La remontée des taux hypothécaires ne devrait pas ralentir les ardeurs des acheteurs, du moins dans le marché de Montréal, «sur une belle lancée», constate l'économiste Joanie Fontaine, de la firme JLR Solutions foncières.

«Il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure, précise-t-elle. Mais il est possible que ça contribue à ralentir quelque peu la progression du prix de vente des propriétés.»

Le contexte est toutefois fort différent dans le marché du grand Toronto, qui accuse une baisse marquée depuis le printemps dernier. Les prix continuent de chuter - quatre baisses consécutives depuis avril, en fait - et les acheteurs se montrent de plus en plus frileux.

Les courtiers et les analystes dans la Ville Reine s'attendent par ailleurs à ce que la deuxième hausse en deux mois du taux directeur de la Banque du Canada incite davantage d'acheteurs potentiels à reporter leurs projets d'acquisition.

Rappelons que ce sont principalement les emprunteurs qui ont contracté des hypothèques à taux variable qui sont frappés par les récentes augmentations du taux préférentiel des banques.

Le marché de Toronto n'est pas le seul à tiédir, observe l'économiste de JLR. «Ça tourne au ralenti depuis un bon moment à Calgary et à Saskatoon, notamment, relève Joanie Fontaine. La hausse des taux n'augure rien de positif, à court terme.»

À Vancouver, elle observe que les ventes demeurent musclées. «Rien ne nous indique que ça ralentit de ce côté, relève-t-elle. Le marché vient d'enregistrer une hausse d'environ 8 % au cours des trois derniers mois!»

Montréal économique

Chose certaine, sur le terrain, la courtière immobilière Fleurette Lefebvre se fait dire régulièrement que le marché «montréalais» est en meilleure position comparativement au marché torontois.

«Le prix des maisons ici est trois fois moins élevé qu'à Toronto, et même si les taux hypothécaires augmentent, ça pèse beaucoup moins lourd dans la balance, évalue-t-elle, compte tenu des montants à financer à la banque au moment de l'acquisition.»

«L'acheteur qui choisit Montréal en a pour son argent!», résume-t-elle.

Fleurette Lefebvre évolue dans le marché des maisons haut de gamme, souvent au-delà du million de dollars. «Ceux qui ont les moyens de payer ne vont pas reculer parce qu'on vient d'augmenter les taux, fait-elle valoir. Mais les acheteurs dont les finances sont plus serrées vont y penser par deux fois, c'est certain.»