Saint-François

Saint-François

En 2000, l'affreux stationnement étagé Pigeon Hole de la rue Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal, est démoli, libérant un emplacement de choix pour un projet immobilier. Trois ans plus tard, l'administration Tremblay échange ce lot contre un terrain de Pierrefonds appartenant au promoteur Hershey Rose, afin de protéger cette plaine inondable. Par la suite, le développement des lieux est confié à une entreprise de l'ouest de l'île, Constructions Quorum, qui lance en octobre 2004 le Saint-François, un complexe résidentiel de 199 copropriétés à deux pas de la basilique Notre-Dame.

Les promoteurs ne craignaient pas les effets d'un ralentissement du marché. «Notre emplacement de choix, sur le plus grand terrain inexploité du quartier, permettra de nous démarquer de la concurrence», avait déclaré le promoteur Peter Cosentini.

La construction devait commencer en 2005 pour une livraison en 2006. Le terrain est toujours vague. Et le bureau des ventes est fermé depuis belle lurette. Qu'arrivera-t-il du terrain? Les promoteurs n'ont pas retourné les appels de La Presse. Selon la Société de développement de Montréal, ce lot est à vendre.

Une architecture banale et des prix exorbitants ne suffisent pas à expliquer cette déconfiture. Les observateurs constatent aussi que le Saint-François ne répondait pas aux besoins du marché. «Pour convaincre les gens d'habiter dans un complexe, il faut leur vendre un mode de vie. Or, ce n'était pas le cas au Saint-François. C'était incolore, inodore et sans saveur», estime Gilles Ouellet, expert en marketing immobilier. Une erreur impardonnable dans le Vieux-Montréal, qui rejoint une clientèle de connaisseurs.

SLEB

Le SLEB, boulevard Saint-Laurent au sud de Sherbrooke, il y a un an. La construction est arrêtée depuis des mois. (Photo Rémi Lemée, archives La Presse)

Le SLEB, c'est l'acronyme de «Saint-Laurent-en-Bas». Ancien restaurateur, le promoteur Luciano Minicucci voulait revitaliser le secteur du boulevard Saint-Laurent au sud de la rue Sherbrooke. Les travaux sont interrompus depuis des mois. La compagnie Minco Division Construction s'est placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (C-36).

Pourquoi cet échec? Une mauvaise gestion serait l'explication la plus plausible. Selon une étude réalisée en janvier dernier par RSM Richter, ce complexe immobilier de 106 unités n'était tout simplement pas viable. Le principal créancier, CIBC, a d'ailleurs revendu sa dette au rabais à Minco. L'Association de la construction du Québec, qui garantit les acomptes des acheteurs, affirme que le SLEB sera relancé prochainement. De nouveaux investisseurs seraient de la partie. Les acheteurs, qui attendent leur appartement depuis des mois, en doutent fortement. Luciano Minicucci n'a pas rappelé La Presse.

Martingal

Les travaux de la première tour du Martingal, boulevard St-Martin, à Laval, ont été interrompus l'hiver dernier. (Photo Armand Trottier, archives La Presse)

Situé dans le centre-ville de Laval, boulevard Saint-Martin, ce chantier était dirigé par une entreprise de Laval appelé Prescon. L'objectif ambitieux était de construire trois tours de 12 étages. Les ventes allaient bon train, sauf que le promoteur n'avait pas la marge de manoeuvre financière pour assumer la hausse des coûts de construction. Résultat: les travaux de la première tour ont été interrompus l'hiver dernier.

Selon le Courrier Laval, Prescon doit 9,1 millions à ses créanciers. Le Groupe Cholette, l'un des plus importants constructeurs de condos dans la région métropolitaine, pourrait relancer le Martingal dans les prochaines semaines. Une quarantaine d'acheteurs devaient aménager dans leur appartement cet été. Ils devront s'armer de patience.