Le chalet n'est plus ce qu'il était et, en cela, il commence à poser un problème d'interprétation aux professionnels de l'immobilier. Le bâtiment sommaire, sur le bord de l'eau, où la famille allait passer l'été en toute simplicité est derrière nous. À présent, c'est de résidences confortables et même luxueuses, au coeur de la nature, dont il est question. Ce sont elles, essentiellement, qu'on achète, qu'on fait construire ou qu'on vend.

Le chalet n'est plus ce qu'il était et, en cela, il commence à poser un problème d'interprétation aux professionnels de l'immobilier. Le bâtiment sommaire, sur le bord de l'eau, où la famille allait passer l'été en toute simplicité est derrière nous. À présent, c'est de résidences confortables et même luxueuses, au coeur de la nature, dont il est question. Ce sont elles, essentiellement, qu'on achète, qu'on fait construire ou qu'on vend.

 >> En complément: consultez notre dossier «Un chalet à soi».

À la Chambre immobilière de Québec, statistiquement, la notion de chalet se dissipe. «On parle de plus en plus de résidences unifamiliales saisonnières ou annuelles dans un environnement vert», précise la directrice générale de l'organisme, Gina Gaudreault. Elles sont nombreuses au lac Beauport ou au lac Saint-Joseph, fréquentes dans les endroits lacustres de Bellechasse ou de L'Amiante, précise-t-elle.

Les premiers chalets étaient sans électricité, sans eau courante, avec feu de cuisson dans le sable. Ensuite, dans un bâtiment en bois rond, on a introduit une pompe à eau manuelle, puis l'électricité, un réfrigérateur et une cuisinière surannés. À présent, les panneaux photovoltaïques suppléent à l'approvisionnement en électricité dans des secteurs lointains non desservis.

Puis on a isolé les lieux, mis en place des fondations, amené quelques commodités de la ville, hormis le lave-vaisselle. «Des petits havres de paix où on peut vivre simplement, il y en a encore», se félicite la présidente du Salon chalets et maisons de campagne de Québec, Julie Cantin.

Il y en aura toujours, pense l'économiste et analyste de marché de la SCHL Jean-François Dion. «Mais la demande pour ce genre de propriété est non seulement marginale, mais elle a cessé de croître», dit-il.

À présent, c'est la quête du nid douillet, avec des services de proximité, qui prévaut, tout en transposant à la montagne ou près d'un plan d'eau tout le confort résidentiel urbain. «Quand on fait bouillir l'eau dehors, c'est pour l'épluchette», note Mme Cantin.

Jeunes retraités

D'après M. Dion, c'est la nouvelle génération de retraités qui a montré le chemin, tout en étant prête à payer cher pour pareilles résidences qu'ils habitent souvent à l'année. Les transactions auxquelles elles donnent lieu, cependant, ne sont pas prises en compte dans les statistiques de logement des Canadiens de la SCHL. Du moins, pas encore.

Selon les données liées au premier Salon des chalets de Québec (2005), 64 % des 22 000 visiteurs - âgés à 70 % entre 20 et 60 ans - possédaient déjà une résidence secondaire, 82 % des autres prévoyaient en acheter une à court terme.

De plus, dit Mme Cantin, les demandeurs ou utilisateurs de chalets n'étaient pas des gagne-petit car le salaire annuel de 51 % des gens était de 50 000 $ à 100 000 $, et de 100 000 $ et plus chez 28 %. Le chalet semble donc un marché pour gens à l'aise. En croissance, du reste, si on se fie à la hausse de 63 % du nombre de visiteurs au Salon (36 000), l'année dernière.