À quelque 25 kilomètres au nord de Montréal, une ville de 10 000 habitants déploie ses jolies habitations dans un cadre campagnard. Des arbres immenses, des pins au tronc épais, quadrillent les terrains. Contrairement aux banlieues d'aujourd'hui, les maisons sont toutes différentes. Ici pas de manoirs mais des canadiennes ou des logements plus «expérimentaux» des années 70 et 80, où chacun y allait un peu de son inspiration.

C'est ainsi que nous arrivons devant la propriété de Mélanie Labelle-Perreault, construite en 1979. Toiture très pentue en tôle à quatre pans, trois en avant et une aussi forte inclinaison à l'arrière. Tout le parement est en cèdre, savamment entretenu «cèdre naturel» avec une teinte chocolat au lait. Pratique et esthétique: une tige de fer forgé ornementale vient délimiter la toiture et retient la glace en hiver. Un petit bouddha salue les visiteurs devant la porte d'entrée. L'extérieur dégage effectivement une atmosphère asiatique, due peut-être à la forme de la toiture, l'ornementation et la présence d'arbres géants.

 

Passés la porte, nous sommes dans un autre monde, un monde connu qui ressemble à nos images de campagne. Le pin de Colombie-Britannique est partout, poutres structurelles, certains plafonds, escalier central dont les rampes et la taille des marches font corps avec l'époque de construction. On constate en même temps que les murs de division qui ceinturaient la cuisine ont disparu. «Je voulais vraiment vivre dans un rez-de-chaussée où tout soit ouvert. Ça ajoute une dimension chaleureuse et accueillante», explique la propriétaire.

À droite, en entrant, la cuisine frappe par sa modernité. Juste à côté, un coin détente face à la nouvelle cheminée au gaz. L'ancien foyer au bois qui se trouvait dans la maison a été bouché. Dans le nouvel espace deux fauteuils bas en cuir se font face, placés parallèlement à la cheminée. Le manteau en acier est une réalisation Le Moine Urbain. Des boulons insérés dans le manteau imitent les fixations en métal servant à maintenir les poutres entre elles.

Dans toute la maison, une ondulation est créée par le plancher. On est loin de la traditionnelle planche de pin. Les propriétaires ont plutôt opté pour un bois exotique, le guajuvira également appelé hickory brésilien. De brun pâle à brun foncé, combiné à des lignes noires, le plancher est un élément majeur de la décoration ici. «Avec les poutres en pin rouge, ça aurait fait trop avec un plancher uni. Le chamarré, c'est parfait. Ca créé un mouvement», assure Mme Perrault.

Le look industriel a aussi sa place, grâce à la cuisine bien sûr, le foyer, mais aussi grâce aux luminaires. La lampe sur pied au-dessus du canapé rappelle les années 70, dans la salle à manger, le plafonnier en tissu est bardé de lignes de métal. Au-dessus de l'îlot, très visibles, trois luminaires de type institutionnel servent de point focal.