L'achat d'un chalet a beau rimer avec vacances, il reste qu'avant d'en profiter pleinement, mieux vaut assurer ses arrières en cas d'incident. Avant de décrocher le téléphone, il faut être prêt à tout dire et à tout demander à l'assureur, afin de bien comprendre les termes du contrat.

Le type d'assurance qu'on recommandera pour un chalet est souvent déterminé en fonction de la valeur de celui-ci et de l'usage qu'on en fait. «On a de plus en plus de résidences secondaires de luxe, dit Maxime Gagnon, directeur de la souscription corporative chez Desjardins Groupe d'assurances générales. On n'a plus la même proportion de chalets standards qu'auparavant.»

Si une résidence secondaire vaut 300 000$, qu'elle est équipée comme une maison et que ses occupants s'y rendent régulièrement, il est fort probable que les assureurs proposent aux propriétaires de souscrire à une assurance tous risques, du type de celles que l'on contracte pour une résidence principale.

Assurances à la carte

Par contre, si le chalet est plus modeste et que les propriétaires s'y rendent moins souvent, on suggère parfois une assurance de base aux protections restreintes, qui ne couvrira que les risques nommés. Dans ce cas, mieux vaut être certain de bien comprendre ce qui sera couvert, ou non.

Selon la valeur des biens, un client pourra par exemple décider de ne pas s'assurer contre le vol ou le vandalisme. Chez Desjardins Groupe d'assurances, le vol ne fait pas partie de la protection de base d'une résidence secondaire.

«Il est toutefois possible de se couvrir contre le cambriolage avec un avenant», explique Maxime Gagnon.

Bien souvent, les dispositions sur le vol contenues dans les protections pour les résidences secondaires surprennent les assurés, note Line Crevier, responsable des affaires techniques au Bureau d'assurances du Canada.

«C'est souvent là que les gens vont avoir une mauvaise surprise. Il faut discuter avec l'assureur pour qu'il comprenne bien notre réalité, qu'il sache quels biens on apporte au chalet et quand. Il pourra ainsi offrir une protection adéquate», dit-elle.

Par ailleurs, mieux vaut vérifier si l'assureur offre une valeur à neuf. Le divan vieux de 20 ans sera-t-il remboursé comme s'il venait d'être acheté? «Selon la valeur des biens qu'on laisse au chalet, il est possible que l'assureur n'offre pas la valeur à neuf. Il faut voir avec l'assureur s'il veut la donner et, si oui, combien ça coûte», indique Line Crevier.

Chez Intact Assurances, où plusieurs types de protections sont offertes, on suggère également de bien expliquer à son courtier l'état du chalet, afin que celui-ci soit en mesure de déterminer avec le client s'il est nécessaire d'ajouter certaines protections.

Des conditions s'appliquent

Plusieurs assureurs refuseront d'assurer un chalet si la résidence principale des propriétaires ne figure pas dans leurs dossiers. C'est le cas chez Intact Assurance. «Si un client souhaite assurer sa résidence secondaire ou son chalet, on va offrir cette protection si le client assure sa résidence principale chez nous», précise Alexandre Royer, responsable des communications auprès de l'assureur.

Pourquoi cette disposition est-elle si répandue? «Il y a beaucoup de formulaires en résidence secondaire qui n'ont pas de section de responsabilité civile. À ce moment-là, c'est celle de la résidence principale qui est élargie pour couvrir le chalet», explique Line Crevier, du Bureau d'assurances du Canada.

Chez Desjardins, on dit ne rien demander de tel. Le directeur de la souscription corporative, Maxime Gagnon, croit que des concurrents le font pour «l'occasion de croissance» qui s'offre à eux.

Combien ça coûte?

Comme le coût d'une assurance varie selon un grand nombre de facteurs, mieux vaut ne pas faire trop de comparatifs avec ses amis pour savoir qui paie le moins cher. Et surtout, ne vous surprenez pas si l'assurance de votre chalet coûte plus cher que celle de votre résidence principale. «L'assuré n'est pas toujours là pour contrôler s'il y a des voleurs qui rôdent, s'il y a des vandales, un début d'incendie, ou si l'eau coule. Le risque est plus grand, donc la prime est souvent plus chère», précise Line Crevier.