«Je suis assez réaliste pour vous dire que, sans une diversification des sources de revenus, sans pouvoir qui viendra directement du gouvernement du Québec pour nous donner accès à de nouvelles sources de revenu, ce sera difficile aujourd'hui d'écarter une possible augmentation de taxes», a-t-il déclaré à La Presse lundi.

«Je suis assez réaliste pour vous dire que, sans une diversification des sources de revenus, sans pouvoir qui viendra directement du gouvernement du Québec pour nous donner accès à de nouvelles sources de revenu, ce sera difficile aujourd'hui d'écarter une possible augmentation de taxes», a-t-il déclaré à La Presse lundi.

Ce trou, qui représente un dixième du budget, serait causé par une hausse des dépenses salariales, une diminution des revenus provenant de l'impôt foncier et les coûts galopants de l'énergie.

À l'inverse, la Ville de Montréal ne dispose pas d'une marge de manoeuvre suffisante en matière de taxation, compte tenu de ses responsabilités de métropole, soutient le président.

Pour remédier au problème, celui-ci demande notamment au gouvernement du Québec d'imiter l'Ontario, où un projet de loi a été déposé pour donner à la Ville de Toronto des pouvoirs élargis en matière de taxation.

«On doit assumer des responsabilités toujours grandissantes, dit-il. Ce sont les responsabilités d'une métropole. Mais le problème est qu'on est traité sur le plan fiscal comme n'importe quelle autre municipalité au Québec.»

Pourtant, il y a à peine deux semaines, son administration applaudissait le nouveau pacte fiscal conclu avec le gouvernement Charest. Or, ce pacte n'apportera des retombées économiques substantielles qu'en 2011, insiste M. Zampino. Pour 2007, ce n'est que 4 millions de plus qu'il déverse dans les coffres de la Ville.

Pour boucler son budget, Montéal devra donc réduire certaines dépenses, au risque de reporter la mise en oeuvre de certaines promesses électorales. Frank Zampino qualifie d'«intouchables» le programme de propreté et la réfection des routes et celle des égouts et du réseau de distribution d'eau.

«Le reste est sur la table, précise-t-il. Quand on parle des mesures que l'on va prendre pour équilibrer notre budget, aucun scénario n'est écarté. Est-ce que ça veut dire que certains autres engagements électoraux pourront être reportés? La réponse est oui.»

Le politicien évoque aussi des économies d'échelle, réalisées à partir de la fusion d'organismes, par exemple. Celle de la Société de développement de Montréal et de la Société d'habitation de Montréal est déjà à l'étude. L'élimination de certains services serait aussi envisagée, de même que la réduction des dépenses des arrondissements. Même la privatisation de services n'est pas écartée, dit-il.

À Vision Montréal, on n'est pas surpris de la nouvelle. «Ce n'est pas la première fois que l'on dénonce que l'administration Tremblay dépense sans compter», a fait savoir la porte-parole, Suzanne Gagnon.

Le budget 2007 sera présenté l'automne prochain, mais le comité exécutif planche actuellement sur le cadre financier en vue de sa préparation. M. Zampino prévoit recevoir une réponse de Québec d'ici à quelques semaines, concernant ses doléances.