Avant que ne débute la diffusion des émissions, le printemps dernier, des photos extérieures de la maison sont apparues sur le Web. Dans les forums de discussion, la critique était unanime et virulente: les internautes détestaient la toiture métallique, de même que les panneaux de verre et la végétation sur le toit. Tous trouvaient la maison laide, se rappelle Marie-France Bélec, stagiaire en architecture, qui a guidé la famille des Bleus tout au long de l'aventure et leur a suggéré diverses façons de rendre leur maison plus écologique.

Avant que ne débute la diffusion des émissions, le printemps dernier, des photos extérieures de la maison sont apparues sur le Web. Dans les forums de discussion, la critique était unanime et virulente: les internautes détestaient la toiture métallique, de même que les panneaux de verre et la végétation sur le toit. Tous trouvaient la maison laide, se rappelle Marie-France Bélec, stagiaire en architecture, qui a guidé la famille des Bleus tout au long de l'aventure et leur a suggéré diverses façons de rendre leur maison plus écologique.

«J'en pleurais, se rappelle-t-elle. Et je me suis excusée auprès de Julie et de Sébastien. Après tout, leur maison était en jeu! Mais ils sont demeurés confiants, m'assurant qu'ils adoraient leur maison. Puis au fil des semaines, le vent a tourné. Nous avons même remporté l'étape de la finition extérieure! Quand ils ont compris pourquoi certaines décisions avaient été prises, les téléspectateurs les ont appréciées.»

Voulant que son projet soit original, l'équipe des Bleus était prête à prendre des risques. La perspective de payer moins cher de chauffage lui plaisait aussi beaucoup.

Un million de télespectateurs a ainsi vu son système de récupération de la chaleur des eaux grises, provenant de la douche et du lave-vaisselle. Le Power Pipe a soulevé beaucoup d'intérêt dans les forums de discussion, a remarqué Marie-France Bélec. La toiture végétale, ainsi que le système de chauffage solaire, sur le côté sud de la toiture, ont aussi capté l'attention.

«C'était compliqué d'installer des panneaux de verre à quelques pouces du revêtement du toit pour préchauffer l'air avant qu'il n'entre dans la maison, convient Marie-France Bélec. Un échangeur d'air avec récupérateur de chaleur aurait rempli la même fonction. Mais nous voulions avoir un impact visuel. Mission accomplie!»

Si la stagiaire en architecture a accepté de participer une troisième fois à la série, c'était pour partager sa passion pour l'environnement. Et les Bleus ont embarqué.

Économie durable

Leurs gestes, plus ou moins simples, auront un impact sur leur consommation d'eau et d'énergie, la qualité de l'air, et la quantité de déchets dont ils disposeront.

Des exemples? Le revêtement de bardeau d'asphalte a été remplacé par une toiture métallique (recyclable et plus durable); des toilettes à double chasse 3L-6L ont été installées; des produits sans formaldéhydes ont été privilégiés (adhésif, panneaux de particules de MDF, et isolant en matelas); un bac a été mis au pied d'une gouttière pour récupérer l'eau de pluie (elle servira à arroser les fleurs); des feuillus ont été plantés devant les grandes fenêtres face au sud (pour faire de l'ombre l'été et faire entrer le soleil l'hiver); un composteur a été installé. Les services d'une compagnie de conteneur qui trie et recycle les déchets ont aussi été retenus.

Enfin, les recommandations du programme Mieux consommer d'Hydro-Québec ont été scrupuleusement appliquées, en se procurant, notamment, des appareils homologués EnergyStar, des ampoules fluo compact, des robinets et des pommeaux de douches économiseurs d'eau, de même que des thermostats électroniques programmables.

Marie-France Bélec a deux regrets: dans l'aire de stationnement, elle aurait voulu installer des dalles entre lesquelles l'herbe peut pousser. Ce type de revêtement, contrairement à l'asphalte, permet à l'eau de pénétrer dans la terre et désengorge les réseaux d'aqueducs municipaux. Mais ce ne fut pas possible. Elle n'a pas réussi non plus à mettre la main sur de la peinture de marque Ecosource, de Sico.

La saison prochaine, Daniel Harvey, le producteur de la série télévisée, veut poursuivre dans la même direction, même si ce n'est pas vraiment son mandat. «Nous traitons avant tout de rénovation et nous permettons à deux familles d'accéder à la propriété, explique-t-il. Nous essayons de divertir notre auditoire, tout en l'éduquant. Si nous pouvons traiter d'environnement, nous le faisons. Cette année, l'équipe des Bleus y était très ouverte. Et le public a démontré beaucoup d'intérêt. Nous pourrions aller encore plus loin, l'an prochain.»