«Du soleil, il y en a beaucoup, de la Saint-Jean à la fin août. Mais après, c'est le vent pour faire tomber les feuilles, soulever les tempêtes et faire fondre la neige qui prend la suite», constate Bernard Bélisle, concepteur et producteur artisan des éoliennes Électrovent de Sainte-Foy.

«Du soleil, il y en a beaucoup, de la Saint-Jean à la fin août. Mais après, c'est le vent pour faire tomber les feuilles, soulever les tempêtes et faire fondre la neige qui prend la suite», constate Bernard Bélisle, concepteur et producteur artisan des éoliennes Électrovent de Sainte-Foy.

En forêt, le couple «éolienne et capteurs solaires ou photovoltaïques», d'une force électromotrice de 12 volts, est idéal pour se donner les quantités d'énergie suffisantes pour faire marcher à longueur d'année des ampoules halogènes du même voltage, fluorescentes torsadées ou DEL, une pompe à eau, un appareil radio, une petite télé et un ordinateur.

Au chalet, combiné à un appareil de chauffage au bois et à une cuisinière au propane, c'est l'autonomie parfaite.

«Les technologies liées à l'emploi du soleil et du vent comme source d'énergie existent bel et bien et commencent à se répandre», déclare Vincent Bergeron, étudiant post gradué en imagerie numérique au département de génie électrique et de génie informatique de l'Université Laval. Le Soleil l'a rencontré, cette semaine, au Pavillon des sciences d'Expo Québec.

Les équipements afférents sont maintenant accessibles sur le marché de détail. Et à prix abordables, tout compte fait. «Nous voulons expliquer comment ils fonctionnent, dire quelles sont leurs capacités et leurs limites», continue-t-il.

Bien sûr, il faut plusieurs années pour en amortir la dépense. Mais elle relève d'un choix de consommation, tandis qu'une petite centrale est un vecteur de confort. On peut l'installer soi-même, dit-on, si on a la dextérité et le savoir-faire. Mais le concours d'un maître électricien est mieux encore.

Force éolienne

Quant à elles, les pales de l'éolienne - toujours posée au sommet d'une tour, jamais sur le toit du chalet, insiste M. Bélisle - captent l'énergie du vent, la communique à un alternateur «intelligent» et l'entrepose dans des batteries dites à décharge profonde à hauteur de 250 watts.

Le capteur photovoltaïque fait de même. Mais avec une capacité moindre (75 watts) alors que sa vitesse de charge, comparé à l'éolienne, est huit fois inférieure.

Pour que le capteur fonctionne, il faut du soleil et une bonne durée d'ensoleillement. Le passage du moindre nuage fait fléchir un moment l'aiguille d'indication de chargement. La nuit, cette dernière est couchée. Plus rien.

Pendant que le capteur photovoltaïque est assoupi, l'éolienne prend le relais. Pourvu qu'il vente. Vous dormez, elle travaille. «Heureusement, dans l'hémisphère nord, nous sommes gâtés par le vent», juge M. Bélisle.

Avantageux

Bien qu'on puisse monter sa petite centrale au moyen d'un capteur photovoltaïque (monocristallin, de préférence) ou d'une éolienne seulement - le prix des deux serait à peu près identique (1000 $) - , leur jumelage est plus avantageux puisque donnant généralement lieu à un approvisionnement permanent en électricité.

«Le système, lui, ne fait pas la différence», constate Vincent Bergeron. Si le solaire ne marche pas, l'éolienne «embarque».

Énergie sous contrôle

Lorsque les batteries sont tout à fait chargées, un régulateur met la charge en arrêt. Leur capacité peut atteindre 125 ampères. Mais leur débit de décharge est lent. De la sorte, s'il n'y a ni soleil ni vent, on peut être autonome plusieurs jours, sinon davantage. C'est selon la consommation.

Par ailleurs, plus on a de batteries, plus l'autonomie est longue alors que la durée de vie utile de chacune sera accrue. Car le cycle de charges et de décharges sera plus longtemps réparti.

Il faut se garder, soutient Vincent Bergeron, d'employer des batteries d'automobile. Car elles sont conçues pour un appel d'énergie énorme (au démarrage par temps froid, par exemple) alors qu'elles sont vitement rechargées par l'alternateur.

Vous pouvez bien vous préparer du café avec une cafetière 12 volts à même votre petite centrale. «Mais, comme elle comprend un élément, elle va délester radicament la réserve», raconte un adepte de ces énergies douces rencontré par Le Soleil au «chalet» tenu par les étudiants de sciences et génie de l'Université Laval.

Par contre, explique M. Bergeron, pour des besoins plus précis tels l'approvisionnement en énergie d'un réfrigérateur et d'un appareil de télévision régulier, un ondulateur/convertisseur «110 volts» sera requis. Outre un petit tableau à fusibles ou disjoncteurs.

Mais ce petit poste de transformation provoquera une perte de 10 % à 15 % d'énergie. Il faudra donc que les batteries puissent y suppléer.

Prix d'une batterie à décharge profonde : de 125 $ à 200 $.

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Renseignements: electrovent.com