histoire va se continuer avec quelqu’un d’autre. » Il souhaite que les prochains propriétaires aiment l’endroit, comme eux l’ont aimé. Et il est réconforté par le fait qu’il y a encore des Valois dans l’île. Son frère habite juste à côté, dans la maison achetée jadis par le grand-père.

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C’est par ce petit pont qu’on accède à l’île de la Visitation, où se trouvent les 11 maisons, dont celle qui est à vendre.

La propriété en bref

Prix demandé : 868 000 $

Évaluation municipale : 648 000 $

Taxes municipales : 5368 $

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La rivière des Prairies constitue un attrait majeur dans le parc de l’Île-de-la-Visitation. On peut l’admirer le long des berges, ainsi qu’à partir de plusieurs points d’observation aménagés.

Superficie du terrain : 7400 pi2

Superficie au sol de la maison : 28 pi x 30 pi

Nombre de pièces : 10

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Les vestiges de ses vieux moulins rappellent qu’avant de devenir un parc-nature, le site de l’Île-de-la-Visitation a été le théâtre d’une grande activité technologique et industrielle.

Description : on dit que les trois choses importantes en immobilier sont : la localisation, la localisation, la localisation. Cette propriété construite il y a 30 ans, et bien entretenue, est située dans le cadre enchanteur de l’île de la Visitation, à Montréal.

Courtier immobilier : Niki Di Stefano (Re/Max)

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