«Il s'agit d'une merveilleuse dynamique de valeurs à laquelle s'accrochent spécialement des gens des deux bouts de la vie. Les jeunes comme les plus âgés», déclare la fondatrice de l'Arche écologique de Château-Richer et coordonnatrice du Village d'accueil de la Côte-de-Beaupré, Martine Ricard. Elle a 33 ans.

«Il s'agit d'une merveilleuse dynamique de valeurs à laquelle s'accrochent spécialement des gens des deux bouts de la vie. Les jeunes comme les plus âgés», déclare la fondatrice de l'Arche écologique de Château-Richer et coordonnatrice du Village d'accueil de la Côte-de-Beaupré, Martine Ricard. Elle a 33 ans.

Dans le rang Saint-Achillé, à Château-Richer, l'Arche a aménagé, sur un territoire de 13,8 hectares, des sentiers d'interprétation de la flore et de la faune. Outre des lots de culture maraîchère.

Bientôt, c'est un marais qu'on mettra en valeur. Plus tard, pour montrer le savoir-bâtir écologique, on élèvera quelques maisons. L'une d'elles sera en ballots de paille, une autre en bois cordé.

Tandis que l'Arche vogue depuis quelques années, naît l'Écovillage de paix de Saint-Adolphe, près de Québec. «Pour ceux qui désirent réaliser leur rêve de construire une maison écologique, vivre à la campagne, cultiver de façon biologique et vivre dans un milieu communautaire.»

Puis entre Mont-Tremblant et Saint-Sauveur, près de Montréal, «respire» TerraVie. L'écovillage en devenir a été officiellement fondé en mai 2003. Au nombre de ses objectifs: préserver, protéger et restaurer l'environnement, les ressources naturelles et les espèces menacées sur l'essentiel de son territoire, puis implanter des collectivités viables - mais non exclusivement - sur le reste.

Saint-Simon

Par ailleurs, depuis Trois-Pistoles en direction de Rimouski, c'est l'écovillage agroforestier de Saint-Simon qui est en gestation. Il s'étend sur 250 acres. Il a pris naissance à la fin de 2004. Par les soins, entre autres, de Carole Ricard, juriste et coordonnatrice régionale du Québec pour le Réseau des écovillages du Canada.

Cet écovillage, dit la réclame, est «pour les gens autonomes, respectueux d'eux-mêmes, des autres et des biens collectifs, aptes à travailler seuls autant qu'en équipe, capables d'initiatives et de leadership à l'occasion, qui s'expriment clairement et avec honnêteté.»

À plus forte raison, si on est menuisier ou agriculteur, gestionnaire de la faune et de la flore ou éducateur, spécialiste de la santé ou animateur communautaire, artiste ou jardinier, ébéniste, comptable, herboriste ou technicien forestier.

Au Saguenay

En surplomb de la rivière Saguenay, à quelques kilomètres de La Baie, se dressent six maisons. L'une en rondins, les autres en ballots de paille. Chacune comprend un foyer de masse.

«Ces foyers sont fabriqués à Petit-Saguenay sous la marque Foyers radiants Debriel. Le siège social est cependant situé dans notre écovillage, fondé en 1990», dit Pierre Gilbert, à la fois porte-parole du hameau et de l'entreprise.

L'écovillage, qui comprend aussi une ferme maraîchère et ovine, s'appelle GREB ou Groupe de recherche écologique des battures de La Baie. Le nom évoque le grèbe jougris, un oiseau des battures.

Plus loin, à L'Anse-Saint-Jean, on trouve l'ancêtre des écovillages du Québec. Il a été fondé en 1975 sous l'appellation Les Plateaux commu'o'Terre. Ses membres se réclament plutôt d'un écohameau. «Nous vivons près de L'Anse-Saint-Jean qui est le village. Logiquement, nous constituons un hameau», dit l'un d'eux. Il s'agit de Jean Hudon, écrivain et traducteur natif, du reste, de Limoilou.

À l'origine, Les Plateaux étaient essentiellement agricole et biologique. On y faisait du lait puis un fromage qui avait de la tenue. Jamais de produits chimiques n'ont été utilisés pour fertiliser les sols. On fit du pain de farine de blé biologique. On y produisit aussi des vêtements, puis des sculptures, puis des livres.

«Aujourd'hui, on dénombre 13 maisons. Puis un écurie de 22 chevaux et un centre équestre. Et 520 acres de sol à exploiter», déclare Jean Gagné qui, à 19 ans, a été au nombre des fondateurs. Il entretient la forêt tandis qu'il récolte le bois qu'il transporte par cheval. Comme autrefois. À l'origine, l'écohameau comptait une cinquantaine de personnes, y compris les enfants, lesquels sont sur le point de prendre la suite des choses.

Cohabitat

Traduction de l'anglais de cohousing, Cohabitat Québec n'est pas un écovillage virtuel. Il s'agit d'une cellule urbaine de réciprocité en formation qui préconise les liens étroits de bon voisinage, caractéristiques des villages d'autrefois. Puis l'utilisation sensée des ressources naturelles. Arrivés presque à la croisée des chemins, ses membres seraient sur le point d'acquérir, à Québec, leur lotissement.

«Le concept est extraordinaire. La démarche pour le mettre en oeuvre est laborieuse, mais sûre», trouve l'éditeur du magazine écologique Aube, Philippe Laramée.

Enfin, à Saint-Louis-de-Gonzague, en Gaspésie, où on ne trouve plus que quelques familles, un écovillage au coeur d'une écoforêt pourrait bientôt surgir. Bob Eichenberger et Marie-France, sa compagne, - tous deux de Maria - veulent s'y employer. Remettre la forêt telle qu'elle était avant l'arrivée des Européens, tout en rétablissant les écosystèmes endommagés est, entre autres, leur but.

Âgé de 50 ans, ce «jardinier de la forêt» préfère dire merci à la nature que de lui dire: «Donne-m'en plus encore». Des jeunes de Saint-Louis, il aime dire qu'ils ont du coeur et qu'ils sont «toffes comme des clous à ciment». Avec eux, il veut bâtir.

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Renseignements:

archeecologique.org

ecovillagedepaix.org

terravie.org

ecovillage-de-st-simon.org

Greb: 418-544-6714

Plateaux Commun'o'terre: globalvisionary@earthrainbownetwork.com

Cohabitat Québec: cohabitat.ca