L’automne dernier, Harry Ajanohoun possédait déjà deux triplex, deux quadruplex et un condo quand il a voulu acheter un duplex, dans le but d’emménager au rez-de-chaussée. Il a essayé l’application Upky, que mettait au point son cousin. Le verdict ? L’application l’a aidé à cibler rapidement les duplex qu’il avait les moyens d’acheter.

« Au cours de mes quatre derniers essais d’acquisition, j’avais rencontré des problèmes, révèle l’investisseur immobilier, qui travaille dans le milieu bancaire. Les mises de fonds exigées au cours du processus étaient très élevées. J’ai eu un choc et je n’ai pas acheté. L’application m’a aidé à avoir une idée de la mise de fonds demandée, sans perdre de temps. Elle m’a permis de tamiser un bassin de propriétés, sans laisser de place à l’émotion. Ma femme et moi, nous n’avons considéré que celles avec lesquelles nous étions à l’aise avec la mise de fonds. Cela a évité la frustration de s’apercevoir, en cours de route, que nous ne pouvions pas nous offrir une propriété hors de prix. »

Les banques, explique-t-il, ne prêtent plus en fonction du prix d’achat. « Dans le marché actuel, à Montréal, le prix est toujours plus élevé que la valeur du bâtiment, précise-t-il. Chaque banque a ses propres éléments d’analyse et envoie ses évaluateurs sur place. La valeur donnée aux bâtiments locatifs ne suit pas la réalité du marché. Cela a une grande incidence sur la mise de fonds, parce que les banques ne vont jamais s’engager à prêter davantage que la valeur qu’elles donnent aux immeubles. Il faut mettre la différence de sa poche. Plusieurs transactions échouent à cause de cela. »

L’émotion est entrée en ligne de compte lorsque sa conjointe et lui ont finalement trouvé deux propriétés à leur portée, qui leur plaisaient. Ils ont choisi un duplex dans leur quartier préféré, Notre-Dame-de-Grâce, à proximité d’une station de métro. Ils ont déménagé à la fin de février.

« Je suis vraiment content, indique Harry Ajanohoun. Ma femme aussi. C’est le plus important ! »

Pour acheter… et vendre

Louis Plante, investisseur immobilier passionné, a découvert l’application Upky par l’entremise des réseaux sociaux. Curieux, il l’a essayée pour connaître le prix qu’il pourrait obtenir en vendant un quintuplex, à Sherbrooke.

« C’est très simple à utiliser, a-t-il constaté. J’ai aimé cela. » L’application a rapidement calculé la valeur économique que lui donnent différentes institutions financières, à partir de leurs propres ratios. C’est ce que l’acheteur veut savoir, pour établir combien les banques ou les caisses populaires vont lui prêter. « En tant que vendeur, même si j’ai un prix en tête, je dois en tenir compte. »

L’application Upky est devenue un outil de base pour l’investisseur, qui a suivi des programmes de formation et est constamment à l’affût de nouvelles occasions. Il possède une dizaine de portes avec sa conjointe. Le couple est propriétaire d’une vingtaine d’autres avec différents partenaires, à Montréal et à Sherbrooke.

L’application est mon canif suisse. Elle me donne une idée, sans que j’investisse trop de temps, si cela vaut la peine de pousser plus loin mes recherches.

Louis Plante

« C’est intéressant de trouver de l’information pour des propriétés au Québec », ajoute-t-il.

Transformer l’industrie

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Uriel Bigot et Christophe Meeus ont voulu combiner le véhicule d’investissement traditionnel qu’est l’immobilier avec les nouvelles technologies. Selon eux, leur application Upky est une sorte de pont entre le vieux monde et le nouveau monde.

Uriel Bigot et Christophe Meeus, les deux forces créatives derrière l’application Upky, lancée officiellement le 16 mars, veulent transformer l’industrie de l’immobilier. Issus tous les deux du monde de l’informatique, ils se sont mis à colliger diverses informations disponibles sur les petits immeubles locatifs dans les grandes régions de Montréal, Québec, Gatineau et Sherbrooke. Leur but ? Fournir un nouvel éclairage à de petits investisseurs qui évoluent souvent dans le noir, pour les aider dans leur prise de décision.

« Il n’y a pas eu beaucoup d’évolution dans ce domaine, constate Uriel Bigot. Les petits investisseurs doivent passer des heures à chercher de l’information, souvent partielle, ou faire confiance à un courtier immobilier. Notre outil est complètement neutre et donne une information juste sans s’appuyer sur un intermédiaire. Il facilite la conversation entre tous les intervenants impliqués dans une transaction. »

L’application Upky, qui permet d’évaluer l’intérêt économique d’une transaction immobilière, est offerte gratuitement. Elle a été conçue pour les petits investisseurs immobiliers, mais peut aussi servir aux courtiers immobiliers et aux courtiers hypothécaires.

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Tous deux consultants, Uriel Bigot et Christophe Meeus se sont rencontrés lors d’un mandat dans la même entreprise, établie dans le Vieux-Montréal. Leur projet a mûri pendant leurs heures de dîner, à proximité de l’ancienne Bourse de Montréal.

Les deux consultants, dans la trentaine, ont consacré d’innombrables soirées à mettre au point leur outil. « On est de la génération où on aime trouver des solutions, explique Uriel Bigot. Nous avons tous les deux une formation liée à la technologie et nous avons toujours aimé l’immobilier. Cela nous permet de lier nos deux passions. »

Ils voient grand. Très grand. Une autre version de l’application, plus pointue, avec beaucoup plus d’informations à l’intention des courtiers immobiliers, leur permettra dans un deuxième temps d’en tirer des revenus. Mais pour l’instant, ils veulent utiliser la puissance des données pour démocratiser et simplifier l’investissement immobilier, pour que tous puissent se lancer, à différentes échelles. C’est un début au Québec. Ils ont ensuite de grandes visées, partout en Amérique du Nord.

> Consultez le site de l’application Upky