L'achat d'un petit édifice multilogements est une belle solution de rechange à la vie en condo.  Voici l'histoire de Josée et de Colette, deux soeurs en quête d'espace et de liberté, devenues copropriétaires d'un duplex à LaSalle.

Un duplex pour la retraite

Quand l'heure de la retraite a sonné, Josée et Colette St-Pierre se sont mises à rêver d'un peu plus d'espace. Dans un bâtiment où elles n'auraient que l'une et l'autre comme copropriétaire.

Chacune habitait de son côté, dans une copropriété de moins de 15 appartements. Sens des responsabilités oblige, elles ont toujours fait partie du comité de gestion de leur syndicat de copropriété. «Ç'a été une expérience positive, mais il était toujours difficile d'intéresser les autres à siéger au comité de gestion», dit Josée. Pour sa part, Colette en a eu marre de gérer bénévolement les conflits des autres. «Je ne pouvais pas sortir dehors sans me faire aborder par un voisin, dit-elle. C'était devenu lourd à porter.»

Rendues à la soixantaine, elles ont eu envie de ne plus gérer que leurs propres affaires. D'où l'idée d'un duplex, où chacune occuperait un étage. Elles auraient pu déménager dans un immeuble de condos de construction récente, où la gestion est déléguée à une entreprise, mais elles ne souhaitaient pas payer des frais élevés pour des services qu'elles n'utiliseraient pas, comme une piscine ou une salle d'entraînement.

Duplex à rénover

En mars dernier, elles ont trouvé le duplex idéal dans une rue tranquille derrière l'hôpital de LaSalle. Après six semaines de travaux de rénovation avec un entrepreneur général, Colette a emménagé au rez-de-chaussée; Josée, à l'étage. La plomberie, l'électricité et la toiture ont été revues et corrigées. Les planchers ont été sablés ou changés, tous les murs repeints. Salles de bains et cuisines refaites au goût des nouvelles propriétaires.

Le luxe et le confort de deux condos rénovés de 1100 pi2, dans un solide bâtiment des années 60.

Chacune a conservé sa porte principale à l'avant, mais le mur entre les deux vestibules a été abattu. Les soeurs peuvent maintenant se visiter sans devoir sortir à l'extérieur. Le jour où elles vendront, il suffira de séparer de nouveau les vestibules. 

«Nous voulions nous rapprocher, sans partager le même logement. Ici, nous avons l'indépendance et la proximité», indique Colette St-Pierre.

Seuls la terrasse, la cour et le sous-sol sont partagés. «En vieillissant, il y a aussi la préoccupation de l'entraide», dit Josée. Les deux soeurs se promettent de s'occuper l'une de l'autre et de faire encore plus d'activités ensemble.

Des idées

L'achat d'un duplex ou d'un triplex peut être une solution de rechange très avantageuse à l'achat d'un condo, affirme la courtière Pina Barbagli, qui a aidé Josée et Colette dans leurs recherches. «Si vous voulez trois chambres à coucher, il n'y a pas de condo neuf à moins de 500 000 $ dans les quartiers du centre de Montréal. Alors que pour un peu plus de 600 000 $, vous aurez deux logements dans un duplex avec une cour», dit celle qui travaille pour l'enseigne Re/Max du Cartier.

Le duplex est avantageux pour une famille qui souhaite occuper un rez-de-chaussée, disposer de rangement au sous-sol et faire un peu de jardinage. On peut acheter avec des parents ou amis qui occuperont le logement à l'étage, sinon en tirer des revenus de location.

De l'espace pour grandir

Voici quelques idées de la courtière Pina Barbagli pour l'occupation d'un plex: 

Dans un triplex à deux étages, occuper le rez-de-chaussée et aménager deux chambres à coucher dans l'un des trois-pièces à l'étage;

Dans un triplex à trois étages, collecter deux loyers pendant les premières années, puis agrandir en récupérant un logement;

Convertir un duplex en maison à étage:

Faire creuser le sous-sol pour y aménager des chambres;

Agrandir le bâtiment par l'arrière ou lui ajouter une mezzanine.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Après six semaines de rénovation, l'immeuble était fin prêt. Les copropriétaires profitent désormais du luxe et du confort de deux condos dans un solide bâtiment des années 60.