«On utilise ces signes pour prétendre arriver quelque part. Quand jadis le propriétaire d'un bungalow le nommait "ma maison", ou "home sweet home", que faisait-il d'autre que de dire où il était arrivé? Quand on habite au Louvre, on envoie le message: je suis arrivé au top de ce qui se fait», dit-il.

«On utilise ces signes pour prétendre arriver quelque part. Quand jadis le propriétaire d'un bungalow le nommait "ma maison", ou "home sweet home", que faisait-il d'autre que de dire où il était arrivé? Quand on habite au Louvre, on envoie le message: je suis arrivé au top de ce qui se fait», dit-il.

Rien d'étonnant à ce que les noms donnés à ces constructions soient français. «C'est prétentieux, mais on donne des noms à la hauteur de nos ambitions. Et quel pays est réputé pour ses multiples châteaux? La France, bien entendu. Après les enfants rois, voici les propriétaires rois. Les modèles auxquels on se réfère sont ceux qui ont des fortunes avérées», explique M. Perraton. Et prétendent aussi être plus que ce qu'elles sont: non pas des maisons, mais des châteaux. Pourtant, les petits châteaux, construits avec des visées souvent spéculatives, n'offrent pas toujours un confort royal.

Leur nom d'apparat sert plutôt à souligner les qualités supposées plutôt qu'une éventuelle parenté avec un lointain château.

Qui trompe le nom alors? Pas le consommateur lui-même, mais plutôt son voisin. Des noms inspirés de la géographie française donnés à des maisons de banlieue? Les styles Grenoble, Normand ou Texan, dans les années 70, désignaient un esprit architectural à part entière, même si librement adapté des modèles originaux. «Ces noms n'avaient d'intérêt que par ce qu'ils pouvaient évoquer», rappelle M. Perraton.

La tendance aux noms de châteaux français a encore de beaux jours devant elle.