Le promoteur de Gillette Lofts - le nom du projet -, Noam Schnitzer, connaît bien le Quartier international. Il y vit depuis 1999 dans le complexe Unity, situé un coin de rue plus loin. «C'est un quartier hyper-excitant, proche de tout, mais également très tranquille. Le potentiel de développement est énorme», dit-il.

Le promoteur de Gillette Lofts - le nom du projet -, Noam Schnitzer, connaît bien le Quartier international. Il y vit depuis 1999 dans le complexe Unity, situé un coin de rue plus loin. «C'est un quartier hyper-excitant, proche de tout, mais également très tranquille. Le potentiel de développement est énorme», dit-il.

Ce secteur, en pleine mutation, abrite encore de nombreux bâtiments sous-utilisés qui ne demandent qu'une nouvelle vie. C'est le cas du Gillette Building, rue Saint-Alexandre, que la célèbre compagnie de rasoirs a fait construire au début du 20e siècle pour y installer son siège social canadien et ses entrepôts. À l'époque, Montréal était la métropole canadienne et le secteur, surnommé Papier Hill, en raison de sa forte concentration d'imprimeurs, était stratégiquement situé près du port et du centre-ville.

Ce bâtiment de cinq étages impressionne par sa structure. Les énormes poutres ont été conçues pour supporter cinq étages supplémentaires, si le besoin se faisait sentir. Cette solidité permet aujourd'hui aux promoteurs d'ajouter un étage supplémentaire, entièrement vitré, sur le toit. On y retrouvera les cinq appartements-terrasses avec mezzanine.

Dans la structure existante, on aménagera 50 lofts d'une superficie variant de 600 à 1200 pieds carrés. Dans ce quartier branché, où se côtoient l'ancien et le moderne, on a privilégié une décoration minimaliste pour la cuisine, la salle de bains et les espaces communs. Les appartements se vendent de 174 000$ à 400 000$, pour un prix moyen de 285$ le pied carré.

Le principal atout du projet, ce sont ses vues sur la basilique Saint-Patrick, la plus vieille église catholique d'expression anglaise de Montréal. Cependant, un bâtiment de brique en piteux état bloque toute possibilité de vue à l'arrière du bâtiment. Ces unités seront difficiles à vendre, admet M. Schnitzer. Pas de solution facile à ce problème, car la vieille bâtisse de brique datant du 19e siècle ne peut être démolie, la Ville y tient.

Ce projet devait obtenir l'aval des autorités de la Ville de Montréal. Les promoteurs et son architecte, Karl Fischer, ont donc fait des efforts pour préserver le caractère de l'immeuble. On redonnera entre autres à la façade son apparence d'origine et on réinstallera des fenêtres de style industriel. Le Comité consultatif d'urbanisme oblige également les promoteurs à préserver l'immense tour d'eau sur le toit, vestige d'une époque révolue. Il s'agit de la dernière tour d'eau dans le centre-ville de Montréal.

Marché saturé

Par les temps qui courent, n'est-il pas risquer de lancer un nouveau projet dans le centre-ville? Le nombre de logements complétés et vacants atteint maintenant des proportions alarmantes. Qui plus est, dans le secteur résidentiel, le Quartier international n'est pas synonyme de succès. Le Mosaïque Southam, voisin des lofts Gillette, a été un échec. Quant au projet le Riopelle, à un jet de pierre plus loin, la tour n'a toujours pas levé de terre, près de trois ans après le début des ventes.

Des échecs qui n'effraient guère Noam Schnitzer et ses partenaires israéliens. «Les projets antérieurs étaient inadaptés au marché : trop gros et trop chers. Les Montréalais recherchent plutôt des petits projets, qui offrent des atmosphères style hôtel-boutique. C'est ainsi qu'on va se démarquer», croit-il. Les travaux de conversion doivent commencer cet automne, pour une livraison des appartements entre juin et septembre 2007.

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Sur Internet: www.gillettelofts.com