Il conçoit des sites web, elle fabrique des violons. Nouvellement établis dans le Rang 13 de Saint-Camille, Joël Nadeau et Marie-Ève Bisson viennent d'avoir leur premier bébé, prématuré de deux mois, la minuscule Ernestine.

En décembre dernier, le jeune couple nettoyait sa nouvelle maison, quand tout à coup... un bruit d'hélicoptère se fit entendre. «Il passait très bas, à quatre ou cinq mètres du toit, relate Joël. Il s'éloignait puis revenait. C'était très inquiétant.»

Prospection minière d'or, ont-ils fini par apprendre. Pour Marie-Ève et Joël, attirés au rang 13 par la beauté du paysage, la tranquillité, le dynamisme de la communauté et les valeurs environnementales, être assis sur une mine d'or n'avait rien de lendemains qui chantent. Allaient-ils fonder leur famille - Marie-Ève était alors enceinte de quatre mois - sur fond de bruit, de pollution de nappe phréatique et de tensions sociales?

«Je viens d'Asbestos et je ne retournerais pas dans cette ville minière», affirme le jeune papa, devenu porte-parole du comité Mine de rien, voué à la défense des citoyens de Saint-Camille et de Wotton, contre les minières. L'entreprise Bowmore Explorations, propriété à 40 % d'Osisko, qui exploite l'une des plus importantes réserves d'or du Canada, à Malartic, possède une concession sur le territoire des deux municipalités.

«Nous nous battons pour une réforme de la Loi sur les mines, résume Joël Nadeau. Les minières suivent le vieux modèle d'affaires mono-industriel: elles drainent les ressources dans un projet unique, à la fois précaire et à court terme (5 à 10 ans), et laissent ensuite chômage et pollution. Nous ne sommes pas d'emblée contre les mines, mais il faut un projet compatible avec notre propre plan de développement.»

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