À Rouyn-Noranda, ces temps-ci, il est beaucoup question du prix de l'or et du projet de Ressources Falco, avec sa mine Horne 5 qui devrait générer plus d'un millier d'emplois et stimuler l'activité immobilière au cours des prochaines années.

« C'est majeur, personne n'en doute, convient Jean-Claude Loranger, directeur général de la Caisse populaire de Rouyn-Noranda et président de la Chambre de commerce et d'industries. La construction de la mine souterraine et sa mise en exploitation vont amener une forte effervescence économique et immobilière. »

Il ajoute : « Il faudra loger les mineurs et les professionnels. Des projets résidentiels vont voir le jour et on peut déjà prédire que le marché de la revente sera plus actif. »

Un «mini-klondike»

Sur le terrain, le courtier d'expérience Windle Lachapelle, âgé de 66 ans, croit, pour sa part, que « sa ville » est appelée à connaître « au moins cinq très bonnes années » grâce aux investissements de la minière qui vont atteindre le milliard de dollars.

« C'est comme ça que ça se passe dans une ville comme la nôtre, précise le courtier de la bannière Royal LePage, natif de Rouyn-Noranda. Quand les mines bougent, on bouge. On vit en quelque sorte un mini-Klondike ! » Il constate déjà une « forte activité », à la fois dans le résidentiel et le secteur industriel. « Tout le monde se prépare, dit-il. Des entreprises de l'Ontario liées au secteur minier montrent de l'intérêt. »

« Ce n'est pas encore la ruée immobilière, mais on constate que les propriétés se vendent mieux, et plus vite »

Le prix des métaux

De son côté, le courtier Mario Chouinard, chez Remax Harricana, ne cache pas que la prospérité économique de la 18e ville en importance au Québec est intimement liée au prix des métaux. « On aime surveiller le prix de l'or [qui s'échange autour de 1650 $ l'once] », glisse-t-il dans la conversation.

Ses clients à la recherche d'un bungalow ou d'un condo sont conscients, eux aussi, de cette réalité abitibienne. « Des acheteurs devancent l'achat d'une propriété parce qu'ils savent que les prix pourraient augmenter lorsque débuteront les travaux à la mine, observe-t-il. Il y a beaucoup de jeunes familles parmi les acheteurs. » Il ne s'étonnerait pas de voir « des offres multiples » sur certaines propriétés, dans ce contexte de surchauffe immobilière anticipée.

Une hausse de la population

Chose certaine, convient Jean-Claude Loranger, la population de Rouyn-Noranda va accueillir « environ 2000 nouveaux résidants » au cours des prochaines années, avec le projet de Ressources Falco. « Ça représentera tout de même une hausse de 5 % de la population actuelle », estime-t-il.

Tous conviennent que Rouyn-Noranda est une ville minière, avec un sous-sol riche en cuivre et en or. « Mais c'est aussi une ville de services gouvernementaux qui s'est transformée, pour le mieux, depuis 30 ans, rappelle le courtier Windle Lachapelle. Nous avons tous les services à proximité, nos voisins ontariens sont tout près, nous avons le troisième aéroport le plus fréquenté au Québec [après Montréal-Trudeau et Québec], et nous avons une ville culturelle de plus en plus riche, avec le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue qui attire beaucoup de monde. »

En chiffres

• 41 180: Nombre d'habitants que comptait l'arrondissement (en 2017)

• 205 000 $: Prix médian d'une maison unifamiliale (en 2017)

• 206 000 $: Prix médian d'une maison unifamiliale (en 2012)

Sources : Statistique Canada et Fédération des chambres immobilières du Québec

Photo Florian Schilz, fournie par l’UQAT

Le campus de Rouyn-Noranda de l'UQAT