Nadyne Deschênes est spécialisée dans la fabrication de décors pour les entreprises culturelles. Avant même d'avoir obtenu un diplôme d'études professionnelles en technique scénique en 1994, elle avait déjà acquis une expérience dans ce domaine à titre d'assistante à la mise en scène et à la régie à Sept-Îles, la ville où elle a grandi.

Nadyne Deschênes est spécialisée dans la fabrication de décors pour les entreprises culturelles. Avant même d'avoir obtenu un diplôme d'études professionnelles en technique scénique en 1994, elle avait déjà acquis une expérience dans ce domaine à titre d'assistante à la mise en scène et à la régie à Sept-Îles, la ville où elle a grandi.

Plus tard, elle sera tantôt menuisière pour un atelier de décor, directrice technique pour différents théâtres comme le Théâtre Longue Vue et le Théâtre de Quat'Sous, de Montréal. Depuis, elle s'occupe de la production de décors de théâtre pour le Théâtre d'Aujourd'hui, le Quat'Sous, le Théâtre Denise-Pelletier et monte présentement les décors pour une production de Marc Drouin à l'opéra, intitulée Muguette nucléaire.

Jean-François Lachance a commencé à «goûter» à la menuiserie dès l'âge de 15 ans. Natif de l'Île d'Orléans, il aime dire que ce n'est pas les maisons de bois qui manquent dans cette région et que les enfants grandissent pratiquement avec un marteau dans les mains. Aussi s'est-il passionné tôt pour le métier de menuisier-charpentier, d'abord en travaillant pour un entrepreneur sur la Côte de Beaupré et ensuite durant ses vacances d'été alors qu'il était aux études.

Malgré des études en sciences humaines au cégep et l'obtention d'un bac en sociologie de l'UQAM en 1997, la menuiserie ne l'a jamais quitté. Il prendra le temps de parfaire ses habiletés en travaillant à l'Atelier d'ébénisterie Tieko Design et par la suite pour l'ébéniste Jacques Graveline de Granby, qui a été en quelque sorte son mentor dans ce métier spécialisé.

Après avoir travaillé quelques années comme menuisier de décor, chargé de projet en menuiserie, il ouvre en 2000 son propre atelier où il se spécialisera en menuiserie décorative traditionnelle, effectuant des travaux en sous-traitance pour l'entreprise La Belle Corniche.

Les deux artisans se sont côtoyés sur des projets communs relatifs aux décors de scène, Nadyne et Jean-François décident en 2002 d'unir leurs compétences dans une entreprise vouée principalement à la menuiserie/ébénisterie traditionnelle et à la production de décors de scène qui prendra le nom d'Atelier l'Établi. Lancée modestement, l'entreprise connaît depuis ce temps un tel succès qu'il leur a fallu se loger dans des locaux plus vastes, au 1990 rue Dandurand. Selon les saisons, l'atelier emploie de sept à 10 travailleurs à temps plein.

Les deux associés qualifient leur entreprise «d'atelier des entrepreneurs» puisqu'ils reçoivent leur contrat des entreprises en rénovation et en restauration de bâtiments ou encore des compagnies théâtrales. Qu'il s'agisse de portes et fenêtres traditionnelles en bois, de lucarnes, balcons, rambardes, rosaces, consoles architecturales, moulures de toutes sortes, ils sont en mesure de reproduire ces éléments usés par le temps et qui donnent du charme et de la personnalité aux vieilles maisons patrimoniales. «Parfois, il faut faire preuve de créativité en recréant des pièces décoratives disparues, car de nombreux métiers anciens sont tombés dans l'oubli. C'est particulièrement vrai pour les maisons patrimoniales de styles victorien, néoclassique et Queen-Anne», souligne Jean-François.

En remettant le Prix de l'artisan de l'année, la Ville a reconnu la contribution de la jeune entreprise à l'essor de la culture montréalaise oeuvrant à la préservation et à la mise en valeur du patrimoine architectural de Montréal.