Des aubaines à Verdun? Il n'y en a plus, affirme Jean-François Parenteau, courtier immobilier au Groupe Sutton. Mais les prix sont encore relativement accessibles, à michemin entre ceux de Ville-Émard et du Plateau.

Ainsi, un duplex en rangée dans le quartier Wellington-de l'Église coûte, en moyenne, 400 000$, précise-t-il. Une maison individuelle d'après-guerre dans le quartier Desmarchais-Crawford, qui se vendait 100 000$ en 1999, coûte aujourd'hui de 385 000$ à 500 000$.

«Dans les années 80, il y a eu de la spéculation immobilière, explique-t-il. Le tissu social était plus défavorisé et le parc immobilier s'est désagrégé. Mais grâce aux subventions à la rénovation, beaucoup d'acheteurs se sont mis à rechercher le cachet des anciens duplex et triplex, avec leurs boiseries, leurs hauts plafonds et leurs vitraux, qui ont été conservés intacts. Aujourd'hui, plusieurs désirent expressément une maison à Verdun. C'est surprenant de voir le nombre de familles qui s'installent dans des duplex. Beaucoup de gens, aussi, se mettent ensemble, les uns prenant le bas et les autres, le haut.»

Depuis 2006, année où il a acheté son duplex à deux rues de la promenade Wellington et à moins de cinq minutes à pied de l'immense parc Arthur-Therrien, en bordure du fleuve Saint-Laurent, Billy Walsh a constaté d'énormes changements dans sa rue : une quinzaine de familles s'y sont graduellement installées. Les quatre duplex auxquels le sien est rattaché ont tous changé de main et abritent maintenant des enfants. Dans la ruelle, son fils de 7 ans et sa fille de 4 ans s'amusent à coeur joie avec une kyrielle d'amis.

«C'est grâce à une combinaison de facteurs, estime le directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Wellington, qui va à la pêche régulièrement avec son fils. On se sent en sécurité, on est au bord de l'eau, le centre-ville est tout près et on peut faire nos commissions à pied sur la promenade Wellington. Dans un quartier central de Montréal, les duplex auraient coûté beaucoup plus cher. »

Nouvelles copropriétés

Pour augmenter le nombre de propriétaires occupants, Verdun favorise la transformation de logements locatifs en copropriétés de même que l'agrandissement de logements. Dans certains secteurs des quartiers Wellington-de-l'Église et Desmarchais-Crawford, par ailleurs, le nouveau plan d'urbanisme autorise la construction d'immeubles de six et huit étages. C'est le cas autour des stations de métro.

«Notre administration est favorable à une densification correcte et encadrée à ces endroits, si on veut éviter l'étalement urbain et attirer de nouvelles familles, indique Claude Trudel, maire de l'arrondissement. Mais ce n'est pas une option populaire. »

Depuis un an, en effet, tout ce qui a plus de quatre étages est rejeté, déplore-t-il. Un débat sur la question devra avoir lieu.

Bordé par le canal de l'Aqueduc et le fleuve Saint-Laurent, l'arrondissement de Verdun est constitué de trois quartiers. Deux d'entre eux, Wellington-de-l'Église (l'ancien centre-ville) et Desmarchais-Crawford, sont sur la terre ferme. L'Île-des-Soeurs, annexée à Verdun en 1956, se trouve de l'autre côté du fleuve. En 1671, Zacharie Dupuis a vraisemblablement baptisé le fief qui lui a été accordé en souvenir de son village natal en France, Notre-Dame-de-Saverdun. Le village de Verdun, fondé en décembre 1876, est devenu ville en 1907. Celle-ci s'est développée à un rythme fulgurant: sa population a passé de quelque 2000 habitants en 1901 à 60 000 habitants en 1931. Environ 60% d'entre eux étaient des immigrés britanniques, arrivés en grand nombre à compter des années 1920. En 1961, cette proportion s'est inversée: les francophones représentaient alors 57% de la population. Entre 2001 et 2006, beaucoup d'immigrés, notamment d'origine asiatique, s'y sont installés. Le 1er janvier 2002, la ville de Verdun est devenue un arrondissement de Montréal.

POPULATION (en 2011)

66 158 personnes

Une augmentation de 0,1% comparativement à 2006

47 843 d'entre elles habitent sur la terre ferme

HABITATIONS *

Maisons individuelles: 1358 (6% des logements)

Duplex: 2119 (9,4% des logements)

Triplex: 4235 (18,7% des logements)

Immeubles de 4 à 11 logements: 11 862 (52,4% des logements)

Immeubles de 12 logements et plus: 3065 (13,5% des logements)

TROIS STATIONS DE MÉTRO

Verdun, de l'Église et LaSalle, sur la ligne verte.

Une quatrième station, Jolicoeur, est située en bordure de Verdun.

ÉCOLES *

On trouve à Verdun sept écoles primaires francophones, dont une ouvrira en septembre, et deux écoles primaires anglophones. Au secondaire, du côté francophone, il y a une école et deux pavillons, pour les élèves du premier et du deuxième cycle. On y trouve aussi une école secondaire anglophone.

PARCS *

27

PISTES CYCLABLES *

Environ 15 km

BERGES AMÉNAGÉES*

Environ 4,5 km

* Sans l'Île-des-Soeurs

DANS LES PLANS:

1) Ouverture à la fin du mois de mai de la maison Nivard-De Saint-Dizier, musée et site archéologique, au pied des rapides de Lachine. Sa collection d'objets permettra de mieux comprendre les Amérindiens et les premiers habitants de la Nouvelle-France.

2) Début, en septembre prochain, de la transformation de l'ancien aréna Guy-Gagnon en lieu de diffusion culturelle, qui comprendra notamment une salle de spectacle et une salle d'exposition. Le projet prévoit également le réaménagement et l'agrandissement de l'École de cirque de Verdun. Le complexe sera situé à quelques mètres du fleuve Saint-Laurent.

3) Construction d'un centre aquatique à deux pavillons.

> Les kilomètres et les kilomètres de pistes cyclables.

> Les berges aménagées le long du fleuve Saint-Laurent, aisément accessibles à tous. Ceux qui le désirent peuvent pêcher, faire du kayak et même se baigner dans le fleuve.

> Le centre-ville de Montréal est à une quinzaine de minutes en métro, et à une vingtaine de minutes en vélo.

> Le sens de la communauté est très fort, beaucoup de résidants choisissent d'encourager les établissements locaux et de faire leurs emplettes chez les commerçants de la promenade Wellington.

DÉSAVANTAGES

> L'offre culturelle et sociale n'est pas aussi riche qu'au centre-ville ou dans les quartiers centraux. On n'y trouve ni bar, ni brasserie, ni salle de spectacles privée.

> La promenade Wellington a besoin d'être rafraîchie et dotée d'un nouveau mobilier urbain. Certains commerces auraient avantage à actualiser la devanture de leur établissement. Des propriétaires devraient aussi mettre davantage en valeur la beauté architecturale de leur immeuble.

> Il n'y a aucune piscine intérieure. Par contre, le Natatorium, de style Art déco, inauguré le 12 juillet 1940, est une des plus grandes piscines publiques extérieures du Québec.