Les quatre maisons les plus originales de l'année

Sorte d'Oscars pour les architectes, les Prix d'excellence en architecture 2011 de l'Ordre des architectes du Québec (OAQ) ont été dévoilés au Musée de la civilisation, à Québec, la semaine dernière. Un nombre record de projets (131) a été soumis cette année. Cela représente une augmentation de 30% par rapport à la présentation précédente, en 2009.

«On a reçu beaucoup de candidatures, ce qui est un signe de vitalité, souligne Sylvie Champeau, productrice déléguée des Prix d'excellence en architecture, mais on comptait peu de projets très innovateurs qui sortaient des sentiers battus, dit-elle. Les architectes québécois sont très créatifs, mais ils ne semblent pas avoir la latitude nécessaire pour pousser l'audace plus loin.»

Parmi les prix du jury décernés, quatre maisons unifamiliales se sont démarquées.

 

 

 

Expérience spatiale

L'agence yh2 a raflé les premier et deuxième prix dans la catégorie des bâtiments résidentiels de type unifamilial pour ses projets La Cornette et Géométrie noire. «La maison Géométrie noire se démarque notamment par sa volumétrie hors du commun, ses espaces aux proportions variées et la communication entre les pièces qui se fait, parfois, avec des passages vitrés», note Lise Anne Couture, présidente du jury et architecte associée à l'agence Asymptote architecture.

Loukas Yiacouvakis, cofondateur d'yh2, souligne que cette habitation, située dans les Laurentides, procure à ses occupants une expérience spatiale unique. Autre caractéristique: cette construction se fond dans le paysage, à l'automne, en raison de la couleur de son revêtement, composé d'acier Corten oxydé et de bois noir.

Deux familles, une maison commune

«La Cornette n'est pas une retraite à la campagne, mais plutôt une maison commune, un lieu festif conçu pour notre famille, ainsi que pour un couple d'amis et leurs trois enfants, révèle Loukas Yiacouvakis. Un peu comme dans une maison traditionnelle québécoise, elle possède de grands espaces communs et deux dortoirs pourvus de lits superposés.»

De son côté, la présidente du jury a noté le souci du détail apporté à la conception de l'aménagement intérieur de cette habitation. Composition graphique saisissante, bandeaux de fenêtre, débord de toiture en continuité avec les plafonds à l'intérieur... «C'est une maison très bien pensée», résume-t-elle.

Manipulation de l'espace

Le prix Marcel-Parizeau, qui récompense les projets dont le coût total des travaux n'excède pas 250 000$, a été attribué à l'agence _naturehumaine pour son projet Résidence St-Hubert, à Montréal. Cette maison a séduit le jury en raison du jeu des volumes intérieurs, de la relation entre les espaces, de l'aménagement de la cuisine - qui occupe le coeur du domicile - et du choix des matériaux. «Faute de pouvoir ajouter un étage, nous avons littéralement manipulé l'espace à l'arrière de cette petite maison afin d'ajouter des pieds carrés, explique Marc-André Plasse, architecte associé de l'agence _naturehumaine. La salle à manger possède maintenant une double hauteur et une chambre a été aménagée en mezzanine. Cette pièce possède même un balcon intérieur permettant d'admirer les pièces de vie.»

L'agence _naturehumaine a également brillé dans la catégorie des aménagements intérieurs résidentiels pour la Résidence de la Congrégation, à Montréal. Cette demeure est pourvue, entre autres, d'un escalier conçu comme un objet sculptural autour duquel s'organisent toutes les pièces de vie. «Complètement ouvert, cet escalier doté d'un garde-corps en verre laisse saisir tout ce qui se passe au rez-de-chaussée comme à l'étage. C'est une sorte d'embrasure qui va bien au-delà de la fonction d'escalier», indique Stéphane Rasselet, architecte associé de _naturehumaine.