L'achat d'une maison apporte toujours son lot d'imprévus et de surprises. Celle qu'ont achetée Alexandra Desrochers Vaughan et Nicolas Séguin leur en réservait quelques-unes, tout comme le quartier Saint-Henri, qu'ils découvrent depuis trois ans.

Selon l'expression consacrée, ils ont eu un véritable coup de coeur en visitant un quadruplex de briques rouges de la rue Saint-Ferdinand. Leur magasinage qui venait pourtant tout juste de commencer s'est arrêté dès qu'ils sont tombés sur le bâtiment construit en 1920.

Nicolas, 34 ans, était quelque peu rompu au marché immobilier, pour avoir déjà investi dans le domaine, notamment dans Griffintown, un peu trop « condoland » à son goût pour y vivre. Pour Alexandra, qui quittait la maison familiale de Notre-Dame-de-Grâce, c'était un premier achat. À proximité du centre-ville, de l'eau et d'une longue piste cyclable, Saint-Henri les a séduits en même temps que l'idée de vivre ensemble.

Ils se sont installés dans le plus petit des quatre logements. Situé à l'étage, il fait moins de 600 pi2. « C'était un choix réfléchi, pour une question de budget. On s'est dit : on va l'arranger à notre goût et, quand on aura des enfants, on bougera dans un logement plus grand », dit Nicolas Séguin.

L'espace a été en partie décloisonné, les pièces remises au goût du jour sans pour autant dénaturer l'endroit. Le tout neuf, très peu pour eux. « On essaie d'avoir une empreinte environnementale moins importante. Si on peut éviter la surconsommation, on le fait », dit Nicolas.

Une attention particulière a été apportée à la lumineuse cuisine, dotée de nouvelles armoires construites par le père de Nicolas et d'un comptoir en béton fabriqué par « l'ami d'un ami » autour duquel, justement, les amis se regroupent.

Les découvertes se sont succédé au fil des travaux. Si le plancher de la salle de bains est plus élevé que celui du salon qui le jouxte, c'est qu'il y avait à l'origine une pente de six pouces entre les deux bouts de la pièce. « Quand tu achètes une maison de 1920, il y a des surprises. On essaie juste de comprendre comment c'est fait... tout a été rebâti par-dessus l'ancien, l'entretoit n'est pas isolé du tout », énumère Nicolas.

« Tu as de belles surprises, aussi, comme notre plancher », tempère Alexandra. Une fois le vieux linoléum enlevé, le couple a découvert de vieilles planches en pin, qu'ils ont resablées pour leur donner du lustre. Tant pis si quelques planches s'enfoncent un peu quand on y pose le pied...

Déménagement intérieur

Le couple quittera bientôt son logement pour descendre un étage plus bas, où il disposera, après des rénovations, d'un peu plus d'espace. Des travaux que les voisins ont remarqués et qui ont tôt fait d'alimenter les conversations. « On connaît tout le monde. Ici, il y a des gens qui vivent dans le quartier depuis 30, 40 ans. Ils m'ont vu traîner dans la rue quand je travaille... », dit Nicolas.

C'est ainsi que leur sont parvenues des bribes d'histoire sur l'édifice dont ils sont propriétaires. « Notre voisin Gilles nous a dit qu'il y avait un dépanneur en bas. Sa mère y travaillait et il a grandi ici. Il nous a dit: " Vous voyez l'ouverture là ? On rentrait les caisses par là, les frigos étaient ici. " C'est vraiment cool de se faire raconter ça... »

Le quartier n'a certes pas fini de les surprendre. « Quand tu te promènes dans les rues, tu découvres une vie dans les cours. Il y a des maisons qui sont presque cachées », observe Alexandra, qui note également le « beau sentiment de communauté » qui règne ici. Et puis il y a le resto à déjeuner qu'ils ont adopté, la piscine publique qui leur permettait de se rafraîchir pendant les rénovations, les enfants qui s'amusent dans le parc devant leur maison, l'été. « On aime le petit charme de Saint-Henri », résume Alexandra.

Photo Martin Chamberland, La Presse

Alexandra Desrochers Vaughan et Nicolas Séguin ont eu un véritable coup de coeur pour ce quadruplex de briques rouges de la rue Saint-Ferdinand.