Après avoir vu leurs parents accéder à la propriété, les 18-34 ans s'apprêtent à leur tour à devenir propriétaires, et ce sont eux, les milléniaux, qui expriment «les plus fortes intentions d'achat», révèle la plus récente enquête annuelle sur les grandes tendances du marché résidentiel de RBC.

Cette génération d'acheteurs serait plus confiante «à l'égard des emplois, de l'économie et des intentions d'achat d'une maison». La très vaste majorité des répondants estime en outre qu'il s'agit là d'un «bon investissement», en dépit des prix de plus en plus élevés exigés par les vendeurs dans les marchés chauds de la région de Montréal. À tel point qu'ils semblent prêts à passer à l'action.

Les visites virtuelles

Le sondage vient confirmer que les acheteurs potentiels passent de plus en plus de temps devant leur ordinateur, ou sur leur téléphone intelligent, à «visiter» des propriétés en vue d'en faire l'acquisition.

«Le parcours de l'accession à la propriété commence en ligne», résume le sondage. On consacrerait jusqu'à cinq semaines à faire ses recherches sur les différents sites de vente de propriétés.

Fait étonnant: 1 personne sur 10, chez les 18-34 ans, affirme qu'elle achèterait une maison sans même l'avoir vue «en vrai»!

La réalité

Cela reflète-t-il une tendance de fond? Les jeunes adultes sont-ils rendus là? «Bien honnêtement, soulève le courtier Marc-André Bourdon de RE/MAX, à Boucherville, ce n'est pas ce qu'on voit au quotidien, et nous vendons 150 propriétés annuellement.»

«La façon d'acheter une maison a beaucoup changé. C'est un fait qu'il y a beaucoup plus de visites virtuelles. Il y a 15 ans, un jeune acheteur pouvait visiter jusqu'à 20 maisons avant de faire son choix. Aujourd'hui, c'est pas plus de trois ou quatre visites sur place.»

La «bonne maison»

Le courtier d'expérience constate que ses acheteurs prennent le temps de cibler leurs besoins avant de se lancer. «Ceux qui décident de quitter Montréal pour s'établir dans une banlieue, comme Boucherville ou Varennes, veulent une maison clés en main, située près d'une école, avec des arbres matures», énumère-t-il.

Le choix de la maison, de la «bonne maison», est d'ailleurs évoqué dans le sondage. À vrai dire, trouver la propriété sur mesure arrive en tête de lice dans les priorités des acheteurs (32 % des répondants); déterminer le prix à payer vient au deuxième rang (21 %).

La famille

Autre élément intéressant: selon le sondage, environ 10 % des Québécois de 18 à 34 ans affirment avoir reçu ou s'attendent à recevoir de l'aide financière de la famille pour verser une plus grande somme en comptant, à l'acquisition. Au Canada, cette proportion atteint 35 %.

Pour un premier achat, on peut comprendre cette jeune clientèle de vouloir se tourner vers papa ou maman pour alléger le fardeau hypothécaire, compte tenu des nouvelles règles hypothécaires.

Les milléniaux demeurent cependant peu ou mal informés à propos des politiques du Bureau du surintendant des institutions financières Canada (BSIF) et de la nouvelle «ligne directrice de simulation de crise» qui mesure la capacité de rembourser l'hypothèque en fonction d'une potentielle hausse des taux, ce qui est préoccupant. Le sondage fait ainsi ressortir que seulement 15 % des jeunes acheteurs québécois connaissent les nouvelles règles du jeu. Dans l'ensemble du Canada, c'est près du double.