Dans la région métropolitaine de Québec, c'est à Val-Bélair que le marché de la revente est le plus actif. Depuis plusieurs années, d'ailleurs.

C'est ce que constate la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), à l'issue d'une enquête faite ces derniers mois par ses services et dont elle dévoilait la teneur, récemment, à l'occasion de sa 17e conférence annuelle sur les perspectives du marché de l'habitation à Québec. Cela, devant un parterre d'au moins 430 professionnels de l'immobilier.

En effet, de janvier à septembre, la SCHL recense 1032 transactions (18,6 %) sur un total de 5445. La localité mène, à plus forte raison, pour les maisons unifamiliales, pour un décompte de 946 ventes (25,5 %) sur 3716.

Les prix abordables, le charme de la localité, sa situation entre la campagne et la ville, et la desserte autoroutière rendent, semble-t-il, l'endroit attrayant. Selon la SCHL, le prix moyen d'une maison unifamiliale, à Val-Bélair, est de 220 000 $, par opposition à 249 000 $ à Charlesbourg, 318 000 $ à Sainte-Foy-Sillery et 492 000 $ en haute ville. Le nombre de vendeurs par acheteur est sous la barre de quatre.

Même si, plus qu'ailleurs, on s'y dispute les propriétés unifamiliales, ce n'est pas là que la hausse des prix (12 %) est la plus marquée. C'est à Charlesbourg qu'elle l'est (20 %), encore que le nombre de propriétés vendues ait étémoindre (493), pour un ratio «acheteurs/vendeur» de près de six.

En deux temps

En revanche, au cours des neuf premiers mois de l'année, dans la région, la revente «a évolué en deux temps».

Elle a été très énergique durant le premier semestre. De nombreuses personnes avaient devancé leur achat de crainte alors que les taux d'intérêt ne montent, d'autres l'ont fait par peur des restrictions nouvelles, qui devaient être décrétées par Ottawa, quant à l'accès au crédit hypothécaire.

À la suite de quoi s'est produite une accalmie accusant des reculs sur l'année précédente. Reculs qui seraient, en réalité, une forme de remise à niveau du marché.

Ainsi, pour novembre, la Chambre immobilière de Québec (CIQ) rend compte d'un repli de 9 %, à 585, du nombre de transactions en comparaison du même mois de 2009, mais avec une légère croissance du chiffre d'affaires (1 %), à 140,3 millions $.

En contrepartie d'une baisse de 16 % des ventes de maisons unifamiliales (375), des hausses de 2 % (158) pour les logements en copropriété et de 24 % pour les plex ou immeubles de deux à cinq logements (51) ont eu lieu. Paradoxalement, le prix médian des maisons unifamiliales bondit de 14 %, à 223 950 $, les condos de 13 %, à 180 000 $. Enfin, de 24 % quant aux plex, inférant un prix médian de 270 000 $. Outre une majoration de l'offre de logements de 25 %, à 3439.

Enfin, pendant qu'elle appréhende une baisse de 10 % (à 7200) du nombre de propriétés qui passeront en d'autres mains d'ici la fin de 2010, la SCHL voit poindre une forte demande d'habitations en 2011, attribuable à la vigueur de l'économie, qui, du reste, soutient l'emploi. Le taux de chômage à Québec, rappelle-t-on, n'est que de 4,6 % par opposition à 7,9 % dans l'ensemble du Québec et de 8,6 %, en octobre, à Montréal.

La demande sera soulevée par des taux d'intérêt hypothécaires encore abordables, la rareté des logements locatifs (taux d'inoccupation de 0,6 %), un excédent migratoire de 52 000 personnes dans l'ensemble du Québec qui devrait rejaillir sur la capitale. Sans compter une migration interprovinciale, à l'avantage éventuellement de Québec.

Copropriétés

Enfin, lors de sa dernière conférence annuelle, la SCHL s'étonne de la part de marché qu'occupent à présent, à Québec, les logements en copropriété. Elle est passée de 16 % en 2002 à 24 % actuellement.

Cela s'explique, selon elle, par «une demande de logements plus abordables et par la recherche de logements adaptés aux besoins des retraités», entre autres.

En 2002, d'autre part, le prix moyen des propriétés résidentielles dans la région métropolitaine de Québec était de 122 000 $. Il est actuellement de 235 000 $, pour une majoration de 93 %.