Afin de présenter un bon dossier à un éventuel prêteur, aller chercher un peu d'aide peut certainement faire une différence. Pour le travailleur autonome, rencontrer un courtier en prêt hypothécaire et en discuter avec son comptable permet de mettre les bases à ce grand projet de devenir propriétaire.

L'auteure du livre Le guide du travailleur autonome, Claudine Poitras, cumule 30 ans d'expérience en comptabilité et en fiscalité pour le particulier. Pour elle, il ne fait pas de doute que l'achat d'une propriété doit être bien planifié: «On prépare le travailleur à avoir un revenu net adéquat. Ça peut aller jusqu'à prendre moins de dépenses pour les deux prochaines années pour que le revenu reflète le plus réellement possible sa situation financière.»

Dans son livre, elle aborde d'ailleurs cette question de la planification stratégique de façon plus large: «En tant que travailleur autonome, il faut prévoir ce que l'on veut dans un avenir plus ou moins rapproché. C'est aussi vrai pour le prêt-auto, un congé parental ou une maison.»

«Il y a des prêteurs qui se spécialisent dans certains secteurs et développent des niches. Pour les travailleurs autonomes, certains sont plus ouverts. Alors que si quelqu'un se promène au hasard à la recherche de financement, ce n'est pas dit qu'il ira au bon endroit», affirme Denis Doucet, directeur à l'Académie Multi-Prêts Hypothèques.

Il se fait rassurant: un refus chez un prêteur ne signifie pas la fin d'un rêve. «Nous sommes capables de proposer des correctifs pour permettre de qualifier le dossier plus tard. C'est du cas par cas, tout dépend du dossier, du secteur de l'industrie et des limites admissibles. Et comme les prêteurs ont des règles différentes, nous serons en mesure de déterminer quel scénario est le plus propice pour permettre à la personne de se qualifier une prochaine fois», ajoute M. Doucet.

Au-delà du chiffre d'affaires

La demande de prêt hypothécaire du travailleur autonome est considérée dans son ensemble. Les professionnels insistent sur l'importance de s'y prendre d'avance. «C'est le meilleur conseil qu'on peut donner, poursuit Denis Doucet. On en parle pour la retraite, on demande aux gens de se faire un plan de façon a ce que, lorsqu'ils y arrivent, ils soient préparés. Ce devrait être la même chose pour l'acquisition de la maison.»