Leurs années d'études secondaires terminées, plusieurs jeunes doivent quitter le nid familial pour poursuivre leur formation. Afin d'aider leurs enfants, certains parents décident d'acheter une résidence et de la mettre à leur disposition. Que ce soit une maison ou un condominium, il y a plusieurs facteurs à considérer avant de se lancer. Car peu importe l'option envisagée, il coûtera cher de loger sa progéniture pendant son parcours postsecondaire.

Leurs années d'études secondaires terminées, plusieurs jeunes doivent quitter le nid familial pour poursuivre leur formation. Afin d'aider leurs enfants, certains parents décident d'acheter une résidence et de la mettre à leur disposition. Que ce soit une maison ou un condominium, il y a plusieurs facteurs à considérer avant de se lancer. Car peu importe l'option envisagée, il coûtera cher de loger sa progéniture pendant son parcours postsecondaire.

 Les études représentent un investissement de plus en plus important. Selon Statistique Canada, au 1er septembre 2006, les étudiants de premier cycle d'université payaient en moyenne 4347$ en frais de scolarité pour l'année. S'ajoutent le loyer, l'épicerie, le transport... De quoi faire sursauter n'importe quel jeune qui quitte le confort du foyer familial.

 L'idée d'acheter un toit pour ses enfants étudiants gagne en popularité. Chez Desjardins, on mentionne avoir reçu plusieurs demandes de renseignements à ce sujet depuis quelques années.

 Acheter ou louer

 Est-il plus avantageux d'acheter que de louer un logement pour les études de ses enfants? C'est une question qui ne se tranche pas au couteau, précise Pascal Lessard, conseiller en développement des affaires chez Desjardins. Aucun cas n'est similaire.

 Bien qu'elle semble être la solution la moins coûteuse, la location est une dépense alors qu'un achat est un investissement qui s'appréciera - du moins, c'est ce que l'on souhaite - au fil du temps.

 Tout dépend d'abord du type et de la durée des études. «Acheter une maison pour un enfant qui fait une formation professionnelle de 12 à 18 mois, ça ne vaut pas vraiment la peine», convient M. Lessard. L'achat devient profitable au bout de cinq ans ou si quelques enfants se succèdent. «Pour faire de l'argent, il faut longtemps l'avoir habitée (la maison). Chaque première année, on amortit peu ou pas de capital.»

 Plusieurs autres éléments qui suivent l'acquisition doivent être analysés. Déménager coûte cher. Droits de mutation immobilière, frais de déménagement, de notaire, de décoration... la facture s'allonge rapidement. De plus, s'il faut que l'enfant se déplace pour se rendre à l'école, il faut y ajouter le coût du transport, voire du véhicule!

 Et qui tondra le gazon du terrain? Qui déneigera l'entrée de la maison? Il ne faut pas oublier ces détails d'entretien qui peuvent rapidement se transformer en argent sonnant.

 Le marché

 Sur le marché immobilier, certaines années sont plus favorables que d'autres. Les proprios qui ont revendu une résidence achetée au début des années 2000 en sont sortis gagnants. Les années de forte croissance de la valeur marchande immobilière sont derrière nous, indique toutefois M. Lessard. Et il s'avère toujours très difficile de déjouer le marché. «Il y a tellement de variables. Le mieux, c'est de s'asseoir avec un conseiller», suggère-t-il fortement.

 Autonomie et dépendance

 Au cours de ses recherches portant sur la vie des jeunes et leurs parcours résidentiels, Marc Molgat, professeur en sciences sociales à l'Université d'Ottawa, a dénombré très peu d'étudiants habitant un logis offert gracieusement par leurs aînés. «En ce moment, les parents encouragent plutôt les enfants à rester chez eux pour poursuivre leurs études», note-t-il.

 Du côté parental, ce placement peut autant être un moyen de soutenir matériellement son rejeton qu'un stratagème pour s'assurer qu'il poursuive des études postsecondaires. En se gardant bien de parler de «contrôle», M. Molgat convient qu'il s'agit d'une «importante source d'encouragement».

 Il suppose également que, dans certains cas, il existe des arrangements entre les deux partis pour rembourser l'hypothèque. Dans ces circonstances, la relation parent-enfant peut s'envenimer pour des questions de dépendance et d'autonomie. La plupart des jeunes qui quittent le foyer familial doivent apprendre à payer le loyer, la facture d'électricité, l'épicerie. «Dans quelle mesure le font-ils dans ce cas? On peut s'interroger sur ce qu'ils sont en train d'apprendre», soulève le chercheur.