C'est ce que constate Sylvain Charette, de Dessins Drummond, la plus importance entreprise de plans de maisons au Québec. Au cours des dernières années, malgré le réchauffement de la planète et les crises énergétiques, ce designer architectural n'a pas perçu de changement de mentalité chez les consommateurs. «L'environnement n'est pas une priorité. Les clients préfèrent consacrer leur argent à l'achat d'un bain à remous ou à quelque chose de visible plutôt qu'isoler davantage leur maison ou aménager un toit vert», remarque-t-il.

C'est ce que constate Sylvain Charette, de Dessins Drummond, la plus importance entreprise de plans de maisons au Québec. Au cours des dernières années, malgré le réchauffement de la planète et les crises énergétiques, ce designer architectural n'a pas perçu de changement de mentalité chez les consommateurs. «L'environnement n'est pas une priorité. Les clients préfèrent consacrer leur argent à l'achat d'un bain à remous ou à quelque chose de visible plutôt qu'isoler davantage leur maison ou aménager un toit vert», remarque-t-il.

Même son de cloche de la part de Dany Bonneville, des Industries Bonneville, une entreprise qui fabrique 700 maisons par année. «Les clients s'intéressent principalement au confort. Si un système de chauffage plus écologique leur fait économiser de l'argent, ils l'adopteront. Sinon, ils ne le prendront pas», dit-il. Ce qu'on remarque, c'est que les caractéristiques vertes des maisons attirent la curiosité, mais les gens ne souhaitent pas encore les installer dans leur maison. Par exemple, la Poitras Casa, une maison conçue par le designer Jean-Claude Poitras pour les Industries Bonneville, possède un toit vert. Les visiteurs posent beaucoup de questions, mais ça ne va pas plus loin. Ça paraît encore impensable d'installer une toiture verte sur sa maison.

Quoi qu'il en soit, M. Charette a décidé de modifier ses devis pour inclure des matériaux plus sains. Il en profite également pour sensibiliser ses clients sur les questions environnementales. Par contre, les clients se butent souvent à des entrepreneurs bornés qui ne veulent pas changer leurs habitudes de construction. «De plus, les municipalités tardent à s'adapter à cette nouvelle réalité. Par exemple, on interdit les toits plats dans la plupart des municipalités. Donc, impossible d'aménager un toit vert», déplore M. Charette. La difficulté d'harmoniser les maisons vertes, qui exigent une conception différente, complique les choses en milieu urbain, ajoute le designer architectural Mario Adornetto. Un manoir style Louis XIV à côté d'une maison en ballots de paille, ça ne marche pas. «On devrait prévoir des quartiers où l'on ne construirait que des maisons écologiques», pense-t-il. Pourtant, personne ne semble y penser chez nos édiles municipaux.

Pour le moment, seuls les bureaux d'architectes spécialisés et quelques promoteurs montréalais sentent un changement d'attitude chez les consommateurs. «C'est comme les voitures hybrides, tout le monde est pour, mais seule une minorité de gens acceptent de payer plus cher pour s'en procurer une», conclut M. Charette.