Tous les éléments y étaient réunis pour tenir les téléspectateurs en haleine: quelques écolos sympathiques devaient surmonter des difficultés lors de la construction ou la rénovation d'une maison à l'aide de matériaux récupérés, à l'intérieur d'un horaire impossible, avec un budget très très restreint. Un scénario pas du tout réaliste, qui servait surtout de prétexte pour parler d'environnement, admet Marc St-Onge, concepteur et producteur des émissions.

Tous les éléments y étaient réunis pour tenir les téléspectateurs en haleine: quelques écolos sympathiques devaient surmonter des difficultés lors de la construction ou la rénovation d'une maison à l'aide de matériaux récupérés, à l'intérieur d'un horaire impossible, avec un budget très très restreint. Un scénario pas du tout réaliste, qui servait surtout de prétexte pour parler d'environnement, admet Marc St-Onge, concepteur et producteur des émissions.

«Nous voulons mettre en lumière des solutions alternatives à la surconsommation, explique-t-il. Et nous avons trouvé une façon intéressante de promouvoir la récupération. Nous désirons montrer qu'il y a d'autres façons de se comporter. De petits gestes concrets peuvent faire une différence.»

La série Les Citadins du rebut global, diffusée l'hiver dernier, s'attaquait aux enjeux environnementaux propres aux grandes villes. La maison délabrée, qui a été rénovée avec beaucoup d'ingéniosité à l'aide de matériaux récupérés ou recyclés, pourrait être achetée par la ville de Montréal. Elle pourrait être par la suite accessible au public.

«Le concept est accrocheur, dit Marc St-Onge. Mais des gens ne pourraient pas faire, tout seuls, ce qui a été accompli en un si court laps de temps, avec le même budget.»

Une équipe de recherche épaulait les cinq participants et les aidait dans leur quête de matériaux, explique l'un des citadins, Jean-Pierre Lavoie, qui est un mordu de la récupération. «On n'a pas payé un sou pour la location d'outils ni pour les services du plombier, de l'électricien et de nombreux autres spécialistes. La fondation, la toiture, l'isolation, tout, en fait, a dû être refait, mais cela ne paraît pas dans notre budget. Si on calcule tout, c'est vraiment un projet de rénovation de plus de 200 000$.»

Plusieurs propriétaires lui ont demandé, depuis la fin de la série, de rénover leur maison avec un budget de 15 000$. «Beaucoup ont mal compris le message, déplore-t-il. L'important n'est pas de faire des miracles avec un petit budget, mais de faire des miracles en travaillant fort avec des matériaux que l'on a dans notre cour. Il faut changer nos habitudes et être créatif. Ne pas automatiquement acheter tout neuf.»

La série télévisée était avant tout un show, rappelle-t-il. «La maison est un décor, jusqu'à un certain point. Elle est relativement habitable. Mais il faudrait y travailler pendant trois autres semaines intensives pour pouvoir y vivre.»