Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d'exception, offerte sur le marché de la revente. Rue Simpson, non loin du Musée des beaux-arts de Montréal, l'ancien manoir du juriste Robert Alfred Ernest Greenshields et de sa femme Maude Adelaide Gooderham se dresse fièrement. Construite en 1895, au coeur du Mille carré doré, l'élégante demeure a été divisée en 1988, ce qui a permis à plusieurs copropriétaires d'y habiter.

L'entrée secondaire donne accès à quatre appartements, dont un au sous-sol. Un superbe escalier en bois sculpté domine le hall d'entrée. Un peu à l'étroit dans la pièce, qui a été rétrécie, il signale d'entrée de jeu qu'on pénètre dans un lieu qui date d'une autre époque. Les imposantes moulures au plafond et les vitraux, qui se dévoilent à mesure que l'on monte les marches, rendent l'endroit encore plus chic.

« Chaque niveau avait son utilité, révèle Michel G., qui enseigne dans une université au centre-ville de Montréal. Le rez-de-chaussée était conçu pour recevoir, la famille habitait à l'étage, où se trouvaient les chambres, et le dernier étage était réservé aux domestiques. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Michel G. a vécu 16 ans à Londres, Milan et Barcelone. Dans son appartement au cachet ancien, il se sent comme en Europe.

Son condo se trouve à l'étage. Ayant vécu 16 ans à Londres, Milan et Barcelone, il se sent comme en Europe dans son appartement aux hauts plafonds, enjolivés de larges moulures. « Les appartements là-bas étaient par contre beaucoup moins spacieux. Celui-ci fait 1374 pi2. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Un superbe escalier en bois sculpté domine le hall d'entrée. Les imposantes moulures au plafond et les vitraux surplombant les marches rendent l'endroit encore plus chic.

L'endroit idéal

Quand il l'a acheté, en 2016, il a obtenu exactement ce qu'il cherchait : un endroit avec deux chambres et deux salles de bains, à distance de marche de l'établissement où il enseigne et de l'école que fréquente son fils. Les anciens propriétaires, qui avaient acquis l'habitation lors de la division de la maison centenaire, avaient récemment rénové la cuisine et la salle de bains attenante à la chambre secondaire. Il s'est empressé d'enlever le tapis, omniprésent dans la plupart des pièces, pour le remplacer par du plancher flottant. Il a aussi fait disparaître les couleurs fluo, qui couvraient les murs, à la faveur du blanc, beaucoup plus lumineux.

« En Europe, tout est blanc. Je suis habitué. Je voulais que ce soit clair », explique Michel G.

Dans le salon et dans la chambre principale, les foyers aux manteaux de bois sculpté et de marbre sont décoratifs. « Ils ne sont plus réglementaires. Ils sont plus là pour l'atmosphère. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le salon a beaucoup de cachet avec ses moulures, son haut plafond, son foyer au manteau de bois sculpté et de marbre, ainsi que ses trois fenêtres donnant l'impression d'être encastrées dans un mur semi-circulaire.

Ce qu'il aime ? La cuisine, à l'écart, est ouverte sur la salle à manger et le salon. « C'est compact, dit-il. Il n'y a pas de perte d'espace, et tout est proche. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La cuisine a été rénovée par les anciens propriétaires peu de temps avant leur départ.

Sa chambre est très grande. Il adore le lit à la tête semi-circulaire, fait sur mesure pour suivre la courbe du mur. Aux lignes épurées, la pièce contraste avec la salle de bains adjacente, recouverte de marbre. C'est extravagant, reconnaît Michel G. Il y a même une coiffeuse, pour se maquiller.

C'est à regret qu'il a mis le condo en vente. Il marche beaucoup et se trouve près de tout, coupant même régulièrement à travers la montagne pour rejoindre des amis dans le Plateau. Mais son fils entrera en septembre au secondaire, dans une école située dans un autre quartier, et il veut se rapprocher de l'établissement.

Ce qui empêche la vente rapide de sa copropriété divise (à part le prix) ? Sa place de stationnement est extérieure. Or, ceux qui ont visité recherchent un stationnement intérieur. « On ne peut pas tout avoir », dit-il avec philosophie, convaincu que d'autres auront aussi un coup de coeur pour son appartement.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La chambre principale est très grande. Le lit à la tête semi-circulaire a été fait sur mesure pour suivre la courbe du mur.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La salle de bains adjacente à la chambre principale est recouverte de marbre.

La propriété en bref

Prix demandé : 825 000 $

Année de construction : 1895

Superficie habitable : 1374 pi2

Description : Deux chambres et deux salles de bains dans un ancien manoir converti en copropriété en 1988. Climatiseur mural. Une place de stationnement est réservée à l'extérieur. Les animaux ne sont pas permis.

Évaluation municipale : 554 800 $ (2018)

Impôt foncier : 4580 $

Taxe scolaire : 951 $

Charges de copropriété : 4092 $ (341 $ par mois)

Courtière : Brigid Scullion

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La cuisine et la salle à manger sont près du salon, où a été prise la photo. La chambre principale se trouve au bout du couloir.