Rester ou déménager ? Pour certains, la question ne se pose pas. La Presse est allée à la rencontre de gens qui habitent la même maison depuis plusieurs années et nous racontent pourquoi ils sont bien chez eux.

Valérie Bibeau

Ville : Montréal, quartier Griffintown

Habite sa maison depuis : 10 ans

Type de propriété : copropriété

Du Griffintown ouvrier d’hier, surtout peuplé d’immigrants irlandais, à celui d’aujourd’hui — l’un des quartiers les plus animés et dynamiques de Montréal —, le canal de Lachine qui le jouxte a vu couler beaucoup d’eau. Marqué par une multiplication vertigineuse des tours d’habitation, ce secteur voisin du Vieux-Port, du centre-ville et du bassin Peel, a attiré une manne de jeunes investisseurs. C’est le cas de Valérie Bibeau, qui l’habite depuis 10 ans.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE 

Valérie Bibeau a élu domicile dans une des tours du projet Lowney conçu par le promoteur Prével.

Elle a élu domicile dans une des tours du projet Lowney conçu par le promoteur Prével, qui a décelé le potentiel du secteur de Griffintown dès le début des années 2000. Son condo d’une chambre fait environ 700 pieds carrés et du balcon, il offre une vue dégagée sur la ville. Son appartement, Valérie l’a acheté en 2008, avant même le début de la construction : « J’ai choisi d’acheter sur plan, au moment où j’habitais en Angleterre. Je venais souvent à Montréal et j’envisageais d’acquérir un pied-à-terre au cœur de la ville. » Elle a choisi l’appartement qui lui plaisait parmi ceux encore disponibles. À l’époque, peu de gens connaissaient le secteur et le marché était peu habitué à voir des projets de condominiums avec autant d’installations communes : piscine sur le toit, spa, BBQ, terrasse extérieure, chalet urbain, salle d’entraînement, etc. Entre le moment où elle a acheté et le jour où elle a obtenu les clés, elle a saisi une occasion qui lui permettait de revenir à Montréal à temps complet.

Un tableau vivant

Depuis, la vie dans le quartier et sa fenêtre sur la métropole se métamorphosent pour le mieux. Voir les nouvelles tours se dresser au centre-ville, devant elle, est loin de l’intimider. Au contraire, elle se considère comme privilégiée d’être aux premières loges d’une métropole en pleine croissance qui se donne en spectacle. « Je regarde la ville se construire et se transformer devant moi. Je prends des photos toutes les années de la vue que j’ai à partir de mon balcon. C’est incroyable d’en voir l’évolution, explique Valérie Bibeau. C’est un coin visuellement très intéressant. Et même sur les bâtiments existants, on a pris soin d’installer des éclairages extérieurs, comme sur les murs du Hilton Bonaventure ou encore sur le toit de la tour où sont situés les bureaux de l’Organisation de l’aviation civile internationale. Je ne pourrais pas me passer de cette vue sur le cœur de Montréal. »

Vivre vert à Griffintown

Communauto, BIXI, la marche, le métro, Valérie Bibeau a fait le choix de ne pas posséder de voiture. C’est pourquoi elle a opté pour les différents modes de transport qui s’offrent aux résidants du secteur.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Le condo d’une chambre de Valérie Bibeau fait environ 700 pieds carrés.

Mais elle souhaite également réduire autant que possible son empreinte en carbone et se rapprocher du concept zéro déchet. L’offre de services de Griffintown contribue à l’aider à atteindre son objectif. « Quand je suis arrivée, nous avions un café, une pharmacie, une épicerie et un magasin de chasse et pêche. Aujourd’hui, je peux absolument tout faire à pied, assure la copropriétaire. Et à proximité, on peut acheter en vrac aliments, produits ménagers, shampoing, savon à mains, etc. En deux ans, j’estime avoir réduit mes déchets de 50 à 60 %, en partie parce que j’ai accès à tous ces commerces de proximité. »

Accepter la réalité d’un centre-ville

Le travail des urbanistes et promoteurs qui ont imaginé Griffintown n’a pas toujours fait l’unanimité. Absence d’école, peu d’espaces verts, gestion des ordures complexe, stationnement difficile : le quartier est qualifié par certains de totalement inadéquat pour les familles. Valérie Bibeau se garde de faire des commentaires négatifs et rappelle plutôt que choisir d’habiter Griffintown, c’est choisir un mode de vie tout ce qu’il y a de plus urbain. « C’est certain qu’on n’est pas en banlieue. Je comprends que ça peut être frustrant pour les gens qui ont une voiture ou encore ceux qui cherchent les espaces verts. Pourtant, nous sommes à deux pas du canal de Lachine et voisins du centre-ville. Dans mon cas, ça répond exactement à mes besoins. »

Deux chambres ? Peut-être…

Pour le moment, elle n’envisage pas de quitter sa tour d’habitation et se réjouit d’avoir déjà remboursé une bonne partie de son prêt hypothécaire. « Si je déménage un jour, ce serait pour avoir deux chambres. Autrement, je n’ai aucunement l’intention de partir. Je suis dans mon petit cocon, je suis hyper heureuse, j’ai une vue magnifique, les murs sont bien isolés et l’insonorisation est excellente. Je ne crois pas qu’il soit possible de trouver un produit à la fois comparable et abordable sur le marché en ce moment. »