Surtout sur la côte ouest des États-Unis, mais aussi à New York, la «mise en scène» et décoration des maisons à vendre (home staging) est devenue très en vogue, avec la location, de plus en plus fréquente, de tableaux d'artistes. Ils sont là pour embellir les lieux, mais ne sont pas des cadeaux.

Surtout sur la côte ouest des États-Unis, mais aussi à New York, la «mise en scène» et décoration des maisons à vendre (home staging) est devenue très en vogue, avec la location, de plus en plus fréquente, de tableaux d'artistes. Ils sont là pour embellir les lieux, mais ne sont pas des cadeaux.

Et ça marche, assure Jan Sewell, agent immobilier à Seattle et spécialiste de la décoration de maisons à vendre. «Combien de fois une maison restait sur le marché invendue et une fois que nous l'avions redécorée, nous recevions de multiples offres d'achat», explique-t-elle à l'AFP.

Cette amatrice d'art travaille notamment avec la galerie de vente et de location de tableaux du Seattle Museum of Art. La galerie fait 20 % de son million de dollars de chiffre d'affaires en louant aux agents immobiliers la production d'artistes contemporains locaux, a indiqué une de ses responsables, Jodi Bento.

Selon Jan Sewell, qui a en location une centaine d'oeuvres d'art actuellement en circulation sur les murs des maisons à vendre, la peinture d'un artiste va agir «au niveau subliminal et inconscient» et aider l'acheteur «à tomber amoureux de la maison».

«Les gens pensent qu'on doit être rationnel lorqu'on achète une maison, mais on ne l'est jamais», plaisante-t-elle.

Même constatation pour Angela Di Bello, directrice de l'Agora Gallery à New York qui loue des tableaux aux agents immobiliers.

«Lorsque vous entrez dans une pièce où il y a de l'art, l'espace se personnalise. Cela instille une sorte de passion et d'excitation dans l'esprit du visiteur», assure-t-elle.

Cela aide «à faire en sorte que les gens se sentent bien», affirme-t-elle. «Et lorsqu'ils se sentent bien, les gens disent oui. Quand ce n'est pas le cas, ils deviennent négatifs et disent non».

Il faut toutefois «trouver un équilibre et garder à l'esprit que le but principal est de vendre la maison», rappelle Jan Sewell. «On doit éviter que l'acheteur potentiel ne tombe trop sous le charme de l'oeuvre», car il arrive, ce n'est pas si rare, que le visiteur reparte avec la peinture plutôt que la maison.

La plupart du temps, les agents immobiliers-scénographes choisissent ainsi de l'art abstrait contemporain, pour un prix équivalent environ à 3 % du coût total de l'oeuvre pour l'avoir à disposition pendant trois mois.

Il est rare que le prix du tableau dépasse 20 000 $. Le prix de location s'échelonne ainsi entre 50 et 600 $ et si cela se fait notamment pour les logements haut de gamme, l'idée «s'inflitre de plus en plus aussi dans le bas de l'échelle», assure la directrice de la galerie new-yorkaise.

La galerie Larsen à Scottsdale, dans la banlieue de Phoenix (Arizona), loue parfois des paysages traditionnels. «Le style d'oeuvres est vraiment dicté par le mobilier, l'architecture de la maison. Nous les aidons à donner à leur logement une apparence du tonnerre», résume Scott Larsen, propriétaire de la galerie qui loue parfois des gravures de Dali.

Innover pour survivre

Avec le ralentissement du marché de l'immobilier, «les agents se décarcassent pour innover», conclut Gopal Ahluwalia, auteur d'une étude pour l'association professionnelle National Association of Home Builders, qui montre que les promoteurs font feu de toutes les promotions pour vendre plus vite. Certains offrent des cheminées, du parquet en option, parfois une piscine, un voyage ou une voiture pour les maisons plus chères.

En juillet aux États-Unis, les ventes de logements neufs ont accusé un recul de 4,3 % et de 4,1 % pour les reventes.