Le parfum de controverse qui entoure le promoteur Catania n'a pas repoussé les acheteurs du superprojet VillaNova, à Lachine-Est. Bien au contraire : 1000 personnes se sont présentées à l'ouverture du bureau des ventes, samedi dernier, et les transactions conclues en un seul après-midi ont totalisé 25 millions de dollars.

« Notre idée du marché était positive, mais elle n'était pas encore claire, a commenté Louis Aucoin, porte-parole du projet. Maintenant, notre idée est très claire. »

Développement Lachine-Est (DLE), une filiale du Groupe Catania, vise à construire 4000 habitations sur de vastes terrains désaffectés à la jonction du canal de Lachine et du lac Saint-Louis, dans l'ouest de Montréal. Le projet est en gestation depuis 2012 et a subi de nombreux bouleversements depuis.

Le président de l'entreprise, Paolo Catania, a été arrêté par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) en 2013. Il fait face à plusieurs accusations criminelles, dont complot, fraude et abus de confiance, de même qu'à plus de 100 chefs d'accusation de Revenu Québec.

Catania a placé cinq de ses entreprises en liquidation l'année suivante, incluant DLE. La Ville de Montréal lui réclame 23 millions pour une affaire de collusion.

PWC EXERCE LE CONTRÔLE DU

Les affaires de DLE - incluant le projet VillaNova - sont gérées et supervisées depuis 2014 par un liquidateur, PricewaterhouseCoopers (PwC). Cette firme comptable effectuera le contrôle du chantier de Lachine-Est, qui sera néanmoins mené par l'équipe de DLE.

Ces nombreux écueils judiciaires et financiers, largement médiatisés par La Presse et The Gazette, ne semblent avoir eu aucun impact sur l'intérêt des acheteurs pour le projet VillaNova. « Cette question n'a pas été abordée de la journée auprès de l'équipe des ventes, samedi », a affirmé Louis Aucoin, mandaté par PwC.

Quelque 200 habitations ont été mises en vente samedi, et du lot, 80 ont trouvé preneur, pour un total de 25 millions de dollars. Cela équivaut à un prix de vente moyen de 312 500 $ par unité, toutes catégories confondues.

La première phase du projet se situera sur le site de l'ancienne usine Jenkins et comptera 600 unités, soit des condos, maisons en rangée et duplex. Le terrain où se trouvera la phase 1 a déjà été décontaminé et les travaux d'infrastructure devraient commencer d'ici un mois, avance le promoteur. La livraison des premières résidences est prévue à l'été 2017.