L'utilisation de conteneurs en habitation est peu documentée et présente des difficultés techniques importantes dans un climat comme le nôtre.

L'utilisation de conteneurs en habitation est peu documentée et présente des difficultés techniques importantes dans un climat comme le nôtre.

Ces immenses boîtes de métal, principalement composées d'aluminium, se dilatent et se contractent au gré des variations de température. L'été particulièrement, le soleil plombant sur le métal peint en noir pouvait s'avérer problématique.

« Voilà pourquoi j'ai ajouté un revêtement en lattes de bois tout autour de la maison, explique l'architecte. Cette double peau réduit les écarts de température. On évite ainsi les problèmes de structure. »

Le métal a aussi une autre caractéristique difficilement compatible avec les hivers québécois : il conduit efficacement la chaleur. L'architecte a donc veillé à limiter les ponts thermiques, ces segments métalliques qui traversent totalement les murs de l'intérieur à l'extérieur.

Pour limiter les pertes de chaleur l'hiver, il a donc fait isoler les conteneurs avec de l'uréthane de soya. Le produit à haut rendement énergétique a l'avantage d'être écologique et sain pour les habitants du chalet.

Enfin, le transport de conteneurs jusque sur les fondations de la maison a coûté beaucoup plus cher que prévu. « Je pensais devoir débourser 5000 $ pour qu'une grue dépose les trois conteneurs à leur place. Par contre, pour éviter de saccager le terrain, il a fallu les monter très haut dans les airs à partir de la route. Pour y arriver, j'ai dû payer 15 000 $. Ce fut une surprise. »

Pour le moment, il aurait peut-être été plus avantageux financièrement pour la famille de construire un chalet conventionnel. S'il avait facturé ses honoraires à un client désirant avoir le même chalet, M. Morency aurait ajouté 50 000 $ au prix de la construction s'élevant à 137 000 $.

N'empêche, l'architecte jubile en discutant de l'apparence du bâtiment et des défis qui en découlaient. « La construction avec des conteneurs existe depuis longtemps, mais comme il s'en fait peu, nous faisons encore des erreurs, explique Pierre Morency. Avec l'expérience, ce type d'habitation sera économique. »