Une jeune entreprise veut se servir de la réalité virtuelle pour transformer le marché de la revente. Concept Zenit s’implante dans un premier temps sur la Rive-Sud, où elle permet d’« entrer » dans plus de 700 propriétés de la région. Elle compte ensuite s’établir à Montréal, à Laval, dans la couronne nord de Montréal et à Québec.

« On peut magasiner avec une très grande qualité d’immersion sans sortir de son salon », indique Hakim Azrour, chef de la direction et fondateur de l’entreprise, qui a été saisi par la qualité des images lorsqu’il a mis un casque de réalité virtuelle pour la première fois, il y a cinq ans. Ayant travaillé dans le domaine immobilier, il a saisi le potentiel de la technologie, surtout utilisée dans l’industrie du jeu vidéo.

Son équipe et lui désirent frapper l’imaginaire dans leur première boutique HausValet, qui vient d’ouvrir au cœur du Mail Champlain, à Brossard. Dans le vaste local, les visiteurs sont invités à vivre une expérience multisensorielle, qui les amène jusqu’au pont du Golden Gate, à San Francisco, et à Bora Bora, en Polynésie française. Ils occupent sept postes à la fois, accueillis par un jeu de sons et de lumières. Le tout se veut ludique, pour découvrir les attraits de la réalité virtuelle et ses atouts… lorsqu’on veut acquérir une propriété.

« Il faut essayer une technologie avant de l’adopter, souligne le jeune homme de 32 ans. On donne l’occasion de le faire de façon amusante. On a imaginé une mise en scène originale pour émerveiller les gens et leur expliquer comment cela fonctionne. Très peu sont familiers avec la réalité virtuelle à l’extérieur de l’univers des jeux vidéo. On a pensé notre produit pour le grand public. Il faut qu’il soit facile à utiliser. »

La contribution de Christophe Baudinet, de ce côté, est capitale. Armé de sa formation en ingénierie logicielle à Polytechnique Montréal, il travaille depuis quatre ans aux côtés d’Hakim Azrour. « J’ai vu l’occasion de changer une industrie à une échelle inimaginable, dit-il. On va transformer la vie des gens. »

PHOTO FOURNIE PAR CONCEPT ZENIT

Les visiteurs sont invités à vivre une expérience multisensorielle, qui les amène jusqu’au pont du Golden Gate, à San Francisco, et à Bora Bora, en Polynésie française. Ils occupent sept postes à la fois.

Une banque qui grossit

Le choix de maisons à explorer ne fera que s’enrichir au fil des semaines. « Notre service de photographie, qui inclut une virtualisation 3D des lieux, va devenir une évidence, croit M. Azrour, qui est diplômé de HEC Montréal. Ce qui prenait au début une quarantaine d’heures à réaliser, pour une seule propriété, se fait maintenant en une heure et demie. Nous avons rendu le processus beaucoup plus efficace. Nous avons bâti tout l’été une banque de propriétés à vendre sur la Rive-Sud et en Montérégie, d’une variété intéressante, où les gens peuvent se téléporter. Cette base de données évolue chaque jour. »

HausValet fait exclusivement affaire avec des courtiers immobiliers et ne donne accès qu’à des propriétés en vente sur centris.ca. Un important avantage : les consommateurs peuvent visiter des dizaines de propriétés dans le confort de leur foyer. Des casques d’écoute sont offerts en location dans la boutique (20 $ par semaine ou 50 $ par mois, avec un dépôt de 150 $ remis à la fin).

Des agents immobiliers de la Rive-Sud de Montréal se servent déjà de cet outil. « Je pense que c’est la suite logique des choses », estime Frédéric Hébert, courtier immobilier pour RE/MAX Imagine, à Longueuil.

« Pour visiter 12 maisons à Longueuil, Brossard et Boucherville, il faudrait prendre trois soirs ou une journée le week-end, explique-t-il. À la place, les clients viennent à mon bureau, où j’ai deux casques de réalité virtuelle, et en 30 minutes, ils peuvent visiter 14 maisons que j’ai présélectionnées en fonction de leurs besoins, de leurs goûts et de leur budget. On ira ensuite voir les trois ou cinq maisons qui les intéressent vraiment. »

Il est le premier courtier à avoir accepté de participer. « C’est le réalisme qui m’a accroché, révèle-t-il. On voit l’égratignure sur le plancher. On économise du temps, les acheteurs et nous, et c’est moins dérangeant pour les vendeurs, qui n’ont pas besoin de faire 12 fois le ménage. Ils le font une fois, vraiment bien, avec un peu de staging. C’est un produit vert, puisqu’on fait moins de déplacements en voiture. Si tout le monde embarque, ce sera extraordinaire. »