Quant aux mesures financières incitatives pour bâtir plus écolo, elles sont inexistantes pour le moment, sauf quand on améliore l'efficacité énergétique de son logement.

Quant aux mesures financières incitatives pour bâtir plus écolo, elles sont inexistantes pour le moment, sauf quand on améliore l'efficacité énergétique de son logement.

Lorsque l'architecte montréalaise Julia Bourke a fait construire sa maison en ballots de paille au centre-ville de Montréal en 1999, les dérogations qu'on lui a accordées étaient liées autant au respect de l'architecture patrimoniale du quartier, qu'aux aspects écologiques de sa demeure. «La Ville exigeait une façade en pierre et brique, alors que mon type de construction demandait un revêtement de paille», explique-t-elle. D'ailleurs, à l'époque, la Ville avait commandé une étude à l'architecte afin de déterminer les obstacles possibles de la réglementation pour ce type de construction écologique. «Après les fusions et la création de la nouvelle ville, je n'en ai plus entendu parler», se désole Julia Bourke. Elle y suggérait qu'on adapte la réglementation à chaque quartier de la métropole. Trop généraliste, elle ne tenait pas compte des diversités de chaque quartier. La nouvelle réorganisation de la ville en arrondissements pourrait maintenant permettre ces spécificités.

Plusieurs règlements pourraient être modifiés selon l'architecte associé de la firme L'OEUF, Bernard Olivier, pour faciliter des constructions plus écologiques. «On pourrait densifier les quartiers, autoriser les panneaux solaires sur les murs et éliminer le règlement qui impose des espaces de stationnement en ville pour chaque logement construit», souligne-t-il.

Une autre architecte pionnière en matière de construction écolo, Vouli Mamfredis, a pu constater l'ouverture de l'administration municipale et l'appui du maire Gérald Tremblay. «Maintenant, il faudra voir comment cet encouragement se concrétisera en matière d'aide financière, car pour le moment il n'y a aucun incitatif financier, ni subvention», ajoute-t-elle. Plusieurs intervenants dans le domaine n'hésitent pas à dire que la Ville économisera de l'argent grâce à certaines infrastructures écologiques. «On peut économiser dans le traitement de l'eau si on encourage la captation des eaux grises», explique Vouli Manfredis. Par ailleurs, l'aménagement de toits verts allégerait le réseau pluvial, car ce type de toit retient une plus grande quantité d'eau de pluie. «La Ville a un problème d'appréciation des bénéfices économiques d'une maison écologique», estime Julia Bourke.

Helen Fotopulos, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, soutient que la construction écologique est un secteur où l'administration municipale entend concentrer son action. Cependant, aucune mesure financière incitative n'est prévue pour le moment. «La Ville a un rôle à jouer, mais c'est aussi la responsabilité de tout le monde. Pourquoi le budget municipal servirait-il à des promoteurs?» demande-t-elle.

Mesures incitatives énergétiques

Les seules mesures incitatives financières répertoriées concernent l'efficacité énergétique. Dans le cadre de l'Opération 5000 logements, des ententes avec Hydro-Québec ont permis l'attribution de subventions conjointes. De plus, après le retrait du gouvernement fédéral, l'Agence d'efficacité énergétique du Québec annonçait le maintien du programme ÉnerGuide. De son côté, Hydro-Québec offre toujours la subvention ÉnerGuide de 1300 par résidence pour des travaux d'amélioration énergétique. Gaz Métro propose également une aide financière à ses clients pour l'achat de fenêtres et portes coulissantes à haut rendement énergétique Energy Star et d'un système de récupération de la chaleur des eaux de douche, par exemple. Ces programmes sont offerts par le Fonds en efficacité énergétique (FEE).

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Pour en savoir plus:

Fonds en efficacité énergétique: www.fondsee.qc.ca

Hydro-Québec: www.hydroquebec.com