Cette résidence a mérité le Prix émérite du patrimoine 2006 de l'arrondissement d'Outremont décerné par la Ville de Montréal: elle a conservé son aspect d'origine dans son intégralité. De plus, elle figure parmi les cinq finalistes du concours La Presse-Historia de la maison Coup de coeur de l'année dont le gagnant sera connu le 3 novembre.

Cette résidence a mérité le Prix émérite du patrimoine 2006 de l'arrondissement d'Outremont décerné par la Ville de Montréal: elle a conservé son aspect d'origine dans son intégralité. De plus, elle figure parmi les cinq finalistes du concours La Presse-Historia de la maison Coup de coeur de l'année dont le gagnant sera connu le 3 novembre.

Le style néo-Tudor s'inspire du genre édouardien d'influence gothico-renaissance anglaise qui a eu ses heures de gloire de 1895 à 1940. Elle se caractérise par des fenêtres en baie, des fenêtres arquées ou des fenêtres en caisson (en rectangle allongé comme on en retrouve à la résidence C.-E. Grenier), des pignons en gradins ou à pinacle, des hautes cheminées et l'utilisation de la brique rouge à profusion.

«Mon père avait acquis le terrain de la famille Beaubien au coût de 45 cents le pied carré pendant la Seconde Guerre (les Beaubien étaient les deuxièmes plus grands propriétaires fonciers d'Outremont à la fin du XIXe siècle). Il avait des amis d'origine écossaise qui ont dû l'inspirer lorsqu'il a fait construire la maison par l'architecte Gauthier dans le style néo-Tudor», raconte son fils Camille Grenier, qui habite le manoir d'une douzaine de pièces depuis quelque temps.

D'après le service du patrimoine de la Ville de Montréal, les proportions sur quatre niveaux sont harmonieuses, l'ordonnance est rigoureuse. La composition profite judicieusement de la dénivellation pour dissimuler le garage qui supporte une terrasse à l'arrière.

Sur la façade, on remarque la porte de bois percée d'un judas insérée dans un porche dont la partie supérieure est de forme triangulaire. Les ouvertures sont limitées et se divisent par une série de quatre petites fenêtres placées côte à côte au rez-de-chaussée et au premier étage, sauf au deuxième où l'on en compte que trois. Les fenêtres plombées et les portes sont cintrées en pierre de taille. Dans le corps central du bâtiment, une lucarne en croupe a été insérée au deuxième étage. Les hautes cheminées qui attirent l'attention ont des souches placées à 45 degrés par rapport à la trame du design de la maison.

À l'arrière, on remarque la terrasse au-dessus du garage et un petit balcon élégant en fer forgé au niveau du 1er étage.

Autre particularité, le toit est en cuivre ce qui est plutôt rare dans les résidences prestigieuses de l'île de Montréal, ce matériau étant surtout utilisé pour le toit des églises et les institutions publiques.

De magnifiques érables à sucre, dont l'âge est antérieur à la construction de la maison, enjolivent le parterre à l'avant.

M. Grenier note que le volume du bâtiment serait mieux équilibré si on avait érigé à l'est de la résidence une serre comme on en retrouvait dans les maisons prestigieuses de ce genre architectural. Il est possible que cette serre ait été envisagée à l'origine, mais qu'elle soit demeurée à l'état de projet.

La décoration intérieure se caractérise par les lambris en chêne blanc qui parent les murs de la salle à dîner et le salon. Au plafond sont insérées des appliques en bois en forme de losange fabriquées par la maison Randal qui avait autrefois pignon sur rue, à l'angle du boulevard Saint-Joseph et de l'avenue de l'Hôtel-de-Ville. On doit à cette entreprise la décoration de l'hôtel Royal York de Toronto. Autre particularité, un foyer en pierre d'Indiana gris blanc et un chapiteau en bois sculpté représentant un motif floral.

Aucune modification n'a été effectuée à la résidence depuis sa construction, de sorte qu'elle a conservé son aspect d'origine.