Chez F. Dufresne, détaillant de mazout de Québec, le prix du combustible à 74,9 ¢ est jugé «assez élevé» par son président, Pierre Dufresne. Selon la Régie de l'énergie, le prix moyen au Québec, pour juillet, se situait à 71,28 ¢ le litre.

Chez F. Dufresne, détaillant de mazout de Québec, le prix du combustible à 74,9 ¢ est jugé «assez élevé» par son président, Pierre Dufresne. Selon la Régie de l'énergie, le prix moyen au Québec, pour juillet, se situait à 71,28 ¢ le litre.

Rien ne garantit que le mazout ne subira pas la même envolée que l'essence. «Notre prix est influencé par le prix de raffinage, pas par le brut. Il y a un délai entre les deux. Mais c'est sûr que la tendance de fond peut nous rattraper», explique Pierre Dufresne.

Davantage à l'abri des soubresauts à court terme, le marché du mazout se montre par contre fragile lorsque des infrastructures sont touchées. «Quand un ouragan perturbe les capacités de raffinage, la répercussion est plus rapide», souligne-t-il.

Pour le directeur général des Huiles Giguère, le seul gagnant dans cette flambée des prix est le raffineur. «Les marges du distributeur sont difficiles à maintenir», fait valoir Denis Giguère. Le distributeur achète sur les marchés du mazout à près de 75 ¢ le litre, soit 6 ¢ de plus que ce qu'il déboursait en juillet.

Les utilisateurs de mazout se font de plus en plus rares. «Il n'y a certainement pas de tendance à la hausse», confirme Sonia Marcotte, porte-parole de l'Association québécoise des indépendants du pétrole. Denis Giguère note pour sa part le départ de consommateurs vers le chauffage électrique. «Il faut les convaincre qu'on achète un système de chauffage pour plusieurs années. Est-ce que l'électricité va augmenter? Je crois que oui. Mais c'est sûr que certains font le changement sur un coup de tête en voyant leur facture d'huile.»

À l'Agence de l'efficacité énergétique du Québec, on indique que les nouveaux propriétaires n'envisagent même plus la possibilité du mazout au moment de l'acquisition d'une maison neuve. «Ça ne représente même pas 1 % de notre programme Novoclimat», soutient l'ingénieur et conseiller à l'agence, Benoît Légaré.

Confronté à la hausse des prix, les propriétaires de systèmes récents disposent de bien peu de recours. «Une conversion à un système électrique demande parfois un investissement de 5000 $. C'est rentable pour quelqu'un qui possède un très vieux système, mais pour les autres, c'est relativement peu intéressant. En plus, Hydro-Québec ne veut pas trop avoir de conversions.»

Le conseiller avance que la société d'État préfère exporter son électricité aux États-Unis plutôt que d'accueillir de nouveaux clients. Vérification faite, une porte-parole d'Hydro-Québec, Élodie Pestel, soutient «ne pas être contre ces affirmations, bien que nous ne soyons pas contre les conversions et nous ne refusons aucun client.» La porte-parole confirme également qu'aucune campagne publicitaire ne fait la promotion du chauffage à l'électricité par rapport au mazout.