Après Novoclimat dont elles se réclament généralement, continue-t-il, ces entreprises viendront soutenir l'autonomie énergétique résidentielle fondée sur cette source d'énergie propre, inépuisable et gratuite. Plus de particuliers s'y intéressent d'ailleurs eu égard à la flambée appréhendée des prix de l'énergie et aux idéaux liés au Protocole de Kyoto.

Après Novoclimat dont elles se réclament généralement, continue-t-il, ces entreprises viendront soutenir l'autonomie énergétique résidentielle fondée sur cette source d'énergie propre, inépuisable et gratuite. Plus de particuliers s'y intéressent d'ailleurs eu égard à la flambée appréhendée des prix de l'énergie et aux idéaux liés au Protocole de Kyoto.

«L'intérêt des Québécois pour la production d'électricité photovoltaïque (solaire) à domicile est toutefois embryonnaire. On ne s'est pas vraiment employé à y réfléchir du fait qu'on a de l'hydroélectricité en abondance et, tout compte fait, à bon prix», constate Pierre Langlois, docteur en physique, vulgarisateur scientifique et auteur d'une suite de deux ouvrages, publiés dernièrement chez Multimondes de Québec, sous le titre Sur la route de l'électricité.

Notre climat, parce que mal perçu, est un autre facteur de désintérêt, d'après Meli Stylianou, directeur du Réseau de recherche sur les bâtiments solaires (RRBS), dont le siège est situé à l'Universié Concordia. L'organisme regroupe les efforts de 24 chercheurs en la matière de 10 universités canadiennes.

«En fait, les gens trouvent que, dans un pays aussi froid que le nôtre, l'idée d'exploiter le soleil comme source d'énergie est une aberration», déplore-t-il.

Pourtant, on le fait intensivement en Allemagne, pays moins exposé au soleil que le Québec qui a, en plus, l'avantage du froid qui exacerbe la capacité des cellules photovoltaïques de capter le rayonnement qui produit l'électricité. Ce qui, au fait, n'a rien à voir avec la chaleur.

«Au Japon, le toit solaire est commun», rappellent MM. Langlois et Stylianou. Là-bas, il procède de l'identité même des maisons. Pour leur part, les États-Unis ont mis sur pied un programme subventionné visant la mise en place de un million de toitures solaires résidentielles d'ici 2010.

Panneaux à chambre

Au Canada, la technologie solaire est arrivée «à maturité», poursuit le porte-parole du RRBS. Reste maintenant à convaincre le public, puis à favoriser davantage le transfert de la production héliotechnique sur le marché du détail, tout en mettant l'accent sur la recherche technologique.

Dans cette optique, des panneaux photovoltaïques de toit avec chambre d'air en sous-surface ont été imaginés et fabriqués à très petite échelle. Le directeur scientifique du Réseau, le professeur Andreas Athienitis, en fait actuellement l'essai sur sa propre résidence. Les cellules photovoltaïques génèrent l'électricité tandis que la chaleur solaire chauffe l'air de la chambre qui chauffe l'eau domestique. Ces panneaux à chambre d'air, insiste M. Stylianou, ne sont pas encore prêts pour la vente au détail.

Le RRBB, fondé le printemps dernier avec le support financier du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, dont Maxime Bernier est le ministre responsable, a tenu, fin août à Concordia, une conférence sur les bâtiments solaires.

Plus de 200 spécialistes des Amériques, d'Europe et d'Afrique y ont assisté. Le public, lui, a pu rencontrer, pendant quelques heures, des producteurs et des distributeurs d'équipements solaires, poser leurs questions et voir de plus près leurs produits. «L'événement a été un succès», déclare le directeur du Réseau.

Alouette

Par ailleurs, M. Linteau ne connaît pas de constructeurs d'habitations au Québec qui aient encore pris le virage solaire.

«Sinon, les Maisons Alouette de Sainte-Anne-de-la-Rochelle, en Estrie», croit-il.

En effet, l'entreprise familiale usine des maisons depuis 1971. Son credo: l'efficacité énergétique, aussi bien active que passive. Il y a 25 ans, elle s'est brièvement engagée dans le créneau solaire. Sans succès cependant, faute de marché.

À présent, elle est au nombre des partenaires du RRBS parmi lesquels figurent aussi la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) et Hydro-Québec.

Début 2006, Maisons Alouette participe à une mission exploratoire au Japon où, en 2004, on a produit près de 160 000 maisons usinées (14 % du total des «mises en chantier») de haut standard dont plusieurs étaient pourvues de systèmes photovoltaïques.

«Quant à l'ossature et l'enveloppe, nos maisons gagnent en comparaison avec le Japon», se félicite le pdg d'Alouette, Bradley Bernèche. Elles sont donc idéales pour l'arrimage du solaire, pense-t-il.

Maison saine

Il y a quelques mois, Alouette répondait à une invitation faite par la SCHL aux constructeurs canadiens en vue de la conception et la mise en oeuvre de résidences saines à «consommation énergétique nette zéro» et à prix abordable.

Car il est dans les préoccupations actuelles de la SCHL que les maisons de demain soient le plus possible autosuffisantes en matière d'énergie pour peu que celle-ci soit renouvelable (solaire, vent, géothermie ou leur conjugaison) et qu'elle soit chevillée à des bâtiments durables, sains et bien isolés.

«Cela afin que l'environnement soit propre et les villes plus saines pour les générations à venir», déclare la présidente de la SCHL, Karen Kinsley.

Alouette a été au nombre des 20 entreprises retenues. «Notre maison, qui sera bientôt élevée à Eastman, comprendra des capteurs photovoltaïques, c'est certain. Pour attacher les ficelles finales de la conception, le Réseau nous prêtera main-forte», dit M. Bernèche.

Par la suite, l'entreprise compte mettre sa maison écoénergétique en marché. «Nous pourrions en élever une pareille dans notre parc de maisons de démonstration, toutes aménagées et décorées d'ailleurs, en bordure de l'autoroute 10, reliant Sherbrooke à Montréal», espère-t-il.