À un mois des élections fédérales, les principaux représentants des courtiers immobiliers canadiens pressent les partis politiques d’assouplir les règles qui encadrent l’accès à la propriété, rendu à peu près impossible pour les premiers acheteurs dans certains grands centres du pays.

« Ce n’est pas encore inquiétant dans la grande région de Montréal, où c’est encore relativement abordable, mais on regarde le marché de très près, car on ne veut pas se retrouver dans une situation de surchauffe comme à Toronto et à Vancouver », explique Julie Saucier, présidente et chef de la direction de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).

L’APCIQ fait partie d’une coalition représentant quelque 92 000 courtiers immobiliers de partout au Canada qui aimerait que le gouvernement élu le 21 octobre songe à réintroduire des termes hypothécaires de 30 ans, pour ainsi réduire les mensualités des acheteurs. « Les futurs propriétaires mettent des années à amasser la mise de fonds nécessaire à l’achat d’une maison, alors si les mensualités étaient plus basses, ce serait bénéfique, estime Mme Saucier. Aussi, le marché est bien différent de ce qu’il était lors de la crise de 2008, quand on a limité le terme des hypothèques à 25 ans ; les taux d’intérêt sont beaucoup plus bas, et on remarque par ailleurs qu’il y a une plus forte demande, les milléniaux souhaitant déjà faire l’achat d’une maison, chose à laquelle on ne s’attendait pas. »

En outre, les courtiers espèrent voir le crédit d’impôt à l’achat d’une nouvelle maison passer à 2500 $ — il est bloqué à 750 $ depuis qu’il a été mis en place en 2009 par le gouvernement de Stephen Harper. Enfin, la coalition veut que les réalités régionales soient mieux représentées, notamment par rapport au test de simulation de crise hypothécaire, qui n’a pas la même incidence selon que l’acheteur soit dans un grand centre ou dans une région rurale.