Les acheteurs de propriétés en régions rurales non reliées à des services municipaux (égouts et alimentation en eau) sont « de plus en plus soucieux » de la qualité de l'eau potable, constate le courtier immobilier Guy Madore.

« Avec raison, ils veulent s'assurer que la propriété qu'ils convoitent dispose des installations réglementaires (fosse septique et puits artésien) et que celles-ci sont en excellente condition, précise le courtier de l'enseigne Re/Max. Ils ne se contentent pas de poser des questions et de faire confiance. Ils font faire des tests à coups de centaines de dollars pour acheter l'esprit en paix. »

Il soulève le cas d'un acheteur qui a annulé la transaction après avoir pris connaissance des tests d'eau potable du puits, dont les résultats se sont révélés insatisfaisants.

« Cet acheteur projetait de fonder une famille et il a dit clairement au vendeur qu'il faisait volte-face en raison des résultats des tests d'eau », résume le courtier.

Renoncer à l'achat

Selon Guy Madore, qui fait du courtage immobilier depuis cinq ans, il n'est pas rare de voir des acheteurs renoncer à la propriété qu'ils convoitent pour des raisons de non-conformité des installations sanitaires et d'approvisionnement en eau potable.

« Je dirais même que, dans bien des cas, la qualité de l'eau est une condition non négociable. C'est parfois même plus important que l'inspection du bâtiment. On peut comprendre les acheteurs de prendre des précautions. »

Le courtier observe que les normes touchant l'eau et les fosses septiques ont été renforcées ces dernières années. Il incite les vendeurs à en tenir compte au moment de mettre leur propriété sur le marché.

« Je suggère à mes clients vendeurs de faire effectuer les tests bactériologiques et ceux permettant de détecter la présence de métaux et d'arsenic dans l'eau avant de mettre leur propriété en vente, dit-il. Il est important, aussi, de s'assurer que la fosse septique est en bon état et qu'elle n'est pas en fin de vie. »

Plus complexe

Guy Madore ne cache pas que son travail en région rurale est « plus complexe » en raison des exigences environnementales, 

« qui sont par ailleurs tout à fait justifiées », précise-t-il.

« Chose certaine, avance-t-il, pour bien faire les choses dans ce marché spécialisé, ça prend plus de temps entre le moment où l'acheteur fait une offre d'achat et le moment où tout est finalisé, à la satisfaction des deux parties. »

« Ce n'est pas comme vendre un condo à Montréal, qui demande beaucoup moins d'investissement en temps et en inspections de toutes sortes. »

Le courtier travaille dans le marché de Magog (qui inclut le Canton de Magog), où un fort pourcentage des propriétés -  le tiers, selon lui - n'ont pas de réseau d'égouts ni de système d'alimentation en eau.

Il ne veut surtout pas se plaindre de « sa » réalité. « C'est une région où il est très agréable de vivre et de travailler », dit-il.

« J'ai la chance de bien connaître ce marché, ajoute-t-il, et j'évalue à plus de 50 % la proportion de propriétés que je vends dans les secteurs où il n'y a ni système d'alimentation en eau ni réseau d'égouts. »