Le Salon Chalets et maisons de campagne 2009 de Québec nous montrait la «gentille» roulotte d'esprit romanichel Tango, habitable, en principe, en toute saison. Celui de 2010 promet un «chalet» flottant, sous capot de toile amovible, pour les bohèmes des lacs, des bassins et des rivières non agitées.

Il comprend, sur moins de 250 pieds carrés, fauteuils «personnalisés», frigo en inox, cuisinette, douche, toilette, divan-lit, gaillards avant et arrière, espaces subtils de rangement, électricité produite par batteries marines, poste de pilotage, éclairage pour la navigation et l'accostage de nuit. Puis un bastingage standard, bleu marine, brun ou mûre.

 

Selon la présidente du Salon, Julie Cantin, ce «chalet» est fait pour les amants de la pêche, du plongeon ou du grand air. Mais particulièrement pour les navigateurs peinards, aux aguets de la moindre localité riveraine et impatients d'aborder sa plage ou son port de plaisance.

«Le jour, on descend, puis on visite. Le soir, on remonte à bord. Même quand il pleut, le lieu, même petit, est convivial», résume la directrice du marketing et du développement de marché du fabricant Southland de Saint-Joseph-de-Beauce, Danielle Roy.

L'entreprise, pour la finesse de son «chalet» flottant, a été spécialement invitée à se joindre au Salon, qui aura lieu du 21 au 24 janvier au Centre des congrès de Québec.

Ponton

Le «chalet» est aménagé sur une plate-forme supportée par deux, voire trois, fuselages de flottaison. Chacun comprend, au reste, plusieurs compartiments étanches de sorte que le «vaisseau» reste insubmersible même si l'un d'eux fuyait.

En clair, il s'agit d'une embarcation en ponton. Comme en font Fabritek de Lemieux (Bois-Francs) et Princecraft. Sauf qu'elle peut réunir tous les équipements, en miniature, d'une caravane. «Sans compter la recherche du détail, la qualité des intrants et la précision de l'assemblage», plaide Mme Roy.

Ce n'est pas une péniche, insiste-t-elle. Le «chalet» sur ponton est de bien plus petite taille, tandis que c'est sur le pont qu'on vit et qu'on reçoit. Il ne pèse pas plus de 3000 livres et est mû par un hors-bord dont la puissance peut atteindre 350 chevaux. Il se déplace posément, mais peut atteindre une vitesse de croisière de 70 km/h.

On a le goût d'aller naviguer ailleurs : on le met sur une remorque qu'on attache à son véhicule à quatre roues motrices, puis on s'en va. Son prix moyen est de 45 000 $, précise Mme Roy. Rarement il dépasse les 70 000 $. Auquel cas, ce sera parce qu'on aura commandé des équipements somptueux ou de grande finesse.

«À bord, on peut y bouger sans craindre de retourner l'embarcation. On peut pêcher et cuire à bord son poisson frais sur le barbecue ou sur un poêle électrique 110 volts», détaille Danielle Roy. De plus, son faible tirant lui permet de se mouvoir et d'accoster dans des eaux peu profondes.

Conforme

En revanche, la conformation de l'embarcation Southland - essentiellement à ossature d'aluminium - , ses équipements et son câblage (adapté à la marque et à la cylindrée du moteur qu'on voudra) s'arriment aux règlements des gardes côtières canadienne, américaine et de la Communauté européenne.

D'un autre côté, la toile «campeur» en polyester de type «Top Gun» qui lui sert de toiture s'attache et se détache en un tournemain. S'y accordent des coupe-bise, une moustiquaire et des croisées de plastique pour voir dehors. Encore que les textiles soient modulaires pour une protection entière ou sectorielle contre le soleil, la pluie ou le vent. Ou pour les nécessités corporelles.

L'ameublement, lui, est couvert d'une cuirette esthétique, résistante, blindée contre le soleil et l'eau. Le plancher est en déroulé 3/4 Douglas aquafuge, avec couvrement de vinyle antidérapant. À moins qu'il ne consiste en un tapis marin en fibre extrudée.

Trois fuselages

Quant à l'embarcation à trois fuselages de flottaison, elle est plus stable et attaque les vagues avec plus de sûreté. À plus forte raison si on fait mettre le réservoir de carburant dans celui du centre. Puis, comme son tirant est plus faible, elle sera surélevée. Du coup, sa résistance à la poussée sera moindre, tandis que, assistée par une conduite hydraulique, elle sera plus maniable. «C'est pourquoi elle donne lieu à des économies de carburant notables», plaide la porte-parole de Southland.

De plus, précise Mme Roy, le bardage sous le pont est couvert d'aluminium. L'eau ne s'y abîme pas. Elle glisse tout simplement. Dans l'embarcation à deux fuselages, l'eau frappe les barres en Z de fixation du pont. La résistance est plus grande.

Le «chalet flottant», une embarcation en ponton bien équipée pour les amateurs de plein air et qui recherchent le confort, sera une des vedettes du Salon Chalets et maisons de campagne 2010.

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Le concessionnaire

On ne commande pas son «chalet» sur ponton directement chez le manufacturier. Il faut passer par un concessionnaire. À Saint-Raymond, chez Cloutier Sport; à Saint-Georges, chez Auto Pro; à Sainte-Julie, du côté de Montréal, chez Sport Colette. Il faut généralement compter quelques semaines avant la prise de possession.