Un minuscule 2½ vendu en quelques heures plus de 225 000 euros, au quatrième étage d'un immeuble sans ascenseur? Il suffit de jeter un oeil à la presse immobilière pour comprendre que Paris a la cote et pas qu'avec les touristes. Le prix des logements a atteint un sommet inégalé l'été dernier, à quelque 8000 euros le mètre carré. Une hausse de plus de 20% en un an! Pire: plus une rue ne semble échapper à la tendance générale. À Paris, tout est cher?

Disons à tout le moins que plus aucun quartier n'est bon marché, analyse Roland Tripard, président du groupe immobilier SeLoger. «Tous les coins de Paris sont devenus des quartiers où les gens ont envie de vivre. Les secteurs de la Goutte d'Or, de la Gare du Nord, du Père Lachaise, le 13e arrondissement près des quais de Seine: il y a 10 ans, les gens ne voulaient pas entendre parler d'y habiter. Puis, il y a eu des programmes de rénovation et d'embellissement, et le topo a changé.»

Du coup, même si les variations sont importantes dans les limites de la ville, le prix moyen au mètre carré d'un appartement a franchi le seuil des 7000 euros dans tous les arrondissements, avec des sommets près de la Tour Eiffel: 11 200 euros/m2 (les maisons sont rarissimes à Paris). C'est dire qu'un 4½ de 800 pieds carrés coûterait entre 518 000 euros et 829 000 euros (soit entre 740 000$ CAN et 1,16 million$ CAN). Il coûte en moyenne 65% de plus pour se loger à Paris dans un logement 25% plus petit qu'en province.

Ce n'est pas sans conséquence. Pour beaucoup de jeunes couples, il est devenu tout simplement impossible d'acheter un logement dans la Ville lumière, dénonçait cet automne le Nouvel observateur en éditorial. Les dernières statistiques officielles (en 2002), confirment que près de 90 % des premiers acheteurs bénéficient de l'aide d'un membre de leur famille, totalisant près de 70% de la mise de fonds.

Cela dit, des signes de ralentissement ont été observés en septembre, alors que les ventes et les prix ont légèrement fléchi pour la première fois en 27 mois. «Mais on n'assistera pas à l'explosion d'une bulle immobilière puisqu'il n'y a pas de bulle», croit Roland Tripard. Les facteurs sont réunis pour que la demande se maintienne, note-t-il: hausse de la démographie, hausse des divorces qui se traduit par une hausse du nombre de foyers, une baisse des mises en chantier et un taux de propriétaires relativement peu élevé en France par rapport au reste de l'Europe.

Le quartier Ménilmontant

Ménilmontant fait partie de ces secteurs de Paris qui ont gagné en popularité au fil des dernières années. Pas trop touristique - et c'est tant mieux, dit Pablo Boisier - il a tout ce qu'il faut pour attirer les familles et les jeunes professionnels. Des prix encore raisonnables (pour Paris, s'entend), des écoles, des cliniques médicales et des hôpitaux, et plusieurs espaces verts dont le célébrissime cimetière du Père Lachaise et le parc Belleville.

La rue des Pyrénées est bordée de charmants commerces de bouche: charcuterie, traiteur, chocolaterie, fromagerie, fruiterie. La baguette d'Isabelle et Valérie, maîtres en boulangerie, est DÉ-LI-CIEUSE. On s'imagine sans peine le plaisir de s'attabler, un midi ensoleillé, à la terrasse bondée du bistro Les Ours où la formule entrée, plat et verre de vin ne coûte que 11 euros, après être allée bouquiner dans la charmante librairie pour enfants Du vent dans les pages.

On s'imagine très bien y vivre, pour tout dire.

À proximité



- Le cimetière du Père Lachaise

- Le parc Belleville

- Un métro, plusieurs lignes de bus et stations de Vélib'

Photo: Violaine Ballivy, La Presse

La rue des Pyrénées est bordée de charmants commerces de bouche: charcuterie, traiteur, chocolaterie, fromagerie, fruiterie.