Le marché des maisons unifamiliales va bien à Mont-Royal, et deux fois plutôt qu’une ! En effet, cette ville enclavée dans l’agglomération montréalaise a connu la plus forte augmentation du coût de ses propriétés au cours des 10 dernières années, en plus d’avoir enregistré les prix médians les plus élevés en 2018, tout juste derrière Westmount.

Voilà l’un des constats que fait le rapport Portrait du prix des unifamiliales dans 100 villes du Québec, publié par JLR, une société d’Equifax. Le document — rédigé à partir des données du Registre foncier du Québec — trace un portrait du marché des unifamiliales dans la province. Pour ce faire, on a sélectionné les 100 villes où il y a eu le plus de transactions au cours de l’année 2018.

Ce sont trois villes situées dans l’île de Montréal, soit Westmount, Mont-Royal et Beaconsfield, où le prix médian des maisons unifamiliales s’est avéré le plus élevé l’année dernière (respectivement 1,66 million, 1,3 million et 645 000 $). Le rapport souligne toutefois que les deux premières villes font partie du marché sélect des propriétés de luxe, ce qui explique qu’elles dominent le palmarès.

À l’opposé, c’est dans les municipalités de Thetford Mines (103 500 $), Shawinigan (129 000 $) et Chertsey (134 500 $) que les prix médians des maisons unifamiliales ont été le plus bas au cours de la dernière année.

Croissance inégale

Le marché des unifamiliales est-il en croissance au Québec ? On pourrait croire que oui, puisque 83 des 100 municipalités étudiées ont connu une hausse de leurs prix entre 2017 et 2018. Un peu plus de la moitié de ces villes ont également constaté une croissance des ventes pendant cette période.

Toutefois, il faut se méfier des conclusions hâtives puisque plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte, dont le ratio entre la quantité de propriétés disponibles et le nombre d’acheteurs. Les prix auront tendance à grimper lorsque la demande pour un secteur est très grande, souligne le rapport, en citant par exemple Brossard, où l’augmentation de 13 % des prix au cours de l’année dernière pourrait être justifiée par l’arrivée prochaine du Réseau express métropolitain (REM).

Outre Brossard, notons Dorval (13 %), Saint-Sauveur (15 %) et, finalement, Mont-Royal (16 %) en tête des municipalités qui ont montré la plus grande croissance de prix. À l’inverse, Saint-Adolphe-d’Howard a connu la décroissance la plus importante depuis l’année dernière, avec une baisse de 15 % du prix des maisons. Un recul qui pourrait être attribuable à différents facteurs, dont le nombre de maisons en vente supérieur par rapport à la demande, ce qui donne le gros bout du bâton aux acheteurs.

Une décennie sous la loupe

Si on regarde la courbe de la dernière décennie, le prix des maisons unifamiliales à Mont-Royal a bondi de… 92 % ! Dans ce palmarès de l’augmentation des prix sur 10 ans suivent Saint-Raymond, dans la MRC de Portneuf (+ 89 %), puis Val-d’Or (+ 82 %) et Rouyn-Noranda (+ 77 %).

En terminant, parenthèse sur Mont-Tremblant, où la croissance n’a été que de 9 % au cours des 10 dernières années : c’est plutôt le marché des copropriétés qui a connu un essor là-bas, probablement en raison de la vocation récréotouristique de l’endroit. Les gens qui sont seulement de passage dans une région préfèrent peut-être investir dans un condo plutôt que dans une maison unifamiliale, souligne le rapport.

Jusqu’à maintenant, le premier trimestre 2019 a montré de bons résultats. Le rapport conclut toutefois que certaines municipalités plus lointaines ou plus petites pourraient souffrir d’une baisse démographique dans les années à venir, ce qui pourrait affecter le marché résidentiel. Une tendance qui pourra être confirmée, ou infirmée, dans la prochaine étude.