C'est l'après-midi et le soleil d'automne brille sur le vieux village. Les rues sont calmes, presque vides. Appliqués, des ouvriers rénovent le clocher de l'église Saint-Augustin, inaugurée en 1816. Autour, le presbytère, le couvent et les autres immeubles de l'îlot paroissial forment le berceau du quartier.

C'est l'après-midi et le soleil d'automne brille sur le vieux village. Les rues sont calmes, presque vides. Appliqués, des ouvriers rénovent le clocher de l'église Saint-Augustin, inaugurée en 1816. Autour, le presbytère, le couvent et les autres immeubles de l'îlot paroissial forment le berceau du quartier.

Serge Couture a succombé à la tranquillité du vieux village et se réjouit de sa proximité avec Sainte-Foy.

Aux abords, la route 138 est parsemée d'élégantes maisons ancestrales. Beaucoup appartiennent encore à des familles qui habitent ici depuis plusieurs générations, comme les Couture, les Rochette, les Goulet, les Desroches ou les Gingras. D'une discrète élégance, elles ont été construites à l'époque où Saint-Augustin-de-Desmaures était encore une ville rurale et agricole.

Une période qui a commencé au début du XIXe siècle et a pris fin il y a moins d'un demi-siècle. En effet, ce n'est pas avant les années 60 que le vieux village a amorcé son développement, stimulé par la migration des agriculteurs des régions voisines. «Le comté de Portneuf est quand même assez loin pour les gens qui viennent travailler à Québec, explique Jean-Claude Desroches, adjoint administratif à la mairie de Saint-Augustin. Alors ces gens-là ont voulu retourner à Saint-Raymond et à Saint-Marc, puis ils sont venus se construire ici, parce que c'était la première ville après la ville».

Communauté

Tricotés serrés dans leurs villages d'origine, les agriculteurs migrants ont transmis à Saint- Augustin leur attachement pour la vie communautaire. «Quand les gens sont arrivés ici, dit M. Desroches, ils n'ont pas changé cette mentalité-là. C'est pour ça que les gens sont très impliqués ici. Ils sont dans toutes les organisations. Il y a une vie bénévole assez intense.»

Rencontré à l'hôtel de ville, alors qu'il participait à une rencontre de l'âge d'or, Philippe Brisson, 79 ans, habite le vieux village depuis 40 ans. Originaire des environs, M. Brisson a élevé ses trois enfants ici. Il a été membre d'une ribambelle d'associations locales.

En dehors des nouveaux développements, il peut nommer la plupart des propriétaires des maisons. C'est avec nostalgie qu'il évoque l'évolution de son quartier. «Ça va bien trop vite, soupire-t-il, le modernisme nous court après.»

Bien que 73 % de son territoire soit agricole, Saint-Augustin constitue un district urbain moderne. D'année en année, le vieux village est grignoté par des commerces et des nouveaux projets résidentiels. En imposant aux entrepreneurs d'harmoniser leurs bâtiments avec les plus anciens, la Ville tente de concilier protection du patrimoine et développement. Mais à voir le nombre de maisons modernes qui ont fleuri dans les environs, on comprend que c'est vers celles-ci que se tourne l'avenir du quartier.

Tranquillité

Croisé alors qu'il installait ses décorations de Noël, Serge Coulombe, 49 ans, vit dans le vieux village depuis 12 ans. Originaire de Schefferville, il est demeuré à Beauport avant de s'établir à Saint-Augustin. Il a succombé à la tranquillité du vieux village et se réjouit de sa proximité avec Sainte-Foy. Quand la température le permet, il aime pêcher sur le fleuve. Son bateau est amarré à quelques minutes de voiture, à Neuville. Avec sa femme, il habite le rez-de-chaussée d'un triplex dont il est propriétaire. Bientôt, le couple souhaite adopter un enfant.

À quelques foulées de la rue de M. Coulombe, se trouve en quelque sorte le centre de gravité du quartier: le parc municipal. Un grand terrain où se mêlent terrains de soccer, baseball, tennis, skatepark, patinoire. Et autour duquel se situent notamment la bibliothèque et la maison des jeunes. Été comme hiver, les résidants du vieux village convergent vers ce lieu et l'animent, histoire d'oublier leurs tracas quotidiens.

Tout près, il y a l'école secondaire Laure-Gaudreault. Sans oublier l'école primaire des Pionniers qui, avec plus de 1000 élèves, est la plus grosse au Québec. À l'heure de la récréation, la clameur des enfants qui jouent s'étire sur presque tout le quartier. C'est parfois juste assez pour convaincre les plus accros à la ville d'y rester.