Un bungalow pour loger cinq personnes sur un niveau, c'est possible?

Oui. Aucune des chambres ne se trouve au sous-sol. Et les membres de la famille ne se marchent pas du tout sur les pieds. Mystère? Non, ils bénéficient du concept espace public-espace privé, savamment dosé ici par la designer Paule Bourbonnais, de Schlackdesign.

D'accord, la surface habitable au niveau principal fait... 2000 pieds carrés! Ce qui facilite un peu les choses...

Mais le confort réside dans la façon dont on regroupe les occupants de la maison et les transitions, de pièce en pièce. Ici, les espaces publics sont liés entre eux sans obstruction: le salon, la cuisine et la salle à manger forment un bloc autour du pilier central, la cheminée.

Dès l'entrée, le vestibule à demi ouvert, sans porte, donne un accès visuel sur le salon, une partie de la cuisine et la salle à manger, tout au bout. Une fois à l'intérieur, les pièces semi-publiques s'offrent à nous sans obstacle.

Et puis, la zone privée, celle des chambres et des salles de bains, est complètement détachée. «Vraiment, la zone des chambres à coucher se détache comme dans une autre unité d'habitation. C'est le couloir qui fait ça. Et aussi la zone tampon, entre le foyer et le couloir», indique Mme Bourbonnais. Ce vide tampon est constitué d'un vaste espace de circulation de 5 pieds sur 15 pieds qui sépare les 2 zones. Il deviendra sous peu un mur d'exposition des oeuvres, un peu comme dans un musée.

Intime et proche à la fois

«Au début, on voulait un deuxième étage, confie la propriétaire. Mais comme ça, c'est parfait. On n'a pas à monter et descendre à cause des enfants.» En fait, ce sont les enfants qui se promènent du rez-de-chaussée au sous-sol pour aller jouer. On a pris soin de ne pas fermer l'escalier par une porte pour laisser passer la lumière et... entendre les enfants.

La chambre des parents et celles des trois enfants sont regroupées dans la même zone. Les parents souhaitaient au départ une chambre éloignée de celles des enfants pour plus d'intimité. Erreur, selon Mme Bourbonnais. Il faut respecter les zones privées et publiques, sans quoi, l'incohérence s'installe dans la maison.

«Le design est là pour répondre aux besoins des clients. Il faut que ce soit beau, mais que ça reste pratique. Surtout avec des enfants.»