C'est ce qu'ont signalé, cette semaine à l'occasion de la conférence annuelle de la SCHL sur les perspectives de l'habitation dans la région de Québec, les économistes et analystes de marché Marie-Élaine Denis et Jean-François Dion.

C'est ce qu'ont signalé, cette semaine à l'occasion de la conférence annuelle de la SCHL sur les perspectives de l'habitation dans la région de Québec, les économistes et analystes de marché Marie-Élaine Denis et Jean-François Dion.

Par comparaison, l'augmentation de 2006 sur 2005 aura été, en principe, de 8 % tandis qu'en 2005, 2004, 2003 et 2002, elle a été de 14, 15, 10 et 9 % respectivement.

«Le nombre de propriétés à vendre devrait augmenter de 14 % cette année, racontent-ils. Ce qui contribuera à détendre le marché et permettra de rééquilibrer progressivement le rapport de force entre acheteurs et vendeurs.»

En tout cas, selon eux, les ventes de logements en copropriété continueront de croître alors que celles des maisons individuelles, jumelées et en rangée fléchiront légèrement.

Ratio

Néanmoins, sur le marché de la revente, les gens se disputent les logements de 150 000 $ et moins. Le nombre de vendeurs par acheteur étant de quatre, le délai moyen de vente est de 45 jours.

Quant aux propriétés de 200 000 $ et plus, les acheteurs sont moins nombreux à les réclamer. En effet, le ratio vendeurs/acheteur est de 11 et le temps de vente, de 90 jours. Le ratio est donc trois fois plus élevé que celui des 150 000 $ et moins, le délai de vente, deux fois plus long.

En 10 ans

Depuis 1997 jusqu'à maintenant, rappelle-t-on, le prix médian des propriétés résidentielles dans l'agglomération urbaine de Québec a crû de 75 %. Dans les secteurs Val-Bélair, Saint-Émile, Loretteville, Vanier et basse-ville de Québec, la valorisation a été de 88 % alors qu'en haute-ville, elle n'a été que de 55 %. Dans le couloir Sillery-Saint-Augustin, le solde est de 63 %.

«Mais c'est de 2002 à 2004 que s'est produit le gros coup de barre puisque le relèvement moyen a été de 40 %», précise Jean-François Dion.

Abordables

Lorsqu'on calcule le quotient du prix médian des propriétés sur le revenu médian des ménages (*), Marie-Élaine Denis constate que Québec est franchement dans la course au pays quant à la facilité théorique d'accéder à la propriété.

«À Québec, le quotient est de 2,8, à Winnipeg 2,4. Dans ces deux, localités, le moins qu'on puisse dire est que les maisons sont abordables. À partir de 3, elles commencent à être inabordables. À 6 et plus, elles le sont carrément», détaille-t-elle.

À Montréal, le quotient est de 3,5, à Toronto de 4,4. À Vancouver, il grimpe à 6,6, New York à 7.9. Enfin, summum de «l'inabordabilité», 9,3 à San Francisco et 11,2 à Los Angeles.

Le neuf en souffrance

Bien que le marché de la revente atterrit lentement aussi bien à Québec que dans l'ensemble de la province, «il fait souffrir la construction neuve» a dit, de son côté, l'économiste régional de la SCHL, Kevin Hughes, lors de la conférence 2007 sur les perspectives de l'habitation.

Au Québec, le nombre de transactions devrait être à peu près identique à l'an passé (70 000) et rétrograder de quelques milliers l'an prochain.

Dans la région de la capitale nationale, on devrait en dénombrer 6900 en 2007 contre 7000 cette année.

Mais à mesure que décroît presque imperceptiblement le nombre de ventes, croît plus vigoureusement celui des propriétés à vendre.

En 2003, le nombre d'inscriptions courantes sur le marché était de 2168. L'an passé, il atteint 3180, cette année 3500. L'an prochain, 4000 probablement.

Le choix des maisons existantes étant plus grand et les prix éventuellement compétitifs, on délaisse donc le neuf. En conséquence, le nombre des mises en chantier devrait diminuer de 11 % (40 800) au Québec, de 14 % (4400) à Québec.

Cependant, la «déflation» quant à la revente et aux mises en chantier n'est pas non plus étrangère à la réduction appréhendée de la formation des nouveaux ménages dans la région.

En 2002, le décompte était de 5000, en 2004 de près de 4500, cette année de 4000. De 2008 à 2011, on devrait en dénombrer 3000 environ.

Enfin, Mme Denis ne serait pas surprise de voir, vers 2018, les papy-boomers (baby-boomers âgés) réclamer en grand nombre des logements adaptés à leur état et de superficies plus grandes. Ce, dans des immeubles qui ressembleront à des établissements hôteliers.

On devrait y proposer plus de services, une «carte» plus complète de soins de santé alors que les papy-boomers voudront déménager sur les lieux lorsqu'ils seront fragiles ou en perte d'autonomie.